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Essai Peugeot 508 PureTech 225 : croqueuse d’Allemandes

Dévoilée en février dernier, la nouvelle Peugeot 508 affiche clairement ses ambitions : concurrencer les berlines premium allemandes. Avec son style affuté et sa large gamme de motorisations, la berline au lion promet de séduire une clientèle très exigeante. Une Fille Au Volant a décidé de l’essayer dans sa version PureTech 225, l’une des plus prometteuses.

Peugeot 508 GT 2018

Quelques mois déjà avant sa présentation officielle en février dernier, la Peugeot 508 nous donnait déjà l’eau à la bouche, alors même qu’aucune image officielle n’avait été présentée. Sept ans après la sortie de la première génération en 2011, cette nouvelle mouture a pour objectif de casser les codes de la berline traditionnelle, en déclin face aux SUV, afin de pouvoir entrer en concurrence directe avec les leaders sur le segment premium, face à la Volkswagen Arteon et l’Audi A5 Sportback. Pour cela, la lionne mise sur un style radicale et affuté, avec une ligne de fastback tirant presque plus sur le grand coupé que sur la berline tricorps.

Mais le style ne devrait pas être le seul atout de cette nouvelle Peugeot 508, qui compte bien séduire par sa large gamme de motorisations, en attendant l’hybride de 225 chevaux présenté lors du prochain Mondial de Paris. Ses nombreux équipements technologiques, ainsi que ses tarifs très attractifs par rapport à la concurrence allemande devraient par ailleurs lui permettre de grappiller quelques précieuses places sur le marché. Le but : faire de Peugeot le leader sur le segment des généralistes premium, un bouleversement déjà bien entamé avec les 308, 3008 et 5008, dont le succès n’est plus à prouver.

Pour cette première prise en main, c’est sans hésitation sur la très prometteuse version GT que nous avons jeté notre dévolu. Cette déclinaison, dotée du bloc essence PureTech 225 se place tout en haut de la gamme et devrait séduire une clientèle exigeante, à la recherche du parfait compromis entre confort et dynamisme, tout en retrouvant l’ADN Peugeot. C’est donc dans les environs de Monaco, sur la côte d’Azur que nous avons pris le volant de l’une des voitures les plus attendues de l’année, pour un essai entre mer et montagne, sous le soleil du sud.

Essai nouvelle Peugeot 508 : elle sort les crocs 

Peugeot 508 GT 2018

Avant même de l’avoir essayée, la nouvelle Peugeot 508 nous avait déjà séduit par son style, en totale rupture par rapport à la précédente génération. Oubliez en effet sa sobriété et sa discrétion, ici, la nouvelle version change vraiment la donne et adopte un look affuté, presque agressif, sans pour autant tomber dans la radicalité. Nous retrouvons une inédite face avant très expressive, reprenant les fameux « crocs » initiés sur le concept Instinct, dévoilé en février 2017. Le capot se terminant par une calandre très verticale offre un aspect encore plus statutaire, tandis que l’on retrouve quelques éléments issus du concept Exalt, qui la préfigurait déjà quatre ans plus tôt. A l’arrière, les codes stylistiques de la marque sont respectés, avec les feux évoquant les griffes du lion, liés par un bandeau noir comme sur les 3008 et 5008. Le profil est quant à lui des plus élégants, avec une silhouette toute en finesse, se terminant par un toit style fastback et un hayon très esthétique.

Disponible dans plusieurs finitions, de l’Active à la GT, la Peugeot 508 nous a particulièrement plu dans cette dernière déclinaison, au style résolument plus dynamique. Celle-ci se distingue en effet par des jantes alliage 18 pouces bi-ton diamantées, mais reprend également les éléments stylistiques de la GT Line, à savoir les coques de rétroviseurs noir brillant, la calandre à damier et contour chromé, la jupe de pare-chocs arrière ainsi que les contours de vitres noir brillant. Les projecteurs Full LED sont également livrés de série, et donnent à la nouvelle Peugeot 508 un regard presque félin. Enfin, les passionnés de la marque au lion ne resteront quant à eux pas indifférents au logo 508 sur le capot, sonnant comme un bel hommage à la 504, qui fête cette année son cinquantième anniversaire.

Au chapitre des dimensions, celles-ci évoluent assez légèrement par rapport à la précédente génération. Un peu plus courte que cette dernière, la nouvelle Peugeot 508 est également plus basse et à peine plus large. Des proportions retravaillées qui permettent à la berline de gagner en dynamisme et en élégance, là où l’ancienne version se montrait plus conventionnelle. Elle reste toutefois dans la moyenne du segment en termes de taille, avec une longueur de 4,75 mètres, pour une largeur de 1,86 mètre et une hauteur culminant à 1,40 mètre. Malgré son audace affichée, la grande berline reste très statutaire et ne joue en aucun cas la carte de la personnalisation pour séduire. Le catalogue, composé d’une dizaine de teintes de carrosserie fait en effet la part belle au gris, avec une large palette allant de l’Artense au Hurricane. Les plus originaux pourront quant à eux opter pour l’un des bleus disponibles dans la gamme ou sur le célèbre Rouge Ultimate de notre version d’essai, déjà bien connu, notamment sur la Peugeot 308 GTi. S’ajoutent à cela huit styles de jantes de 16 à 19 pouces.

Essai nouvelle Peugeot 508 : cockpit technologique

Peugeot 508 GT 2018

Comme l’extérieur, l’habitacle est lui aussi hérité du concept Exalt, avec des lignes très épurées et modernes, qui contrastent fortement avec la première génération, toujours très consensuelle. Sur cette nouvelle mouture, Peugeot a pris le parti des lignes tranchantes et d’un poste de conduite presque séparé du reste de la voiture, grâce à une console centrale montant très haut. Le célèbre i-Cockpit, initié sur la Peugeot 208 est une fois encore bien présent, dans sa version digitale cette fois, comme sur les 3008 et 5008. La dalle numérique de 12,3 pouces est ici complétée par un écran tactile de 10 pouces parfaitement intégré dans la planche de bord et résolument tournée vers le conducteur. Au contraire de la 308, celui-ci est par ailleurs complété par des touches piano, permettant d’accéder rapidement aux fonctionnalités souhaitées. Comme toujours l’ergonomie a été parfaitement travaillée sur cette nouvelle Peugeot 508, avec également un système d’info-divertissement réactif et des commandes simples à assimiler.

De leur côté, les matériaux sont en nette amélioration, avec sur notre version d’essai une sellerie en Alcantara et cuir noir, aux élégantes surpiqûres marron. Si notre modèle était doté d’inserts en bois sur la planche de bord et la console centrale, le catalogue propose également des détails en plastique brillant, un matériau qui vieillit malheureusement très mal. Hormis ce détail, les assemblages sont globalement très bons, voire meilleurs que chez la concurrence allemande. Les sièges, aux réglages électriques offrent quant à eux un excellent maintient, notamment en courbes, tandis que l’on apprécie la bonne amplitude de réglages du volant à double méplat, par ailleurs très élégant. Toujours aussi agréable à prendre en main grâce à sa petite taille, il se montre également très pratique en ce qui concerne les commandes.

Avec son empattement de 2,79 mètres, la nouvelle Peugeot 508 se veut accueillante, notamment à l’avant. Les passagers arrière sont quant à eux également bien installés au niveau des jambes, mais les plus grands gabarits devront toutefois se méfier de la garde au toit, un peu trop basse. Le coffre, dont le volume oscille entre 487 et 1.537 litres reste dans la moyenne du segment, bien qu’en-dessus de la Renault Talisman. Avec sa banquette rabattable en 2/3-1/3 et son seuil de chargement plus bas qu’auparavant, la berline peut accueillir toutes sortes de chargements, grâce au hayon mains libres, livré de série sur la version GT.

Essai nouvelle Peugeot 508 : berline plaisir

Peugeot 508 GT 2018

La nouvelle Peugeot 508 sera proposée dès le mois de septembre prochain avec un choix de six motorisations, avec deux essence de 180 et 225 chevaux, ainsi que trois diesel de 130, 160 et 180 chevaux. Si plusieurs de ces déclinaisons étaient disponible lors de notre essai, c’est sans surprise sur la version PureTech 225 que nous avons jeté notre dévolu, pour sa puissance certes, mais aussi puisqu’elle est uniquement disponible sur la version GT, sans conteste notre favorite. Pour autant, il ne s’agit pas ici d’une variante sportive, et l’on espère très fortement que Peugeot nous prépare une déclinaison GTi, qui aurait sans aucun doute toutes les chances de trouver son public, notamment face aux Allemandes. Forte de 225 chevaux et d’un couple maximale de 300 Nm, la Peugeot 508 GT s’annonce toutefois comme un excellent compromis entre dynamisme et confort, et c’est ce que nous avons voulu vérifier à son volant, sur les routes sinueuses à souhaits de la région de Nice.

En ville d’abord, la Peugeot 508 se débrouille très bien, grâce à son diamètre de braquage de seulement 10,8 mètres, ce qui reste très correct pour une grande berline de son acabit. Il suffit de jouer du sélecteur de mode de conduite pour sélectionner le mode Confort et profiter d’une conduite douce, grâce à une direction moins ferme mais pas trop molle, offrant une bonne remontée d’informations et permettant de savoir avec précision où l’on met les roues. Si l’on reste encore assez éloigné du confort d’une Volvo, par exemple, la berline au lion reste néanmoins très agréable, et ce même sur les ralentisseurs, bien que les jantes 19 pouces optionnelles de notre version d’essai ne soient pas forcément les plus adaptées pour cette utilisation. Heureusement, les suspensions pilotées livrées de série contribuent à lui apporter un excellent confort, évoluant selon la volonté du conducteur.

Grâce à ses quatre modes de conduite (Eco, Confort, Normal et Sport), la Peugeot 508 se veut très polyvalente, et ce quelles que soient les conditions routières. Si le mode Normal reste le plus adapté à la conduite de tous les jours, c’est sans surprise le mode Sport qui nous a le plus conquis. Jouant sur différents paramètres tels que la fermeté de la direction, la réponse du moteur et de la boîte, ainsi que le réglage des suspensions, il se montre très plaisant, sans pour autant tomber dans la radicalité. Autre détail, et non des moindres, l’absence de sonorité artificielle, que nous avions notamment déploré sur la 308 restylée notamment, qui était jusqu’alors trop présente, gommant presque le plaisir d’accélérer. En voulant quelque peu chipoter, nous aurions toutefois aimé un son ayant plus de caractère pour cette version GT, bien que cette 508 reste avant tout une routière, dynamique certes, mais pas sportive.

Pourtant, ne pensez pas que la lionne soit ennuyeuse à conduire, bien au contraire, et ceux qui connaissent bien la marque ne seront pas surpris de savoir que cette nouvelle 508 a de choses à dire à ce sujet. Basée sur la plateforme EMP2 du groupe PSA sur laquelle reposent la 308, la 3008 ainsi que le DS 7 Crossback, la berline offre une tenue de route à la hauteur de ses ambitions, et s’avère très amusante à piloter sur les routes du sud de la France. Si l’on est évidemment loin du comportement radical d’une 308 GTi, nous retrouvons tout de même l’agilité emblématique des productions de la marque, grâce à un important travail sur le châssis, ainsi qu’un poids très contenu de seulement 1.420 kg. Avec un 0 à 100 km/h abattu en 7,3 secondes, la berline n’a évidemment pas vocation à battre des records, d’autant plus que la boîte EAT8 livrée de série reste avant tout typée confort et que l’accélération est assez linéaire. Il faudra donc jouer des palettes pour s’offrir de vraies sensations à son volant et se sentir (presque) à bord d’une petite sportive, tant les virages s’enchaînent avec une facilité déconcertante. Le 1,6 litre PureTech (anciennement THP) que l’on retrouve par ailleurs sur les modèles GTi reste ici très convaincant et permet une fois de plus à Peugeot de prouver son savoir-faire.

Au chapitre des aides à la conduite, cette nouvelle génération de la Peugeot 508 ne fait pas les choses à moitié, et se dote de nombreuses fonctionnalités, dont le système de vision de nuit, inédit sur le segment. Déjà intégré sur le DS 7 Crossback, il permet grâce à des caméras infrarouges de voir ce qu’il se passe sur une route totalement plongée dans le noir, tout en identifiant les humains ainsi que les animaux. Comme de nombreux autres constructeurs, Peugeot se lance également sur la voie de la conduite semi-autonome, en proposant sur sa berline un régulateur de vitesse adaptatif avec fonction Stop & Go, ainsi qu’une assistance au maintien de voie, tout particulièrement utile sur autoroute. D’autres fonctionnalités plus conventionnelles sont également de la partie, et l’on retrouve par ailleurs de série sur la version GT la caméra de recul, la surveillance d’angles morts ou encore l’accès et le démarrage sans clé.

Avec une consommation de seulement 5,7 litres aux 100 km/h en cycle mixte, la Peugeot 508 se montre très peu gourmande par rapport à la concurrence et permet de voyager sur des longs trajets sans craindre des passages à la pompe trop récurrents. Au chapitre des émissions, la berline affiche seulement 131 g/km de CO2, soit un malus de 353 €, ce qui reste tout de même très raisonnable. Il ne reste désormais plus qu’à attendre la version hybride de 225 chevaux également, qui sera dévoilée à l’occasion du prochain Mondial de Paris, en même temps que la version SW, qui fera au mois d’octobre ses premiers pas devant le public après une présentation en juin dernier.

Essai nouvelle Peugeot 508 : pour résumer

Peugeot 508 GT 2018

Affichant clairement son ambition de concurrencer les premiums allemands et plus particulièrement l’Audi A5 Sportback, la Peugeot 508 a désormais toutes les chances d’y arriver. Cassant les codes des berlines classiques souvent ennuyeuses à regarder comme à conduire, elle affiche un look séduisant, mais pas que. Avec son large choix de motorisations dont les puissances s’échelonnent entre 130 et 225 chevaux, la dernière-née de la marque au lion souhaite ratisser large, sans pour autant renier son positionnement haut de gamme. Destinée avant tout aux taxis, VTC et flottes d’entreprises, la nouvelle Peugeot 508 se veut bien plus dynamique que la précédente et souhaite véritablement apporter une touche de renouveau sur un marché dominé par les SUV.

L’intérieur est quant à lui très qualitatif, avec des matériaux raffinés, notamment dans les versions supérieures, telles que la variante GT de notre essai. Sur ce point, la lionne est clairement au niveau des allemandes, avec des assemblages très réussis et une ambiance à bord des plus agréables. On regrettera toutefois la garde au toit un peu trop basse à l’arrière, au détriment des plus grands passagers. Heureusement, la version SW devrait quant à elle venir pallier ce problème et sera quant à elle sans doute plus adaptée au transport de personnes ainsi qu’aux familles. Il n’en reste pas moins que nous sommes parfaitement installés dans la berline, qui offre des sièges à l’assise confortable, ainsi qu’une ambiance agréable grâce au système i-Cockpit Amplify livré de série dès la finition GT Line, alliant un diffuseur de parfum à des lumières intérieures spécifique.

Affichée à partir de 32.300 € dans sa version BlueHDi 130, la nouvelle Peugeot 508 se positionne clairement en tant que vaisseau-amiral de la marque. Toutefois, si les tarifs peuvent sembler un brin salé, surtout dans la version GT, proposée à partir de 46.000 €, il suffit de jeter un œil à la liste des équipements de série pour remettre les choses en perspective. Avec ses consommations très raisonnables ainsi que ses émissions contenues, la grande berline se révèle finalement assez intéressante, en plus du fait qu’elle apporte une excellente alternatives 100 % made in France, puisque fabriquée dans l’usine de Mulhouse.

  • Prix de base de la Peugeot 508 : 32.300 € (BlueHDi 130 BVM6)
  • Prix de base du modèle essayé (hors options) : 46.000 € (PureTech 225 EAT8)
  • Prix du modèle essayé (avec options) : 47.490 €

Options du modèle essayé :

  • Peinture vernie Rouge Ultimate (920 €)
  • Jantes alliage 19 pouces Augusta bi-ton diamantées + galette (570 €)
  • Décors planche de bord, panneaux de portes et facade centrale en bois naturel chêne gris (150 €)

Marie Lizak

Un grand merci aux équipes de Peugeot pour leur invitation et leur accueil lors des essais de cette nouvelle 508 à Monaco !

Marie Lizak

Fondatrice et responsable éditoriale du site Une Fille Au Volant, je suis une passionnée de l'automobile dans tous ses aspects. J'ai pour vocation de partager ma passion avec légèreté et bonne humeur, sans oublier la rigueur et l'information, bien évidemment !

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