Essai Peugeot e-3008 : le best-seller passe à l’électrique
Pour sa 3ème génération, la Peugeot 3008 fait les choses en grand et se transforme en profondeur en devenant 100 % électrique. Une grande première pour le SUV star de la marque, qui rivalise directement avec le nouveau Renault Scénic E-Tech ainsi que la Tesla Model Y. Découvrez notre essai complet !
Il y a quelques années encore, Peugeot affichait un léger retard par rapport à certains de ses concurrents sur l’électrique, alors que la firme affichait haut et fort son objectif : arrêter de vendre des voitures thermiques à partir de 2030. Mais au fil du temps, la firme au lion a su combler ses lacunes et elle propose aujourd’hui une gamme complète, allant de la e-208 à la e-308, en passant par la e-2008 tandis qu’elle prépare également le lancement de sa 408 électrique. Mais ce n’est pas tout, car le constructeur ne veut pas s’arrêter en si bon chemin. Et alors que l’actuelle génération de la Peugeot 3008 commençait un peu à prendre de l’âge, il était temps pour cette dernière de prendre une retraite bien méritée. Elue voiture européenne de l’année en 2017, cette 2ème mouture fut lancée l’année précédente et vendue à plus d’1,3 million d’exemplaires dans le monde entier.
Un beau succès pour le SUV, qui fut également le best-seller du constructeur tricolore pendant quelques temps. Autant dire que renouveler une telle auto n’est pas une chose aisée, surtout quand il faut en plus lui offrir une motorisation 100 % électrique. C’est pourtant le pari qu’a fait Peugeot, qui n’a de toutes façons pas vraiment le choix. Car pour rappel, l’Union Européenne impose à tous les constructeurs de ne plus vendre que des voitures zéro-émission sur le Vieux Continent à partir de 2035. C’est dans ce contexte que la nouvelle Peugeot e-3008 fait donc son arrivée sur le marché, prête à se faire une belle place sur le marché. Une tâche qui ne s’annonce pas très aisée, puisque le SUV devra faire face à un concurrence rude, notamment face au nouveau Renault Scénic qui sera lancé en même temps. Sans parler de la Tesla Model Y ainsi que de la BYD Seal U, que nous avons récemment pu tester.
Heureusement, cette nouvelle génération a plus d’un tour dans son sac et a de très sérieux arguments à faire valoir, afin de conquérir une fois encore le coeur du public. Outre son intérieur revu en profondeur, le SUV tricolore possède également des motorisations intéressantes sur le papier. Et en pratique, qu’est ce que cela donne ? Pour le savoir, nous avons eu la chance de pouvoir en prendre le volant, afin de pouvoir tester cette nouvelle mouture comme il se doit. Découvrez notre verdict dans notre essai complet ci-dessous !
Essai Peugeot e-3008 : un style inédit
Vous vous souvenez peut-être de la présentation de la seconde génération de la Peugeot 3008, au cours de l’année 2016. A cette époque, le design du SUV avait fait couler beaucoup d’encre, alors qu’il changeait radicalement, avec des lignes bien plus assumées. Et bien sept ans plus tard, l’histoire se répète une nouvelle fois. Et pour cause, le constructeur a décidé de repartir d’une page blanche pour concevoir son SUV électrique, qui n’a plus grand chose à voir avec la précédente version. Et pour cause, entre-temps, l’ancien patron du design Gilles Vidal est parti, désormais remplacé par Matthias Hossann, qui avait notamment dessiné le concept Peugeot E-Legend en 2018. Si l’identité de la marque au lion est conservée, on découvre cependant de nouvelles optiques arborant trois griffes, complétées par des bandes de LED juste en-dessous. Ces dernières encadrent une nouvelle calandre parfaitement intégrée dans le bouclier.
Juste au-dessus, une fine bande noir intègre le nom du modèle, tandis que l’on retrouve le blason de la marque dans la grille. Mais c’est surtout en regardant la voiture de profil que l’on découvre le plus gros changement, puisque la e-3008 devient désormais un SUV coupé. Ainsi, la ligne de toit est inclinée, de même que la lunette, ce qui donne un style plus dynamique au véhicule. Les dimensions restent très compactes, avec une longueur affichée à 4,54 mètres seulement pour 1,89 mètres de large et 1,64 mètre de haut. La voiture repose également sur des jantes de de 19 ou 20 pouces, au choix, dont certaines ont été dessinées afin d’améliorer l’aérodynamisme. Ce qui permet au véhicule d’afficher un Cx (coefficient de trainée) de seulement 0,28. A l’arrière, on découvre là encore de nouveaux feux à LED, reliés entre eux par une large bande noire. On note également l’arrivée d’un nouveau Bleu Ingaro dans le catalogue.
Essai Peugeot e-3008 : un intérieur plus techno
Si le design extérieur de cette nouvelle Peugeot e-3008 évolue en profondeur, attendez de découvrir le poste de conduite ! Ce dernier a également fait l’objet d’un travail particulier de la part des équipes de la marque, et se modernise très nettement tout en gardant un lien de parenté avec la précédente génération. Mais ce qui frappe le plus ici, c’est l’arrivée d’une toute nouvelle dalle numérique incurvée de 21 pouces baptisée Panoramic i-Cockpit. Posée sur la planche de bord, celle-ci réunit en fait un combiné numérique et un écran tactile de 10 pouces. Si ce dernier est visuellement très réussi, on déplore cependant qu’il soit positionné un peu trop loin du conducteur et que l’ergonomie soit assez moyenne. Heureusement que l’on retrouve un autre petit écran juste en-dessous intégrant des widgets faisant office de raccourcis. Globalement, Peugeot a privilégié ici l’effet wahou à la praticité en se passant de toutes les commandes physiques.
En revanche, on note la qualité perçue en hausse du poste de conduite de cette nouvelle Peugeot e-3008, avec des matériaux de bonne facture dans l’ensemble, notamment sur la planche de bord habillée de tissu. La console centrale a également été redessiner, faisant notamment disparaître le sélecteur de vitesse afin de gagner un peu de place. Ce qui permet notamment d’implanter un chargeur pour smartphone à induction. Avec son empattement de seulement 2,73 mètres, le SUV reste assez compact, et cela se voit au niveau des places arrière. Les passagers les plus grands risquent en effet de se sentir un peu à l’étroit sur la banquette, dont le dossier est un peu trop penché vers l’arrière à notre goût. A l’avant, le conducteur profite d’un siège électrique et très confortable, ayant notamment reçu le label AGR (Aktion Gesunder Rücken). Enfin, le volume de coffre ne change quasiment pas par rapport à la précédente génération, puisqu’il reste affiché à 510 litres.
Essai Peugeot e-3008 : des prestations convaincantes
Au total, pas moins de trois versions seront proposées dans le catalogue de la Peugeot e-3008, avec deux ou quatre roues motrices et des puissances comprises entre 210 et 320 chevaux. Cependant, il faudra faire preuve d’encore un peu de patience avant toutes les voir arriver sur les routes, car certaines prendront un peu plus de temps. Ce sera notamment le cas de la variante dotée de la grande batterie de 98 kWh, qui permettra au SUV électrique d’afficher une autonomie de 700 kilomètres environ selon le cycle WLTP. Pour l’heure, seule la déclinaison d’entrée de gamme délivrant 210 chevaux et 345 Nm de couple est disponible, ainsi qu’une version hybride de 136 chevaux que nous n’avons pas essayée. Dans tous les cas, la nouvelle Peugeot 3008 repose sur la plateforme STLA Medium, basée sur l’EMP2 que l’on connaît déjà bien mais qui a été fortement retravaillée par les ingénieurs de la marque.
Si l’ancienne génération nous avait bluffé par son comportement routier, qu’en est-il de celle-ci ? Et bien globalement, nous n’avons pas été déçus, bien que les suspensions soient un peu plus souples que sur la précédente version. Cela profite évidemment au confort, en légère hausse par rapport à avant. Sur les trajets sinueux, le SUV se débrouille plutôt bien, même si les 2,1 tonnes se font tout de même ressentir. Cependant, la prise de roulis reste maîtrisée, tandis que le train avant fait preuve d’une belle précision. On apprécie également le petit volant, toujours très agréable à prendre en mains, tandis que la direction est assez consistante sans être ferme. Plusieurs modes de conduite sont proposées, dont un Sport qui améliore la réponse de l’accélérateur, sans changer quoi que soit à l’amortissement. Bien sûr, les relances sont impressionnantes en raison de la motorisation électrique, qui délivre tout le couple de manière instantanée.
En ville, la voiture est également agréable à prendre en mains, d’autant plus qu’elle profite d’un diamètre de braquage plutôt raisonnable. Globalement, Peugeot a ici voulu miser sur le confort, et ce n’est pas une mauvaise chose, car la e-3008 reste une voiture à vocation familiale qu’un modèle aux ambitions sportives. Les grandes jantes de 20 pouces de la finition GT coiffant la gamme ne rendent pas pas la conduite désagréable, même sur les ralentisseurs et les imperfections de la route. Pour la première fois, Peugeot équipe sa voiture de palettes afin de régler le niveau de régénération, sans toutefois permettre la conduite à une pédale, dommage. Notre modèle d’essai se dote d’une batterie NMC (nickel – manganèse – cobalt) de 73 kWh, qui lui permet d’afficher une autonomie de 527 kilomètres selon le cycle WLTP. La recharge s’effectue quant à elle de 20 à 80 % en 30 minutes à une puissance de 160 kW en courant continu.
Essai Peugeot e-3008 : pour résumer
Pas facile de réinventer un modèle qui se rencontre autant de succès que la Peugeot 3008, mais la marque au lion l’a fait, et a tout à fait réussi son pari. Si le style ne plaira pas à tout le monde, on se rappelle que la précédente génération avait aussi fait le choix d’un design assez clivant. Ce qui n’a pas empêché cette version de devenir l’un des best-sellers du constructeur. A bord, les évolutions sont impressionnantes, et globalement ce poste de conduite est convaincant, même si certains détails ne sont pas encore parfaits. Enfin, la firme a réussi à conserver son ADN avec l’arrivée de la motorisation électrique et nous propose un véhicule à la hauteur des attentes et qui a de quoi faire trembler la concurrence. Et autant dire que cette dernière est rude, face au nouveau Renault Scénic E-Tech ainsi que la Tesla Model Y, entre autres…
Essai Peugeot e-3008 : notre avis
Design extérieur
Présentation intérieure
Technologie
Agrément de conduite
Rapport qualité / prix
Globalement, cette nouvelle Peugeot e-3008 offre de bonnes prestations, aussi bien en termes de présentation intérieure que sur la route. Pari réussi pour le constructeur !
Essai Peugeot e-3008 210 ch : fiche technique
- Moteur : moteur électrique synchrone à aimants permanents
- Transmission : Automatique à un rapport, traction
- Puissance : 210 ch
- Couple : 345 Nm
- Dimensions : 4,54 x 1,90 x 1,64 m
- Poids : 2 183 kg
- 0 à 100 km/h : 8,8 secondes
- Vitesse maximale : 170 km/h
- Capacité de la batterie : 73 kWh utiles
- Autonomie : 510 km
- Temps de charge : 30 minutes à 160 kW
- Volume de coffre : de 510 à 1 480 litres
- Émissions de CO2 / bonus : 0 g/km / 4 000 € de bonus
- Consommation en cycle mixte : 16,7 kWh/100 km
- Prix : à partir de 44 990 €