Essai BYD Seal U : le SUV chinois qui veut croquer la Tesla Model Y
Désormais numéro 1 mondial de l’électrique, BYD a maintenant l’Europe en ligne de mire. Et pour séduire la clientèle sur le Vieux Continent, la firme mise notamment sur sa nouvelle Seal U, version surélevée de sa désirable berline. Mais a t-il toutes les cartes en mains pour rivaliser avec la Tesla Model Y ?
Il y a quelques années, personne ou presque en Europe n’avait entendu parler de BYD. Et pour cause, si le constructeur produit des voitures depuis 2004 avec la présentation, de la F3 à Shanghai, il est surtout connu comme une entreprise spécialisée dans les batteries. Pourtant, dès 2010, la firme était déjà la 4ème marque automobile chinoise. Tout s’est ensuite accéléré avec le développement de sa gamme électrifiée et l’arrivée de ses modèles électriques. A tel point que l’entreprise chinoise, fondée en 1995 et dirigée par Wang Chuanfu est aujourd’hui numéro 1 mondial en termes de ventes de voitures zéro-émissions, ayant récemment dépassé Tesla. Une incroyable success-story pour le constructeur, qui veut plus que jamais se faire une place sur le marché européen. Pour cela, il mise sur une gamme complète, en ayant commencé à vendre ses Atto 3, Han EV et Tang en France, présentées au dernier Mondial de l’auto de Paris en 2022.
Puis, les choses se sont encore intensifiées, alors que BYD a également lancé sa Dolphin ainsi que sa Seal, une grande berline haut de gamme rivale de la Tesla Model S. Et voilà qu’il veut désormais aller chasser directement sur les terres de la Model Y avec un nouvel arrivant. Il s’agit de la Seal U, qui prend cette fois-ci la forme d’un SUV 100 % électrique. Si cette dernière fut officiellement dévoilée en septembre dernier, elle existe en réalité depuis 2021 en Chine. Et pour cause, la dernière-née de la marque chinoise est en fait la version destinée à l’Europe du Song Plus EV déjà bien connu dans l’Empire du Milieu. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette nouvelle venue dans le catalogue a de grandes ambitions, puisqu’elle fait son arrivée dans un segment des plus concurrentiels. En effet, il vient directement titiller la Volkswagen ID.4, qui a du mal à trouver son public.
La nouvelle BYD Seal U a t-il toutes les cartes en mains pour réussir à s’imposer sur un marché ultra-concurrentiel ? Sur le papier, sans aucun doute, à condition que son prix reste compétitif. Mais une fois sur la route, ça donne quoi ? Pour le savoir, nous avons eu la chance de pouvoir nous rendre au Portugal, loin de ses terres natales, en Chine. L’occasion de découvrir en conditions réelles ce nouveau SUV électrique très prometteur et de pouvoir le mettre à l’épreuve lors de notre prise en mains détaillée.
Essai BYD Seal U : inspirée par l’océan
Vous l’aurez sans aucun doute compris, si la nouvelle BYD Seal U porte ce nom, ce n’est évidement pas un hasard. Et pour cause, le SUV électrique se positionne en fait comme une version surélevée de la berline éponyme. C’est donc pour cela que les deux partagent de nombreux éléments en communs, à commencer par la face avant. Si cette dernière ne laisse pas de place à la fantaisie, elle a toutefois le mérite d’être reconnaissable au premier coup d’oeil malgré tout. Et cela grâce notamment à sa signature lumineuse à LED de série, ainsi qu’à ses prises d’air juste en-dessous. Si elle se dote d’une calandre pleine, du fait de sa motorisation électrique, elle arbore cependant un bouclier assez imposant qui lui confère un certain caractère. L’ensemble se montre alors élégant et épuré, d’autant plus dans sa très belle teinte Ice Blue, qui change du sempiternel gris.
A l’arrière, le SUV compact arbore un design bien plus conventionnel, manquant peut-être un peu de piment et de raffinement. Et pour cause, l’ensemble est assez massif, traversé par une large bande lumineuse qui nous rappelle un peu ce que font certains constructeurs comme BMW sur ses plus gros modèles. En tout cas, une chose est sûre, la voiture ne manque pas de prestance sur la route, alors qu’elle suscite également la curiosité des passants. A noter que le design de cette nouvelle arrivante est signé par le designer Wolfgang Egger, qui a notamment officié chez Audi et Alfa Romeo quelques années plus tôt. Long de 4,78 mètres pour 1,89 mètre de large et 1,69 mètre de haut, le BYD Seal U reste un beau bébé, dont le dessin a été optimisé pour améliorer l’aérodynamisme. Ainsi, le Cx est annoncé à seulement 0,32, ce qui est plutôt bon, notamment pour un modèle haut sur pattes.
Essai BYD Seal U : tout ce qu’il faut à bord
Il est désormais temps de découvrir le poste de conduite de cette nouvelle BYD Seal U, qui s’inspire de celui de la berline mais qui n’est pas un copier-coller, contrairement à ce que nous aurions pu imaginer. Ainsi, nous retrouvons une planche de bord très moderne, dont le dessin rappelle très subtilement celui d’une vague. Un clin d’oeil à l’univers marin bien pensé, alors que le SUV fait partie de la gamme Ocean aux côtés de la Dolphin et de la Seagull qui ne devrait pas tarder à arriver en Europe également. Globalement, la qualité perçue du poste de conduite de la Seal U est très correcte, de même que les matériaux. Oubliez l’image que vous avez des voitures chinoises bas de gamme, car ici c’est tout le contraire ! En revanche, l’habitacle reste très austère, alors qu’il s’habille intégralement de noir. Heureusement que l’éclairage d’ambiance aux tons turquoise apportent un peu de dynamisme à l’ensemble.
Le conducteur profite d’un grand écran tactile de 15,6 pouces qui peut se positionner à l’horizontale ou à la verticale sur simple pression d’une commande directement sur celui-ci. L’ensemble des fonctionnalités sont regroupées dans cette dalle, assez facile à prendre en mains et profitant de graphismes modernes. A noter que la voiture est également compatible avec Apple CarPlay et Android Auto. Un combiné numérique installé derrière le volant assise également le conducteur, en affichant les informations relatives à la conduite de manière assez claire. Avec un empattement affiché à 2,77 mètres, la BYD Seal U offre une bonne habitabilité, alors qu’il peut accueillir jusqu’à cinq passagers à son bord. Ceux qui prendront place sur la banquette seront bien installés profitant d’un bel espace aux jambes et à la tête. Enfin, le volume du coffre est correct sans être révolutionnaire, oscillant entre 552 et 1 440 litres, contre 854 à 2 158 litres pour la Tesla Model Y.
Essai BYD Seal U : une électrique convaincante
Nous voici désormais derrière le volant de la BYD Seal U, qui n’est pas seulement une version surélevée de la berline éponyme. Cependant, le SUV électrique repose bien sur la e-Platform 3.0 et s’offre également la fameuse batterie LFP Blade développée en interne par la marque, et notamment reconnue pour sa grande résistance en cas d’accident. Celle-ci se décline en deux versions sur la Seal U, en fonction de la finition choisie. Ainsi, il est possible de choisir entre une capacité de 71,8 et 87 kWh, tandis que l’autonomie atteint les 500 kilomètres selon le cycle WLTP en usage mixte. De son côté, la puissance est affichée à 160 kW, soit 217 chevaux quelle que soit la version tandis que le couple oscille entre 310 est 330 Nm.
Ce qui est correct sans être très élevé pour autant, alors que le 0 à 100 km/h est réalisé en 9,3 secondes. Certes, la voiture profite de relance assez puissantes, du fait que le couple soit délivré instantanément, mais ne vous attendez pas à la poussée d’une Tesla tout de même, et ce même en mode Sport, ce qui est un peu dommage. Mais en réalité, ce n’est pas pour son dynamisme que l’on choisirait la BYD Seal U, qui pâtit également d’un poids élevé, mais plutôt pour son confort. En effet, le SUV électrique se montre plutôt convaincant dans ce domaine, profitant d’un amortissement qui absorbe bien les imperfections de la chaussée, de même que les ralentisseurs afin de préserver le dos de ses occupants. En revanche, la prise de roulis reste assez élevée, et ce malgré l’implantation des batteries sous le plancher qui abaissent le centre de gravité.
Le SUV électrique se sentira donc plus à l’aise sur les trajets du quotidien ou sur les voies rapides que sur les petites routes de montagne. D’autant plus que sa direction est très légère, au point de manquer un peu de consistance et de précision. Ce qui est un atout en ville, mais moins en conduite dynamique. Vous l’aurez donc compris, la BYD Seal U est avant tout un modèle qui se destine à un usage pour tous les jours et surtout aux familles, même pour de longues trajets. Et pour cause, la consommation reste assez correcte, tournant autour des 21 kWh/100 kilomètres selon notre essai, entre ville et routes vallonées. La voiture peut encaisser une puissance de charge allant jusqu’à 140 kW en courant continu, et demande alors 43 minutes environ pour passer de 10 à 80 % sur une borne rapide. En courant alternatif, la puissance maximale plafonne à 11 kW.
Essai BYD Seal U : pour résumer
Nouvelle arrivante sur le marché des SUV électriques, la BYD Seal U aura fort à faire face à la concurrence, et notamment la Tesla Model Y. Car notre modèle d’essai possède de nombreux atouts à faire valoir, à commencer par son confort, là où l’Américain se montre plus dynamique. Si la voiture manque un peu de caractère à la conduite, on apprécie en revanche ses technologies embarquées et son vaste espace à bord, optimisé pour les familles. Le volume de coffre est assez généreux, de même que l’habitabilité aux places arrière. L’autonomie est également un très bon point, qui pourrait convaincre certains automobilistes encore un peu frileux, tandis même si la charge reste encore un peu lente à notre goût. Mais dans l’ensemble, cette BYD Seal U est plutôt réussie, et risque de donner quelques sueurs froides à Elon Musk !
Essai BYD Seal U : notre avis
Design extérieur
Présentation intérieure
Technologie
Agrément de conduite
Rapport qualité / prix
Cette nouvelle BYD Seal U n'a rien à envier aux autos européennes et offre globalement des prestations assez convaincantes, avec un positionnement tourné vers le confort.
Essai BYD Seal U Design : fiche technique
- Moteur : moteur électrique synchrone à aimant permanent
- Transmission : traction avant, boite automatique à un rapport
- Puissance : 217 chevaux
- Couple : 330 Nm
- Dimensions :4,79 x 2,09 x 1,67
- Poids : 2 147 kg
- 0 à 100 km/h : 9,6 secondes
- Vitesse maximale : 175 km/h
- Capacité de la batterie : 87 kWh
- Autonomie : 500 km
- Volume de coffre : de 552 à 1 440 l
- Émissions de CO2 / bonus écologique : 0 g/km / pas de bonus
- Consommation en cycle mixte : 20,5 kWh/100 km
- Prix : à partir de 44 990 € (prix en Allemagne)