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Essai Toyota GR Supra 3,0 litres : coeur en commun

De retour sur le marché après plus de 17 ans d’absence, la Toyota GR Supra, fruit d’un partenariat fructueux avec BMW repart sur de nouvelles bases, dans tous les sens du terme. Nous avons pris le volant de la version 3,0 litres, la plus performante de la gamme.

Photo face avant dynamique Toyota Supra 2020

Si l’évocation du nom de la Toyota Supra fait immédiatement penser à Fast and Furious, rassurez-vous, vous êtes tout à fait normal. Lancée en 1978, la sportive japonaise connut véritablement son heure de gloire grâce à la saga, dans laquelle elle tenait alors l’un des premiers rôles. Avouez-le, qui n’a jamais rêvé de s’en offrir un exemplaire et de s’offrir quelques runs entre amis et se sentir, l’espace d’un instant, aussi badass que Brian O’Connor? Bref, si la 4ème génération a disparu du catalogue depuis bien longtemps -plus de 17 ans déjà- il est à nouveau possible de revivre les scènes les plus mythiques de la franchise, et ce depuis l’année dernière. Et pour cause, après des années de rumeurs, la Toyota Supra est bel et bien revenue dans la gamme, alors que l’on n’osait même plus vraiment y croire. Une belle surprise, que l’on doit à un partenariat tout aussi inattendu avec BMW, qui a donné naissance à un deuxième bébé, qui n’est autre que la nouvelle Z4. Une manière pour les deux marques de produire des véhicules au fort potentiel passion sans pour autant se ruiner en recherche et développement.

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Officiellement dévoilée en juillet 2018 au Festival de Goodwood sous la forme d’un prototype camouflé, la cinquième génération de la Toyota GR Supra attendra finalement le mois de janvier 2019 pour faire sa première apparition sous sa forme définitive. C’est donc au salon de Detroit que la sportive se montre au grand public, officialisant également son nouveau nom, GR Supra, en référence à l’écurie maison Toyota Gazoo Racing. Totalement revue, reposant sur une nouvelle base partagée avec la BMW Z4 et affichant un style détonnant, la Japonaise en impose et assume sa personnalité, faisant presque oublier sa filiation avec le roadster allemand, bien plus sérieux. Très attendue, après une 4ème mouture devenue mythique, cette nouvelle génération a n’a eu aucun mal à s’attirer les faveurs des clients, alors que les 900 premiers exemplaires produits avaient tous été vendus avant-même qu’elle soit révélée. Un succès fou, d’ordinaire réservé à des supercars bien plus rares, qui prouve une fois encore que les sportives grand public ont toujours le vent en poupe.

Également déclinée en version 2,0 litre embarquant un quatre cylindres de 258 chevaux d’origine BMW, la Toyota GR Supra propose désormais une gamme assez complète s’adressant à une vaste clientèle. Nous avons de notre côté souhaité prendre le volant de la variante la plus performante, forte de 340 chevaux issus d’un bloc six cylindres en ligne. Que vaut-elle vraiment sur la route ? Nous avons voulu le savoir en prenant son volant sur les routes sinueuses de la vallée de Chevreuse, le temps d’un week-end

Essai Toyota GR Supra 3,0 litres : un look assumé

Photo Toyota Supra 3,0 litres jaune impŽrial 2020

La Toyota GR Supra, c’est le genre d’auto sur laquelle on se retourne, quoi qu’il arrive. Que l’on aime ou pas, ses lignes ultra-agressives ne laissent jamais indifférents, même si certains pourraient lui reprocher son côté trop tape-à-l’œil. Qu’importe, car la sportive assume son look, et c’est aussi pour ça qu’elle plaît tant, attirant indéniablement tous les regards et la curiosité des passants. Le coupé profite par ailleurs de ses traits volontairement torturés pour se distinguer de sa cousine technique, la BMW Z4, le lien de parenté avec cette dernière étant quasiment invisible de l’extérieur. Avec son long capot, ses portes à faux ultra-courts et sa garde au sol très basse, la Toyota GR Supra réunit tous les ingrédients pour offrir une ligne sportive à souhait, complétée par son petit spoiler à l’arrière. C’est d’ailleurs vue de trois-quarts arrière qu’elle sera, selon moi, la plus belle, avec ses lignes agressives mais néanmoins harmonieuses. Enfin, on appréciera les très belles jantes alliage 19 pouces venant terminer un look agressif, sans une once de subtilité. Pour la douceur, on repassera donc, mais c’est ça qui fait la force de cette Supra, qui prend parti-pris fort et assumé côté style, et l’on ne peut qu’apprécier cette démarche à l’heure actuelle. Dommage en revanche pour les prises d’air, toutes factices…

Si l’extérieur possède sa propre personnalité, très forte et dans la plus pure tradition de la marque, habituée des lignes originale, l’intérieur est quant à lui bien plus conventionnel. Et c’est justement à bord que transparaît le mieux le partenariat lié avec BMW, notamment lorsque l’on jette un œil au système d’info-divertissement. Celui-ci est en effet repris de la Z4, et c’est tant mieux, car il se révèle bien plus moderne que ce que propose Toyota sur ses modèles « maison ». Si le combiné numérique, livré de série, est également repris du cabriolet, les graphismes sont néanmoins légèrement différents, tout en étant toujours très clair. A noter qu’un affichage tête-haute vient compléter l’ensemble, affichant la vitesse ainsi que la navigation, entre autres. L’ensemble est tout à fait satisfaisant, avec une présentation générale un peu différente de chez la firme bavaroise, notamment au niveau de la planche de bord. Nous aurions néanmoins aimé voir quelques éléments un peu plus sportifs, bien que l’on apprécie néanmoins la fibre de carbone recouvrant une partie de la console centrale sur notre version d’essai. Des surpiqures contrastantes ou des ceintures de couleur auraient ajouté une petite touche de caractère supplémentaire.

Outre la finition plutôt bonne, la qualité des matériaux est néanmoins très satisfaisante, avec des plastiques moussés et une sellerie en Alcantara noir. Conducteur et passager sont très bien installées dans les sièges baquet offrant un excellent maintien latéral sans pour autant oublier le confort pour autant. La position de conduite est quant à elle très bonne, grâce notamment à l’assise électrique, offrant une grande amplitude de réglages. Avec son empattement de 2,47 mètres, la Toyota Supra offre un espace à bord plutôt correct, avec des occupants qui ne sentiront pas à l’étroit. On regrettera néanmoins les rangements un peu trop limités, qui bien que ce détail ne soit pas franchement déterminant à l’achat. La bonne surprise réside néanmoins dans la taille du coffre, affiché à 290 litres, ce qui est plus que bon pour un tel véhicule. A noter également qu’il y a un peu de place derrière les sièges pour loger quelques affaires de petite taille, à condition que le conducteur et le passager ne soient pas trop grands…

Essai Toyota GR Supra 3,0 litres : plaisir et efficacité

Photo arrire dynamique Toyota Supra 2020

Greffer un cœur de BMW à une Toyota Supra, c’est un blasphème que les fans de la sportive originel n’ont cessé de condamné, dès lors que l’auto fut dévoilée au grand public. Oui mais sans cette collaboration, certe peu évidente à première vue, le coupé nippon aurait-il vraiment pu voir le jour ? Sans doute pas, les investissements auraient alors été bien trop importants pour un véhicule de niche, et l’utilisation de la plateforme de la BMW Z4, ainsi que ses motorisations était alors indispensable pour mener à bien le projet. Au risque de décevoir les puristes, certes, rapidement montés au créneau sans même prendre la peine de passer derrière le volant de la sportive. Car oui, cette Toyota Supra n’a plus grand-chose à voir avec la quatrième génération, mais ce changement radical ne vaut-il pas mieux qu’une disparition pure et simple ? Pour nous, la question est vite répondue, et l’on salue l’audace de la firme japonaise d’oser revenir avec une telle auto, à l’heure où les normes et les malus ont fait du mal à ce segment. Alors oui, ce six cylindres en ligne 3,0 litres turbocompressé greffé sous le capot de la Supra peut dérouter au premier abord, mais après tout, est-ce si important ? D’autant plus que celui-ci affiche une efficacité folle, avec ses 340 chevaux et 500 Nm de couple envoyés directement aux roues arrière via une boîte automatique ZF.

Car c’est justement pour ça que l’on achète une Supra, pour son architecture en propulsion, qui nous rappelle indéniablement les premiers épisodes de la saga Fast & Furious, et qui nous donne envie de faire des folies dans la première rampe de parking que l’on trouve. Mais malgré ses aptitudes à jouer allègrement du train arrière en sortie de courbe, la sportive japonaise se retrouve un peu trop bridée par l’électronique, et ce même en mode Sport, qui restera notre préféré. Une sécurité qui permettra de la faire danser du popotin sans danger, et qui peut heureusement se désactiver si le cœur vous en dit. Reposant sur une plateforme CLAR déjà bien éprouvée, équipant les dernières production BMW, cette Supra offre un caractère très sain, avec un train-avant incisif et un train arrière joueur juste comme il faut. Le différentiel à glissement limité permet quant à lui d’assurer une motricité optimale en courbes, et il sera très difficile de se laisser surprendre, alors que les limites de l’auto sont assez hautes pour ne pas se mettre en danger, même en roulant très fort. On reprochera néanmoins une direction un peu trop souple quel que soit le mode enclenché, qui contraste avec une suspension au typage plutôt ferme, bien calibrée pour une conduite sportive mais pas trop dure au quotidien, pour peu que votre dos ne soit pas trop fragile.

Si cette Toyota Supra se montre tout à fait dynamique, avec son excellente stabilité en virages et son 0 à 100 km/h abattu en 4,3 secondes, son embonpoint est néanmoins difficile à oublier. Avec ses 1 495 kg sur la balance, la sportive aurait mérité un bon régime minceur pour gagner encore un peu plus en efficacité et afin de distiller encore plus de plaisir. L’ensemble reste donc assez sérieux, manquant d’un brin de folie similaire à l’extérieur pour devenir vraiment parfait. Dommage, car le coupé offre d’excellentes prestations dans l’ensemble, même si l’on pourrait se plaindre d’un freinage manquant cruellement d’endurance. Un défaut malheureusement déjà bien connu chez BMW, qui aurait pu être corrigé du côté de chez Toyota, et qui aurait vraiment permis à la Supra d’apporter un vrai plus par rapport à sa cousine allemande. Si la sportive japonaise n’est pas forcément l’auto la plus adaptée au quotidien, elle se révèle néanmoins très correcte, avec un moteur se montrant très souple à bas régime, qui devient évidemment plus bestial à mesure que l’on s’approche de la zone rouge, s’essoufflant ensuite quelque peu au-delà des 6 000 tr/min. Enfin, et en prenant en compte des considérations purement pratiques et rationnelles, on regrettera un diamètre de braquage bien trop important, ne facilitant alors pas les manœuvres dans des parkings étroits. Mais après tout, est-ce bien important pour une auto qui ne demande qu’à se dégourdir les roues sur de belles routes sinueuses ?

Essai Toyota GR Supra 3,0 litres : pour résumer

Photo volant Toyota Supra 2020

Si la nouvelle Toyota Supra n’a plus grand-chose à voir avec l’ancienne, il n’en reste pas moins qu’elle demeure une excellente alternative encore trop peu connue aux sportives actuellement proposées sur le marché. Affichant des lignes originales et profitant de toute l’expertise de BMW pour sa motorisation, le coupé nippon excelle sur la route, malgré un poids encore bien trop élevé. Si nous aurions aimé une petite touche de folie supplémentaire, il n’en reste pas moins que la Supra reste très efficace, jouant du train arrière quand il le faut et profitant d’un six-cylindres qui a déjà su faire ses preuves. Bien sûr, nous aurions aimé quelque chose de plus radical, notamment au niveau de l’échappement, mais l’ensemble reste néanmoins très réussi et très satisfaisant.

Essai Toyota Supra 3,0 litres : notre avis

Design extérieur
Présentation intérieure
Technologie
Agrément de conduite
Passion
Rapport qualité / prix

Héritant du sérieux et de l’expertise de BMW, tout en profitant de la patte de Toyota, cette nouvelle Supra se veut efficace et très désirable. Un petit régime ne lui ferait néanmoins pas de mal !

Essai Toyota GR Supra 3,0 litres : fiche technique

  • Moteur : six cylindres en ligne, 2 998 cm3, 24 soupapes, essence, turbocompresseur, injection directe
  • Puissance :  340 chevaux à 5 000 tr/min
  • Couple : 500 Nm à 1 600 tr/min
  • Dimensions : 4,38 x 1,85 x 1,29
  • 0 à 100 km/h : 4,3 secondes
  • Vitesse maximale :  250 km/h
  • Volume de coffre : 290 litres
  • Consommation moyenne : 7,5 l/100 km
  • Émissions de CO2 / malus : 170 g/km / 2 205 €
  • Prix : à partir de 53 900 €

Essai Toyota GR Supra 3,0 litres : les photos

Marie Lizak

Fondatrice et responsable éditoriale du site Une Fille Au Volant, je suis une passionnée de l'automobile dans tous ses aspects. J'ai pour vocation de partager ma passion avec légèreté et bonne humeur, sans oublier la rigueur et l'information, bien évidemment !

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