Essai Ferrari Roma : glamour à l’italienne

Avec ses lignes épurées et très élégantes, la Ferrari Roma ne manque pas de charme et se place un peu à part dans la gamme. Mais sur la route, que vaut-elle vraiment ? Pour le savoir, découvrez notre essai complet.

Lorsque l’on pense à Ferrari, on imagine un moteur en position centrale arrière et un style exubérant, surtout pour les dernières productions de la marque. Mais celle-ci sait aussi surprendre et proposer des modèles bien différents, afin de séduire une clientèle toujours plus large. Certes, les acheteurs pouvaient opter pour la Portofino s’ils cherchaient un modèle « lifestyle », élégant et polyvalent. Mais maintenant que celle-ci va quitter le catalogue, il fallait lui trouver une remplaçante dans cette catégorie. Et celle-ci n’est autre que la Roma, déclinée depuis peu en version Spider découvrable. Un coupé 2+2 au style ultra-désirable et qui marque un virage à 180 degrés pour la firme de Maranello.

Si l’on s’était habitué aux lignes assez affirmées des modèles récents comme la F8 Tributo ou la SF90 Stradale, entre autres, cette nouvelle arrivante dans le catalogue change la donne. Elle fait le choix de traits plus sobres et élégants, avec des petits airs d’Aston Martin au niveau de la face avant. Une philosophie résolument dolce vita pour cette Roma, un peu à part dans la gamme, sans être un vilain petit canard pour autant. Bien au contraire. Car outre son style très désirable, la GT italienne embarque également un V8 à l’avant cette fois-ci, qui promet plaisir et performances à couper le souffle.

C’est justement ce que nous avons voulu voir en prenant le volant de cette Ferrari Roma, le temps d’un essai de quelques jours entre Nice et Saint-Tropez. L’occasion de tester l’une des voitures les plus polyvalentes de la gamme sur des routes sinueuses et des trajets plus urbains. Et comme vous pouvez vous y attendre, nous n’avons pas été déçus. Découvrez notre verdict un peu plus bas !

Essai Ferrari Roma : l’élégance incarnée

La plupart des modèles de la gamme Ferrari profitent d’un important travail sur l’aéro, à grands renforts d’ailerons, jupes latérales et autres larges prises d’air. Ce qui leur confère un design agressif tout à fait désirable mais parfois un peu tape-à-l’oeil, et cela ne plaît pas forcément à tout le monde. C’est pour cela que les équipes de Flavio Manzoni, en charge du design des modèles de la marque ont eu à coeur d’offrir à la Roma des traits bien différents et bien plus élégants. Pari réussi pour le coupé, qui puise son inspiration dans les productions des années 1950 et 1960. Un design épuré et sobre, sans pour autant manquer de caractère mais qui ne laisse la place à aucun élément agressif. Certes, la sportive est bien dotée d’un petit aileron, mais celui-ci est invisible à l’arrêt et ne se déploie qu’à haute vitesse.

On apprécie le long capot, qui se termine par une calandre très discrète peinte couleur carrosserie. Celle-ci est associée à une lame avant noir qui distille juste ce qu’il faut de sportivité tandis qu’elle est encadrée de deux feux étirés. Le tout donne à cette Roma un faciès raffiné, dans lequel certains pourraient voir un lien de parenté avec les productions d’Aston Martin. De profil, le coupé est également très élégant, avec son toit effilé et sa partie arrière style Kammback très réussie. On aime également les feux ainsi que le bouclier imposant mais pas too-much qui intègre quatre sorties d’échappement. L’ensemble est musclé sans ressembler à un bodybuilder et l’équilibre entre dynamisme et élégance est parfaitement respecté. Le tout est complété par de grandes jantes, tandis que la Roma reste un beau bébé de 4,66 mètres de long pour 1,97 mètre de large et 1,30 de hauteur.

A bord, la présentation est moderne sans en faire trop, même si les écrans sont évidemment bien présent. Outre le combiné numérique, nous retrouvons une petite dalle tactile pour le conducteur ainsi qu’une seconde installée devant le passager. Le tout est parfaitement intégré afin de ne pas transformer la voiture en un smartphone sur roues. On apprécie la position de conduite très agréable et offrant une grande amplitude de réglages pour s’adapter à tous les gabarits. Bien sûr, rien a redire sur les matériaux, qui sont toujours d’une grande qualité, au même titre que les ajustements. A l’arrière, deux personnes peuvent en théorie prendre place, mais les sièges seront à réserver pour de très courts trajets ou pour poser quelques affaires. En revanche, il sera simple de partir en week-end à deux, avec son coffre de 272 litres et ses sièges qui peuvent se rabattre.

Essai Ferrari Roma : une GT polyvalente et efficace

Sur cette Roma, pas de moteur en positon centrale arrière mais un V8 3,9 litres biturbo installé à l’avant et que l’on connaît bien, puisqu’il est repris de la Portofino et de la GTC4 Lusso T. Celui-ci revendique pas moins de 620 chevaux pour un couple de 760 Nm, ce qui permet à la sportive italienne de réaliser le 0 à 100 km/h en seulement 3,2 secondes pour une vitesse maximale de 320 km/h. Toute cette cavalerie est envoyée vers les roues arrière, via une boîte automatique à double embrayage et huit rapports qui se révèle être tout à fait excellente. Cependant, on préfèrera bien sûr utiliser les palettes au volant pour tirer parti de ce moteur volontaire qui ne demande qu’à monter dans les tours. Ce dernier est d’une souplesse incroyable, rendant la voiture agréable à conduire même à basse vitesse. Car si celle-ci est une vraie Ferrari, elle est aussi une GT qui se veut assez polyvalente pour être conduite dans toutes les situations.

Mais cette Roma est surtout faite pour les routes sinueuses, d’autant plus qu’elle profite d’un poids relativement mesuré par rapport aux autres productions de la marque. Du haut de ses 1 570 kilos, la sportive est facile à manier, avec un train avant précis et un essieu stable. Tout du moins en mode Wet, car lorsque l’on tourne le sélecteur de mode de conduite, aussi connu sous le nom de Manettino, la voiture se transforme. Elle devient alors plus joueuse, grâce à une gestion électronique qui bride un peu moins la conduite, tout en veillant tout de même au grain. Il est cependant possible de déconnecter toutes les aides pour ceux qui le souhaitent, à condition que le sol soit bien sec ! Mais dans tous les cas, la voiture est bluffante, avec un comportement sain et évidement très stable. On le doit notamment à son centre de gravité très bas ainsi que ses voies élargies par rapport à la Portofino.

Le freinage est lui aussi impressionnant d’efficacité, tandis que les liaisons au sol sont parfaitement calibrées. Ainsi, la prise de roulis est totalement inexistantes mais la sportive n’est pas pour autant désagréable à conduire en ville. Sans être la plus confortable du marché, la Ferrari Roma fait preuve d’une excellente polyvalence, que l’on doit sans aucun doute à la suspension pilotée. La direction est quant à elle souple, ce qui est assez agréable mais cela fait qu’elle manque un peu de consistance en conduite sportive. On apprécie en revanche le freinage, à la fois mordant et endurant, tandis que le son de l’échappement est un vrai plaisir pour les oreilles. Sur les voies rapides, la Roma est également très agréable et surtout, elle profite d’une excellente insonorisation, sans pour autant atténuer le son magistral du V8. Très facile à conduire, la sportive est très rassurante dans toutes les situations, sauf peut-être au moment de passer à la pompe, avec ses 11,2 litres aux 100 km/h en moyenne en cycle mixte.

Essai Ferrari Roma : pour résumer

Aussi élégante qu’efficace, la Ferrari Roma est une voiture polyvalente aussi à l’aise dans quartiers huppés que sur les petites routes sinueuses. Son V8 flamboyant est à la fois volontaire et onctueux, tandis que les accélérations nous collent au siège à chaque sortie de courbe. On aime tout sur cette sportive, de la boîte à la sonorité en passant par son efficacité. Seul la consistance de la direction pourrait être un peu critiquable, mais rien de bien grave. Car tout le reste est plus que convaincant, d’autant plus que la Roma est également tout à fait à jour sur le plan technologique avec ses aides à la conduite et sa compatibilité avec Apple CarPlay et Android Auto.

Essai Ferrari Roma : fiche technique

• Moteur : huit cylindres en V, 3 855 cm2, biturbo, position centrale avant, injection directe, 32 soupapes
• Transmission : propulsion, boîte robotisée à double embrayage et 8 rapports
• Puissance : 620 ch
• Couple : 760 Nm
• Dimensions : 4,66 x 1,97 x 1,30 mètres
• Poids : 1 570 kg
• 0 à 100 km/h : 3,2 secondes
• Vitesse maximale : 230 km/h
• Volume de coffre : 272 litres
• Émissions de CO2 / malus : 255 g/km / 50 000 €
• Consommation en cycle mixte : 11,2 l/100 km
• Prix : à partir de 198 205 €

Essai Ferrari Roma : les photos