Essai Ferrari 296 GTB : le retour du V6, en hybride rechargeable

Marie Lizak 23 décembre 2022

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Essai Ferrari 296 GTB : design extérieur
Essai Ferrari 296 GTB : présentation intérieure
Essai Ferrari 296 GTB : sur la route
Essai Ferrari 296 GTB : pour résumer
Essai Ferrari 296 GTB : notre avis
Essai Ferrari 296 GTB : fiche technique
Essai Ferrari 296 GTB : les photos

Après la SF90 Stradale et ses 1 000 chevaux, Ferrari propose une nouvelle alternative hybride rechargeable, plus abordable. Découvrez l’essai de la 296 GTB, qui signe le retour en force du V6 chez la marque italienne.

Cela faisait un demi-siècle que Ferrari n’avait pas installé de V6 sous le capot de l’un de ses modèles. En réalité, un seule la Dino, un peu à part dans l’histoire de la marque en était équipé. Autant dire que si Enzo Ferrari savait que ce moteur était installé dans un modèle portant le cheval cabré (ce qui n’était pas le cas de la Dino), il se retournerait dans sa tombe. Et pourtant, c’est un fait. Mais attention, ne prenez pas cette 296 GTB pour un modèle d’entrée de gamme pour autant, bien au contraire. Et encore moins pour une hommage au passé. Car cette nouvelle venue dans la gamme est en réalité plutôt une vision du futur, en attendant la première voiture électrique de la marque prévue pour 2025.

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Après la LaFerrari, premier modèle hybride de la marque et la décoiffante SF90 Stradale et ses 1 000 chevaux, première hybride rechargeable, la sportive au cheval cabré marque un nouveau tournant pour le constructeur. Un V6, une motorisation électrifiée, il y a de quoi donner des sueurs froides aux puristes, plutôt habitués aux V8 et autres V12. Et pourtant, cette nouvelle 296 GTB n’a rien d’une Ferrari de pacotille, bien au contraire. Car celle-ci promet d’offrir des prestations de haut vol, avec sa puissance démentielle, envoyée uniquement aux roues arrière. Il s’agit en effet de la toute première création hybride rechargeable de la marque à disposer d’une architecture propulsion. De quoi garantir de belles sensations sur la route, mais aussi sur la piste !

C’est justement sur ce terrain de jeu que nous avons pu tester la dernière bête de Maranello et la pousser dans ses retranchements. Et vous ne serez évidemment pas surpris d’apprendre que cette Ferrari 296 GTB est vraiment à la hauteur de ses promesses. Direction la piste de Mortefontaine pour découvrir tous les secrets de cette sportive hybride rechargeable aux prestations de très haut vol !

Essai Ferrari 296 GTB : baby SF90 Stradale

Si certains trouvaient le style des derniers modèles de la marque de Maranello un peu trop torturés et manquant parfois de raffinement, cette nouvelle Ferrari 296 GTB rebat les cartes avec un style bien plus élégant. Sans être aussi épurées que celles de la magnifique Roma, les lignes de cette nouvelle venue dans la gamme sont très réussies, alors que les proportions sont quant à elles vraiment harmonieuses. Et à vrai dire, on comprend d’emblée pourquoi beaucoup la décrivent comme une petite SF90 Stradale, tant son design est proche ! Toutefois, notre modèle d’essai se veut un peu plus sage, tant en termes de style que de performances, mais n’en reste pas moins très réussie. Pas de fioritures mais des lignes simples, avec une face avant qui en impose. Son bouclier percé d’une immense prise d’air est surmonté d’optiques donnant un air encore plus agressif à la voiture.

Affichant une longueur de 4,57 mètres pour 1,96 mètre de large et 1,19 mètre seulement de haut, cette Ferrari 296 GTB est plutôt compacte mais en impose tout de même sur la route. De profil, elle affiche une ligne très équilibrée, et taillée pour la performance. La silhouette est complétée par de larges prise d’air proéminentes sur les ailes arrière, tandis que la partie arrière est plus massive que l’avant. Celle-ci a également fait l’objet d’un gros travail de la part des designers et s’inspire notamment de l’incroyable 250 LM. La poupe est alors complétée par un bouclier imposant ainsi qu’une sortie d’échappement central. A noter qu’il est également possible d’opter pour des jantes en fibre de carbone, allégées de 8 kilos.

Essai Ferrari 296 GTB : un intérieur techno et très haut de gamme

Après avoir observé cette 296 GTB sous toutes les coutures, il est maintenant temps de s’installer à l’intérieur pour découvrir ce poste de conduite, un peu différent du reste de la gamme. Néanmoins, les fans de la marque reconnaitront une présentation quasiment intégralement reprise de la SF90 Stradale, sa grande soeur et inspiratrice. Nous retrouvons donc comme toujours un intérieur très cossu, à la qualité de finition exemplaire, comme sur toutes les dernières productions de la marque. L’ensemble se veut un peu plus minimaliste que sur les autres modèles du constructeur, sans pour autant être épuré. Bien sûr, il est possible de choisir parmi une large sélections de couleurs pour la sellerie, du classique noir au rouge flamboyant. Dans tous les cas, la présentation est très réussie, tandis que la position de conduite est agréable.

Les sièges sont implantés au ras du sol et offrent bien sûr un excellent maintien latéral, indispensable pour ce type de véhicule, pas vraiment conçu pour l’éco-conduite si vous voyez ce que je veux dire. Si le conducteur et son passager sont maintenus par des ceintures standard, le choix de la version Assetto Fiorano encore plus sportive permet quant à elle de profiter d’un harnais quatre points. Ce dernier arbore bien sûr le cheval cabré, emblème de la marque italienne. Si l’on achète évidemment pas une Ferrari pour ses technologies embarquées, la sportive embarque tout de même un écran tactile clair et bien pensé. A noter que ce dernier n’inclut pas Apple CarPlay de série, alors facturé 3 000 € en option. Il est alors complété par un combiné numérique personnalisable. Aucune déception pour cet intérieur, hormis peut-être les boutons tactiles sur le volant, qui demandent un peu de pratique.

Essai Ferrari 296 GTB : bluffante à tous les niveaux

Assez parlé, il est maintenant temps de prendre le volant de cette Ferrari 296 GTB, remplaçante de la F8 Tributo, dont la carrière aura été particulièrement courte. Et pour cause, celle-ci fut lancée en 2019 et la prise de commandes fut officiellement stoppée en mars 2022. Fort heureusement, les équipes de la marque ont offert une auto d’exception pour lui succéder, même si elle a de quoi faire hurler les puristes au premier abord. Et pour cause, l’annonce de l’arrivée d’un V6 dans la gamme n’a pas fait que des heureux, d’autant plus que celui-ci est associé à un système d’hybridation rechargeable. Une hérésie pour beaucoup. Mais ne dit-on pas qu’il ne faut pas dire que l’on aime pas avant d’avoir goûté ? Et après une séance de sport en bonne et due forme sur le circuit routier de Mortefontaine ainsi que sur son célèbre anneau de vitesse, on peut dire que la sportive en a sous le capot. Et qu’elle n’a rien d’une Ferrari au rabais.

Au contraire. Cette nouvelle création a toutes les raisons de porter fièrement le cheval cabré. Son V6, qui sonne merveilleusement bien est aussi un vrai régal à pousser haut dans les tours, alors qu’il peut atteindre un régime maximal 8 500 tr/min. Quel pied ! Bien aidé par le moteur électrique de 167 chevaux, le bloc 3.0 biturbo offre une accélération sans pareil, alors que le 0 à 100 km/h est réalisé en seulement 2,9 secondes. Si le départ arrêté est déjà impressionnant, ce sont les reprises qui le sont encore plus. Et ça, on le doit notamment aux 900 Nm de couple, disponibles lorsque le mode Qualify est enclenché. Et là, la voiture se transforme. De docile sportive hybride facile à prendre en main et pouvant même rouler jusqu’à 25 kilomètres en électrique, elle devient une véritable bête de piste, notamment dans sa version équipée du pack optionnel Assetto Fiorano. Facturé 32 400 €, ce dernier inclut un kit carrosserie en carbone générant un appui de 360 kg à 250 km/h, ainsi que des suspensions passive avec ressorts en titane.

Profitant d’un empattement réduit et d’une conception regroupant la mécanique en position centrale, la Ferrari 296 GTB profite d’une agilité surprenante, notamment pour un modèle hybride rechargeable que l’on aurait imaginé plus pataud. La voiture se place parfaitement dans les virages et profite d’un train avant d’une précision chirurgicale. Le tout avec une direction souple facilitant la prise en main et offrant quand même une excellente remontée d’informations. Bien évidemment, la voiture est totalement rivée au sol, de part l’excellente conception de son châssis mais également grâce aux assistances électroniques. Plusieurs modes de conduite sont proposés, permettant de rendre celles-ci plus ou moins permissives. Voire même de toutes les déconnecter. Et là, attention aux glissades ! Car on le rappelle, toute la puissance est uniquement envoyée vers les roues arrière. Et les lois de la physiques étant ce qu’elles sont, un tête à queue est vite arrivé si l’on ne fait pas attention.

Pistarde efficace et précise, la Ferrari 296 GTB sait aussi montrer une autre facette de sa personnalité, plus calme cette fois. Rassurante et presque confortable lorsque le rythme est plus doux, elle peut tout à fait se muer en routière pour partir en week-end à Deauville ou sur la Côte d’Azur. De plus, sa motorisation hybride rechargeable lui permet d’afficher une consommation raisonnable, annoncée à 6,4 l/100 km en cycle mixte. La recharge s’effectue quant à elle en 4 heures seulement sur prise domestique, alors que la batterie affiche une capacité de 7,45 kWh seulement. Avec des émissions de seulement 149 g/km, la sportive n’écope que de 900 € de malus.

Essai Ferrari 296 GTB : pour résumer

Précise comme un scalpel, vivante, rassurante et technologique, la Ferrari 296 GTB est un vrai petit bijoux. Outre sa ligne ultra séduisante, la sportive au cheval cabré distille des sensations de conduite incroyables, tout en faisant preuve d’une vraie efficacité. Joueuse comme il faut, elle est aussi à l’aise sur la piste qu’en dehors et se révèle d’une polyvalence bluffante. Un incroyable tour de force de la part de la marque, qui nous prouve qu’une Ferrari V6 et hybride de surcroît a tout à fait sa place dans la gamme, n’en déplaise aux grincheux.