Essais automobiles

Essai Toyota Yaris hybride : appétit de moineau

La quatrième génération de la Toyota Yaris se renouvelle totalement, et s’offre entre autres une motorisation hybride plus vertueuse que jamais. Revue sur tous les points, la plus Française des autos étrangères a de forts arguments pour plaire.

Photo Toyota Yaris hybride Premire rouge fusion 2020

Cela fait un peu plus de vingt ans déjà que la Toyota Yaris est arrivée dans la gamme, deux décennies durant lesquelles la citadine a fait tourner l’usine de Valenciennes, dans le nord de la France. Un vrai tour de force pour la plus Française des autos japonaises, qui n’a jamais cédé aux sirènes de la délocalisation et qui fait de sa fabrication tricolore l’un de ses principaux arguments de vente. Saviez-vous d’ailleurs que la petite nippone est le 2ème modèle le plus produit dans l’Hexagone, juste derrière la Peugeot 3008, avec plus de 248 541 exemplaires sortis des lignes de production en 2018 ? Il faut dire qu’entre les Français et la Toyota Yaris, c’est l’amour fou, celle-ci étant actuellement le 10ème modèle le plus vendu sur le territoire depuis le début de l’année, avec 20 194 unités écoulées. Un vrai succès, qui place alors la citadine devant les Opel Corsa et autres Volkswagen Polo, deux de ses principales rivales.

Cette côte de popularité s’explique notamment par l’arrivée de la toute nouvelle génération, revue de fond en comble sur absolument tous les points. Le style d’abord, avec des lignes toujours plus agressives, mais les prestations routières n’ont pas été oubliées, cette 4ème mouture de la Toyota Yaris bénéficiant de toute l’expertise des ingénieurs de la marque. Le but ? Améliorer celle qui reste encore et toujours une référence sur le segment, afin d’inciter les clients à passer à l’hybride, alors que la marque souhaite vendre 80 % de modèles électrifiés dans les années à venir. Un passage obligé, alors que de lourdes amendes attendent les constructeurs dès l’an prochain, sanctionnant les émissions de CO2 trop hautes par rapport aux seuils imposés. Mais loin de se contenter de s’électrifier, quelque chose qu’elle a fait depuis 2012, la citadine met également un point d’honneur à être sympa à conduire, afin de prouver que l’hybride peut aussi être fun.

Mais à quel point la nouvelle Toyota Yaris hybride évolue-t-elle ? Cette nouvelle génération, qui met un point d’honneur à réduire ses émissions et sa consommation n’a-t-elle pas mis le plaisir de conduire de côté ? C’est ce que nous avons voulu savoir en prenant le volant de la citadine électrifiée, sur les rives du lac d’Annecy.

Essai Toyota Yaris hybride : style assumé

Photo face avant capot Toyota Yaris hybride 2020

Oubliez la bouille adorable et toute ronde de la précédente génération, la Toyota Yaris gagne en caractère et en prestance avec cette nouvelle mouture, qui rend l’ancienne presque fade à côté. Il faut dire que les designers ont ici eu plus de liberté que jamais, et cela se voit, la citadine se permettant de nombreuses fantaisies, sans que cela ne doit disgracieux pour autant. Si la Yaris a su évoluer subtilement de restylage en restylage afin de ne pas trop surprendre, cette 4ème mouture signe néanmoins un vrai renouveau qui fait du bien à voir. A l’arrière aussi, les changements sont significatifs, avec la nouvelle signature lumineuse proéminente, les feux étant alors reliés entre eux par une large bande noire, qui n’est pas sans nous rappeler le Volkswagen T-Cross ou la Peugeot 208. Plus large et moins haute que sa devancière, la nippone adopte presque un look de petite sportive, complété par ses prises d’air factices à l’avant et sa peinture bi-ton, qui peut être associée à trois coloris. Au total, huit teintes de carrosseries sont disponibles sur la citadine, ainsi que quatre styles de jantes et d’enjoliveurs de 15 à 17 pouces.

Malgré son empattement en hausse de 5 cm avec une longueur totale toujours affichée à 3,94 mètres, la Toyota n’est toujours pas la reine de la catégorie en termes d’habitabilité. Si les passagers à l’avant seront parfaitement installés dans des sièges implantés plus bas qu’auparavant, les occupants à l’arrière se sentiront quant à eux toujours à l’étroit. Et ce n’est pas vraiment mieux du côté du coffre, celui-ci n’évoluant pas par rapport à sa devancière, avec un volume oscillant affiché à 284 litres, soit 15 de moins que la nouvelle Renault Clio hybride. On apprécie néanmoins la position de conduite, plus basse et plus dynamique qu’auparavant, ainsi que la qualité perçue, globalement en hausse. Si les ajustements et les matériaux sont encore un peu en retrait par rapport à ses rivales françaises avec quelques plastiques durs bien présents, l’ensemble reste néanmoins plus que correct. On notera par ailleurs l’excellente ergonomie du poste de conduite, qui s’affranchit désormais de la plupart des boutons physiques.

Si le style intérieur reste donc somme toute assez classique, c’est la même chose du côté du système d’info-divertissement, qui reste toujours simple et efficace, tout en modernisant considérablement. Exit le petit écran incrusté dans la planche de bord, la nouvelle génération se dote désormais d’un nouvel affichage de huit pouces mieux intégré dans l’habitacle. Celui-ci accueille l’ensemble des fonctionnalités technologique de la voiture, et se révèle simple d’utilisation et très ergonomique. On pourra néanmoins reprocher une certaine lenteur, ainsi qu’une cartographie au design un brin daté. Dommage, pour une auto qui se veut pourtant dans l’air du temps avec sa motorisation hybride. Reste que l’ensemble est plutôt complet et bien pensé et surtout très techno, notamment dans notre version d’essai Première. Celle-ci est en effet livrée de série avec l’affichage tête-haute, mais également avec une foule d’aides à la conduite, dont la lecture des panneaux de signalisation, l’aide au maintien dans la voie ou encore le régulateur de vitesse adaptatif.

Essai Toyota Yaris hybride : plaisir et efficience

Photo dynamique Toyota Yaris hybride 2020

Reposant sur une nouvelle déclinaison de la plateforme TNGA baptisée GA-B, la Toyota Yaris de 4ème génération a ici fait le choix de ne proposer à son lancement qu’une version hybride, alors que d’autres déclinaisons 100 % thermiques de 70 et 120 chevaux arriveront un peu plus tard. Un choix logique, la marque étant particulièrement investie dans le domaine de l’électrification depuis des années déjà, avec brio. Et puis à l’heure où les marques se doivent d’abaisser leurs émissions moyennes, il est assez compréhensible que Toyota mette particulièrement en valeur l’hybridation au sein de la gamme de sa citadine, qui fait d’ailleurs de cet atout l’un de ses principaux arguments de vente. Il faut dire que la petite nippone ne se contente pas d’un simple système 48 volts, mais s’offre un vrai système hybride, associant un trois cylindres de 91 chevaux à un moteur électrique, le tout développant quelque 116 chevaux. Un dispositif dont la puissance augmente par rapport à la précédente génération, tandis que la batterie est quant à elle un peu plus légère.

Profitant d’un châssis revu en profondeur, la nouvelle Toyota Yaris hybride se veut plus dynamique que la précédente, sans toutefois devenir une vraie sportive pour autant. Si la base est très saine, l’auto montre rapidement ses limites sur les routes vallonnées de la région d’Annecy, alors que la prise de roulis reste assez forte, malgré un centre de gravité assez bas. La nippone demeure néanmoins très maniable et plutôt nerveuse, avec son petit trois cylindres qui se montre très volontaire. C’est donc en ville, son terrain de prédilection que la citadine sera le plus à l’aise, grâce à son petit diamètre de braquage et ses suspensions résolument typées confort. Par ailleurs, c’est en agglomération que l’on pourra au mieux profiter de la motorisation hybride, bien que l’autonomie soit relativement faible, même en usage uniquement urbain, avec la récupération d’énergie au freinage. A noter que plusieurs modes de conduite sont disponibles afin de s’adapter aux conditions routières et aux besoins, dont une configuration permettant de conserver un peu de batterie pour passer en électrique en arrivant en ville par exemple.

De son côté, la boîte e-CVT est une très bonne surprise, ne faisant pas trop hurler le trois-pattes, qui se montre déjà assez présent en conduite dynamique, du fait de l’insonorisation plutôt moyenne de l’auto. La direction est quant à elle très souple tout en restant précise, même si l’on aurait aimé qu’elle se raffermisse un peu plus lors du passage en mode Sport. A noter que celui-ci n’est pas forcément indispensable, bien que la réponse de l’accélérateur soit légèrement améliorée, sans pour autant faire flamber la consommation. Celle-ci est d’ailleurs sans aucun doute l’un des gros atouts de cette auto, sans doute l’une des plus sobres de sa catégorie. Et pour cause, malgré une conduite très dynamique sur des routes de montagnes, la consommation n’a jamais vraiment dépassé les 4,5 litres, ce qui est tout simplement excellent. Un vrai tour de force, qui s’explique par la motorisation hybride et la récupération d’énergie au freinage bien sûr, mais également par le poids plume de l’auto -seulement 1 100 kg-.

Essai Toyota Yaris hybride : pour résumer

Photo arrire Toyota Yaris hybride rouge fusion 2020

Véritablement transformée par rapport à la précédente génération, que ce soit en termes de style que de comportement routier, cette Toyota Yaris hybride est une vraie bonne surprise. Plus dynamique, avec ses lignes affirmées et son châssis revu par les ingénieurs de la marque, la citadine allie plaisir de conduite et sobriété, avec son appétit de moineau. Indéniablement plus à l’aide en ville que sur routes vallonnées en raison d’une prise de roulis encore assez importante, elle n’en reste pas moins ultra-polyvalente, malgré une habitabilité légèrement en retrait de la concurrence. Néanmoins, son prix très accessible lui offre un gros avantage et fait d’elle une excellente alternative à la Renault Clio E-Tech.

Essai Toyota Yaris hybride : notre avis

Design extérieur
Présentation intérieure
Technologie
Agrément de conduite
Passion
Rapport qualité / prix

Confortable et sobre, la Toyota Yaris n'en oublie pas de séduire par ses lignes dynamiques. La citadine fait carton plein, malgré quelques petits défauts néanmoins rapidement oubliés.

Essai Toyota Yaris hybride : fiche technique

  • Moteur : 3 cylindres en ligne essence, 1490 cm3, moteur électrique synchrone à aimants permanents, batterie lithium-ion
  • Puissance :  116 chevaux à 5 500 tr/min
  • Couple : 120 entre 3 600 et 4 800 tr/min
  • Dimensions : 3,94 x 1,75 x 1,47
  • 0 à 100 km/h : 10,2 secondes
  • Vitesse maximale : 180 km/h
  • Volume de coffre : de 286 à 947 litres
  • Consommation moyenne : 3,2 l/100 km
  • Émissions de CO2 / malus : 73 g/km / 0 €
  • Prix : à partir de 22 950 € (Version de lancement Première)

Essai Toyota Yaris hybride : les photos

Marie Lizak

Fondatrice et responsable éditoriale du site Une Fille Au Volant, je suis une passionnée de l'automobile dans tous ses aspects. J'ai pour vocation de partager ma passion avec légèreté et bonne humeur, sans oublier la rigueur et l'information, bien évidemment !

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