Essais automobiles

Essai Ford Bronco : le bon cheval pour contrer Jeep ?

25 ans après avoir quitté le catalogue, le Ford Broco fait son grand retour dans la gamme de la marque américaine. Et bonne nouvelle, le 4X4 est bel et bien commercialisé en France ! Mais que vaut ce rival de la Jeep Wrangler ?

Photo statique Ford Bronco 2023

Si l’on vous demande, là, comme ça, de citer le premier 4X4 baroudeur qui vous vient à l’esprit, à quoi pensez-vous ? Il y a de fortes chances pour qu’il s’agisse du Range Rover Defender ou encore de la Jeep Wrangler. Mais ces deux références du franchissement doivent désormais faire face à un nouveau rival, qui n’est en réalité pas si inédit que cela. Car entre Ford et le Bronco, c’est en réalité une histoire qui dure depuis pas mal de temps déjà. Et pour cause, c’est en 1965 que la première génération du 4X4 à l’ovale bleu voit le jour. Il arrive alors sur le marché en réponse à la Jeep CJ, qui n’est autre que la version civile de la Willys. Mais contrairement à sa rivale, le Bronco se destine uniquement aux balades pour le plaisir. Un peu comme la plupart des SUV de nos jours d’ailleurs, qui pourraient avoir été inspirés par la création de la firme américaine.

Mais en 1996, après cinq générations, le 4X4 quitte la gamme de manière définitive. Ou presque. Car en 2021, le constructeur fait renaître ce dernier avec une sixième génération. Celle-ci avait été annoncée pour la toute première fois en janvier 2017, à l’occasion du salon de Detroit. Mais ce n’est ensuite qu’en juillet 2020 que cette nouvelle mouture fut officiellement dévoilée, soit 24 ans après le départ à la retraite de la précédente version. Si la presse avait acclamé ce retour en force, le constructeur avait confirmé que le SUV ne serait pas vendu en Europe. En cause, des normes environnementales trop sévères qui auraient pénalisé le constructeur, soumis à la réglementation CAFE comme toutes les autres marques commercialisées sur le Vieux Continent. Mais à la surprise générale, la firme a finalement revu ses plans et décidé de faire traverser l’Atlantique son Bronco et même de le commercialiser en France. Et ce malgré la menace d’un malus colossal.

Mais alors, que vaut ce nouvel arrivant dans le catalogue ? A t-il toutes les cartes en moins pour faire de l’ombre aux Jeep Wrangler et autres Defender ? Pour le savoir, nous avons eu la chance de pouvoir le tester en conduite off-road, sur la piste du domaine de Forest Hill, réputé pour ses obstacles mettant à l’épreuve les 4X4 du marchés. L’occasion de découvrir ses capacités de franchissements mais également de tester son confort ainsi que sa motorisation. Attachez vos ceintures, c’est parti !

Essai Ford Bronco : délicieusement néo-rétro

Photo arrière Ford Bronco 2023

Pour cette nouvelle génération du Bronco, pas question pour Ford de lui offrir un design révolutionnaire mais plutôt de faire en sorte qu’il reste fidèle à l’original. Ainsi, pas de lignes torturées ni d’éléments tendance mais plutôt des traits néo-rétro très réussis, qui conservent l’ADN de la première génération. Ainsi, le 4X4 prend des airs de gros jouet un peu vintage que l’on aime beaucoup. Un choix qui évitera dans le futur à ce nouvel arrivant de subir le passage des années, et qui permettra donc à la marque d’étendre sa carrière au maximum afin de rentabiliser les investissements. A l’avant, le 4X4 se pare donc d’un faciès presque jovial, avec ses petits feux ronds qui nous rappellent justement l’une de ses rivales américaines. Ces derniers sont intégrés dans une large bande en plastique noir, qui englobe également la calandre et qui donne un air encore plus robuste au véhicule. A noter qu’il est également possible d’agrémenter le tout avec un pare-buffle vendu en accessoire.

De profil, le SUV affiche une silhouette de gros baroudeur avec sa garde au sol surélevée et ses protections latérales. Comme pour la Jeep Wrangler, le Ford Bronco se décline en deux versions de 4,41 et 4,84 mètres de long, avec trois ou cinq portes. De quoi laisser le choix aux clients en fonction de leurs besoins, notamment pour ceux qui souhaitent emmener leurs enfants en balade off-road. Il est également possible de retirer le toit rigide, à grands renforts d’huile de coude tout de même. Vous pourrez toutefois choisir une version dotée d’une simple bâche si vous êtes un amateur de la conduite cheveux au vent. Vu de l’arrière, le SUV affiche une certaine présence, avec sa roue de secours un peu à l’ancienne et ses énormes pneus de 35 pouces sur la version Badlands. Au total, pas moins de huit teintes de carrosserie sont proposées sur le 4X4, dont le très joli bleu Area 51 ou le vert Eruption.

Essai Ford Bronco : tout ce qu’il faut à bord

Photo intérieur Ford Bronco 2023

Après ce rapide tout du propriétaire, il est maintenant temps de prendre place dans le poste de conduite du baroudeur américain. Et là, c’est une surprise plutôt agréable. Si l’extérieur se veut assez sobre et assez classique, ce qui n’est absolument pas une critique, bien au contraire, le poste de conduite se montre quant à lui assez moderne. Tout du moins en ce qui concerne l’info-divertissement. Bien sûr, il ne faut pas vous attendre à une débauche d’écrans, et à vrai dire, c’est tant mieux. Mais nous retrouvons tout de même une dalle numérique de 12 pouces intégrant le système SYNC 4 et la navigation GPS, tout en étant évidemment compatible avec Apple CarPlay et Android Auto. Ce dernier est plutôt facile à utiliser et assez réactif dans l’ensemble, bien que le design pourrait être un peu modernisé. Il est associé à un combiné numérique d’une taille généreuse, qui affiche de nombreuses informations, au risque de perdre un peu le conducteur.

Bien sûr, il ne faut pas vous attendre à prendre place à bord d’une voiture de luxe avec ce Bronco, dont l’intérieur fait la part belle au plastique. Logique, car le 4X4 est avant tout conçu pour les expéditions dans la boue, et il est donc important de pouvoir nettoyer facilement l’habitacle après l’utilisation. Ford aurait cependant pu faire un petit effort sur la qualité perçue, qui reste encore un peu en retrait tout de même, avec des matériaux très bruts bien que certaines parties du poste de conduite assez rustique profitent de plastique moussé. En revanche, beau point fort pour l’habitabilité, avec un empattement de 2,95 mètres et un espace aux jambes et à la tête satisfaisant. Véhicule tout-terrain oblige, les passagers peuvent profiter de plusieurs poignées installées un peu partout dans le poste de conduite en cas d’excursions en dehors des sentiers battus. Enfin, le volume de coffre est affiché à 1 804 litres lorsque la banquette arrière est rabattue tandis que les rangements sont nombreux et pratiques dans le poste de conduite.

Essai Ford Bronco : tout-terrain avant tout

Photo face avant Ford Bronco 2023

Au total, deux motorisations distinctes sont proposées dans la gamme du nouveau Ford Broco. La première, qui ne sera étonnement pas vendue en France prend la forme d’un quatre cylindres EcoBoost de 304 chevaux, le même qui équipe également la Mustang. Chez nous, les clients du 4X4 américain profiteront alors du V6 2,7 litres biturbo développant 335 chevaux pour un couple de 563 Nm. Vous l’avez donc remarqué, pas la moindre trace d’hybridation sous le capot de ce nouvel arrivant, d’où le fait qu’il ne sera vendu qu’en quantités très limitées en France, puisqu’il sera plombé par le malus écologique. Toute cette cavalerie est envoyée vers les quatre roues via une transmission intégrale ainsi qu’une boîte de vitesse à dix rapports, également adoptée par le nouveau Ranger. Celle-ci est plutôt performante et sait adopter le bon rapport au bon moment. Il est aussi possible de passer les vitesses manuellement mais cela se fait via un bouton sur le levier, ce qui n’est pas du tout pratique.

Si le 4X4 est avant tout dédié à la conduite en tout-terrain, notre essai nous a d’abord conduit sur route, afin de tester les capacités de ce Bronco. Sans surprise, ce n’est pas vraiment son terrain de prédilection, alors qu’il affiche un comportement assez pataud, avec une direction un peu floue qui manque de précision. De plus, l’amortissement est assez ferme, bien que cela soit légèrement compensé par les pneus de 35 pouces qui améliorent sensiblement le confort général. Cependant, et même si la prise de roulis reste très présente dans les virages, la tenue de route reste au rendez-vous. Ce qui peut paraître assez surprenant au vu du poids de l’engin, affiché à 2,34 tonnes environ. On déplore également le manque de punch à bas régime, puisqu’il faut atteindre environ 1 900 tr/min pour que le moteur se réveille. Enfin, les bruits d’air sont également très présents, notamment au niveau des portières. Ce qui peut rapidement être désagréable sur les longs trajets.

S’il est vrai que ce tableau ne semble pas forcément flatteur au premier abord, c’est parce que c’est surtout sur les terrains plus hostiles que le Bronco est véritablement à l’aise. Ce dernier possède pas moins de 7 modes de conduite, dont quatre dédiés à la conduite off-road, ainsi que de quatre roues motrices permanente avec boîte de transfert électro-mécanique. Tout un arsenal idéal pour passer tous les obstacles, tandis que la version Badlands encore mieux équipée est également dotée d’une barre stabilisatrice déconnectable à l’avant ainsi que de différentiels avant et arrière avec blocage. Ainsi, le 4X4 fait fi de n’importe quelle difficulté, comme nous avons pu le voir lors de notre test en forêt. A noter que la version Badlands affiche également une garde au sol plus importante, affichée à 261 millimètres contre 237 pour la variante Outer Banks. Les angles d’approche et de fuite ont également été optimisés.

Le 4X4 américain est également équipé de la technologie Trail Turn Assist, qui permet de réduire de 40 % le rayon de braquage en bloquant la roue intérieure lors d’un manoeuvre. Nous n’avons cependant pas pu la tester lors de notre prise en mains. A noter que le Bronco peut franchir des gués jusqu’à 80 centimètres de profondeur. Il faudra en revanche composer avec une consommation affichée à 12,7 litres aux 100 kilomètres, tandis que le baroudeur devrait être fortement pénalisé par le malus écologique, avec ses 288 grammes de CO2.

Essai Ford Bronco : pour résumer

Photo profil Ford Bronco 2023

La première chose qui plait sur ce Ford Bronc, c’est évidemment son look lui donnant des airs de gros jouet. Et il est vrai que le 4X4 en est un, taillé pour les excursions hors des sentiers battus, plutôt que sur la route. Très efficace dans cet exercice grâce à ses nombreuses technologies, il a véritablement toutes les cartes en mains pour se faire une très belle place sur le marché face à la Jeep Wrangler. Dommage que ses émissions de CO2 très élevées, qui vont de pair avec le malus écologique risque de plomber sa carrière. A moins que le constructeur prévoie un peu plus tard l’arrivée d’une version hybride rechargeable qui changerait considérablement la donne. Affaire à suivre donc !

Essai Ford Bronco : notre avis

Design extérieur
Présentation intérieure
Technologie
Agrément de conduite
Passion
Rapport qualité / prix

Aussi séduisant à regarder qu'amusant à emmener sur les routes cabossées, le Ford Bronco est un concurrent de taille pour la Jeep Wrangler !

Essai Ford Bronco : fiche technique

  • Moteur : six cylindres en V, 2 694 cm3, essence, biturbo
  • Transmission : boîte automatique à 10 rapports, transmission intégrale
  • Puissance : 335 ch
  • Couple : 563 Nm
  • Dimensions : 4,80 x 1,94 x 1,96 m
  • Poids : 2 348 kg
  • 0 à 100 km/h : 7,2 secondes
  • Vitesse maximale : 161 km/h
  • Volume de coffre : de 546 à 1 804 l
  • Émissions de CO2 / malus : 288 / 40 000 euros
  • Consommation en cycle mixte : 12,7l/100 km
  • Prix : à partir de 76 500 €

Essai Ford Bronco : les photos

Marie Lizak

Fondatrice et responsable éditoriale du site Une Fille Au Volant, je suis une passionnée de l'automobile dans tous ses aspects. J'ai pour vocation de partager ma passion avec légèreté et bonne humeur, sans oublier la rigueur et l'information, bien évidemment !

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