Essais automobilesVoiture propre

Essai Fiat 500 électrique : plus branchée que jamais

Toujours aussi chic, la Fiat 500 passe à l’électrique, avec une nouvelle génération entièrement revue, tant sur le plan esthétique que mécanique. Pari réussi ?

Photo Fiat 500 électrique42 kWh 2021

Un petit vent de révolution souffle sur Turin depuis quelques temps. Si Fiat accusait jusqu’alors un certain retard en termes d’électrification, avec une gamme un peu au point mort, portée par la 500, la firme semble enfin être sortie de sa torpeur. Est-ce l’influence de la fusion entre FCA et PSA dans le cadre de la création de Stellantis qui a galvanisé la marque ? Où la pression mise par les grandes instances européennes pour accélérer le développement de la voiture électrique ? Sans doute un peu des deux. Quoi qu’il en soit, Fiat a eu à coeur de rattraper son retard, en développement un tout nouveau modèle ayant vocation à devenir son porte-drapeau électrique. Et quelle auto est la plus adaptée pour ce rôle ? La Fiat 500, bien sûr ! Lancée en 1957, la Nuova 500 est devenue au fil des décennies un véritable mythe automobile, décliné en une 2ème génération née en 2007. Iconique, celle-ci fut vendue à plus de deux millions d’exemplaires à travers le monde, se déclinant alors en une version décapotable et multipliant les séries spéciales pour ne jamais cesser de séduire la clientèle. Et cela semble avoir fonctionné, pour le plus grand bonheur de la marque, qui semble avoir trouvé sa poule aux oeufs d’or.

Malgré son succès et ses ventes grimpant toujours inlassablement, il était temps pour la citadine chic de se renouveler, afin de rester dans la course sur un segment qui se réduit comme peau de chagrin. C’est donc ainsi qu’est née la nouvelle Fiat 500 électrique, dévoilée au début de l’année prochaine. Uniquement disponible avec une motorisation zéro-émission, la star de la marque transalpine prend le risque de se passer d’une partie de sa clientèle, c’est vrai. Mais avait-elle vraiment le choix ? Pas vraiment. Et bonne nouvelle pour ceux qui ne sont pas encore convaincus, la précédente génération est encore disponible en parallèle, uniquement en version hybride, s’équipant d’un alterne-démarreur 12 volts. Une stratégie maline de la part de Fiat, qui permet d’amorcer la transition tout en douceur, et sans mettre au placard une auto devenue culte dans l’imaginaire collectif. Rivale toute trouvée de la Twingo E-Tech et de la future Renault 5, mais également de la Mini Cooper SE, la citadine électrique a été retravaillée en profondeur, faisait également évoluer son style vers un dessin plus masculin. Des évolutions affirmées mais qui ne dénaturent pas la philosophie originelle du petit pot de yaourt, qui gagne de nombreux atouts, sans perdre de son charme originel.

Mais cette recette, qui fonctionne très bien sur le papier, est-elle aussi efficace dans la vraie vie ? Que vaut la citadine électrique sur la route ? C’est ce que nous avons voulu savoir en prenant le volant de cette nouvelle Fiat 500, plus branchée que jamais.

Essai Fiat 500 électrique : du nouveau en toute subtilité

Photo statique arrière Fiat 500 électrique 2021

Depuis son arrivée en 2007, la précédente génération de la Fiat 500 n’avait quasiment pas évolué, hormis un léger restylage intervenu en 2015, se concentrant notamment sur la face avant et les feux arrière. Avec cette toute nouvelle mouture, les designers sont souhaité apporter un peu de fraicheur au style de la citadine, tout en lui donnant plus de caractère. Exit les traits rondouillards et la bonhommie que l’on connaissait bien, cette nouvelle arrivante gagne en agressivité et s’offre des lignes un peu plus masculines qu’auparavant. Pas question pour autant de perdre en élégance, la clientèle de la citadine étant majoritairement féminine depuis son lancement. Si la silhouette reste globalement très proche de ce que l’on connaissait jusqu’alors, la face avant a de son côté largement été retravaillée, s’offrant de nouvelles optiques, ainsi qu’une calandre pleine. Celle-ci arbore alors le logo « 500 » et non Fiat, la marque souhaitant que la citadine devienne à terme une sous-marque à part entière. Dans une interview donnée en 2018, Sergio Marchionne, ancien patron de FCA décédé quelques mois plus tard avait en effet affirmé que « la 500 sera le moteur de Fiat en Europe ». D’où l’importance de soigner le style de la citadine, qui pourrait continuer à se décliner en d’autres versions, comme elle l’a fait avec les 500L et 500X.

Si cette nouvelle Fiat 500 ne créée pas de grosse révolution par rapport à l’ancienne version, elle a cependant pris un peu d’embonpoint, avec une longueur désormais affichée à 3,63 mètres, contre 3,57 auparavant. Plus large de huit centimètres en comparaison avec la précédente génération, la citadine devient plus imposante et gagne en prestance, tout en restant terriblement mignonne. L’arrière a quant à lui profité d’un gros coup de crayon de la part des designers, se dotant de nouveaux feux carrés placés de chaque côté du hayon. Celui-ci se veut relativement épuré, sans manquer toutefois de caractère. Bref, la citadine évolue dans le bon sens, même si certains pourraient regretter sa jovialité, quelque peu disparue au profit d’un visage plus agressif. Mais là où la marque a aussi voulu se distinguer de ses rivaux, c’est sur le choix des couleurs, avec une palette offrant un choix entre des teintes insolites et très raffinées. Parmi elles, le joli Rose Gold de notre version d’essai, qui ne devrait laisser personne indifférent, séduisant sans aucun doute majoritairement une clientèle féminine. A noter qu’une version cabriolet est également disponible, comme c’était déjà le cas sur la précédente génération.

Essai Fiat 500 électrique : techno et écolo

Photo intérieur Fiat 500 électrique 2021

Si l’extérieur évolue en douceur, la vraie révolution se trouve en réalité dans l’habitacle, qui change radicalement par rapport à la précédente génération. Là encore, exit les courbes donnant l’impression de conduire un petit jouet, alors que cette mouture profite d’un poste de conduite totalement redessiné. Certes, il se veut bien plus conventionnel, mais gagne aussi considérablement en modernité en devenant plus épuré. Si l’on retrouve encore quelques plastiques durs ça et là, notamment sur la console centrale, l’ensemble est plutôt satisfaisant, même si la qualité perçue gagnerait à être encore améliorée. Toujours très féminin, avec sa planche de bord couleur carrosserie, l’habitacle reste empreint d’une certaine originalité, permettant à la Fiat 500 de garder son esprit originel. Les sièges sont quant à eux très confortables et habillés de Seaqual, un matériau textile innovant, réalisé à base de bouteilles en plastiques récupérées dans l’océan et recyclées. Il faudra cependant composer avec des sièges uniquement réglables manuellement. Dommage, ceux-ci ne sont pas chauffants, ce qui aurait alors permis d’économiser quelques kilomètres d’autonomie, ce système consommant moins d’énergie que la climatisation ou le chauffage.

Mais la citadine électrique fait également un vrai bond en avant sur le plan technologique, s’offrant un tout nouvel écran tactile de 7 à 10,25 pouces selon la finition choisie. Compatible avec Apple CarPlay et Android Auto sans fil, celui-ci est moderne et bien pensé, offrant également une très bonne réactivité. Il est également associé à un combiné numérique à la fois très complet et affichant juste ce qu’il faut d’information pour ne pas noyer le conducteur. Pas tape-à-l’oeil pour un sou et sans faire dans la débauche d’animations, il est alors personnalisante, permettant de choisir les données affichées. Nous aurions cependant aimé pouvoir profiter d’un affichage tête-haute, qui n’est malheureusement pas proposé sur la citadine. Sans surprise, l’habitabilité n’est pas forcément son fort, et il faudra alors opter pour la version 3+1 si vous avez besoin d’accéder souvent aux places arrière. Son empattement de 2,32 mètres ne laisse logiquement pas beaucoup de place aux jambes des passagers arrière, qui risqueront de se sentir à l’étroit s’ils ont plus de douze ans. Enfin, le volume de coffre oscille quant à lui entre 185 et 550 litres, n’étant alors pas impacté par les batteries, installées sous le plancher.

Essai Fiat 500 électrique : parfaite citadine

Photo face avant statique Fiat 500 électrique 2021

Il est désormais temps de prendre place à bord de cette nouvelle Fiat 500, qui n’est donc désormais plus proposée qu’en électrique. Cependant, les inconditionnels du thermique seront ravis d’apprendre que l’ancienne génération reste pour l’instant encore commercialisée en parallèle, afin de faire la transition en douceur entre ces deux motorisations. Si tout le monde n’appréciera pas le choix osé de Fiat de ne plus proposer de moteur essence sur sa citadine, cette stratégie demeure cependant très cohérente avec le climat actuel et surtout tout à fait adapté à ce segment. Car si ce type de motorisation n’est pas toujours idéal pour les longs trajets, il fait ici sens, cette Fiat 500 étant une pure citadine, notamment dédiée aux trajets domicile-travail. Et dans ce cas, le choix de l’électrique est tout à fait pertinent, à défaut d’être excitant. Mais vous le verrez, la citadine sait aussi se montrer amusante, grâce à son centre de gravité très bas, que l’on doit aux batteries installées sous le plancher. Si deux motorisations sont disponibles, nous avons de notre côté pris le volant de la version 42 kWh, disponible avec les finitions Icône, Icône Plus et La Prima.

Celle-ci permet alors d’offrir une autonomie allant jusqu’à 320 kilomètres selon le cycle WLTP, pouvant alors atteindre les 460 km lors d’un usage uniquement urbain. De quoi rouler sereinement au quotidien, d’autant plus que la consommation reste très raisonnable, à condition d’assimiler les règles élémentaires de l’éco-conduite. Si trois modes sont disponibles, à savoir Normal, Range et Sherpa, notre préférence ira au 2ème pour la conduite de tous les jours, permettant alors de conduire avec une seule pédale, la régénération étant assez importante pour ne pas avoir à utiliser le frein. En revanche, attention à la fin du ralentissement, la citadine ayant alors tendance à piler un peu brusquement. Dommage, car dans l’ensemble, cette nouvelle Fiat 500 électrique est très confortable, profitant d’une excellente insonorisation et de liaisons au sol parfaitement calibrées. Résultat : le dos des passagers est chouchouté et la tenue de route est excellente. Mais ce comportement très sain, et presque dynamique s’explique également par l’implantation des batteries sous le plancher, abaissant ainsi le centre de gravité. Bien sûr, la citadine reste une auto pour tous les jours et n’est pas sportive pour un sou, mais il n’empêche que l’on peut tout de même augmenter le rythme sans crainte, ce qui est plutôt rassurant.

Conçue quasi-exclusivement pour les trajets du quotidien, cette Fiat 500 électrique se montre évidemment très maniable, avec son diamètre de braquage très réduit, de seulement 9,7 mètres. De son coté, sa direction est très souple et mène habilement un train avant très vif, tout en offrant tout de même une excellente remontée d’informations. Avec son petit gabarit, la citadine se faufile partout dans un silence presque total, hormis le discret son désormais obligatoire pour toutes les voitures électriques circulant à moins de 30 km/h. Les mélomanes seront quant à eux ravis d’entendre la mélodie Amacord de Nino Rota, qui se déclenche entre 20 et 35 km/h uniquement. Très sage en apparence, la citadine n’a cependant pas à rougir de ses performances, avec un 0 à 100 km/h réalisé en 9 secondes, tandis que 3,1 secondes sont nécessaires pour atteindre les 50 km/h. De quoi surprendre tout le monde au feu tricolore, grâce aux 220 Nm de couple disponibles instantanément. Et les 294 kilos de la batterie ne nuisent en aucun cas au dynamisme de l’auto, qui affiche un poids total de seulement 1 290 kilos, ce qui est plus que bien pour une voiture électrique, souvent plombée par tout le système de propulsion plus lourd que pour un véhicule thermique standard.

Si l’autonomie est largement suffisante pour se rendre plusieurs jours d’affilée au travail sans avoir à se brancher, les plus anxieux pourront compter sur le mode Sherpa, qui permet d’économiser la batterie au maximum. Celui-ci bride alors la voiture à 80 km/h, augmente la récupération d’énergie au freinage à son niveau maximal et coupe tous les équipements énergivores, tels que la climatisation. Mais quoi qu’il en soit, il faudra bien un jour où l’autre passer à la recharge. Et bonne nouvelle, la citadine est dotée d’un chargeur de 85 kW, lui permettant alors de passer de 0 à 80 % en seulement 35 minutes sur une borne rapide. En revanche, il vous faudra environ 4h15 sur une installation 11 kW, ce qui reste plutôt raisonnable tout de même. Evoluant dans le bon sens, cette nouvelle Fiat 500 électrique fait également le plein d’équipements, s’offrant entre autres un inédit système de conduite semi-autonome de niveau 2 sur les versions les plus haut de gamme. Le freinage d’urgence automatique, l’aide au maintien dans la voie ou encore la caméra de recul sont également disponibles en fonction des finitions.

Essai Fiat 500 électrique : pour résumer

Photo logo arrière Fiat 500 électrique 2021

Conservant le charme de l’ancienne génération et restant fidèle à sa philosophie, la nouvelle Fiat 500 électrique évolue dans le bon sens, en faisant évoluer son style intérieur et extérieur, plus moderne. Ressemblant toujours à un adorable petit jouet, la petite auto zéro-émission est pleine de qualités, avec son petit gabarit et sa motorisation apportant un vrai plus. Certes, beaucoup critiqueront ce choix, mais il n’empêche que celui-ci est très pertinent et tout à fait adapté à cette 500, qui reste une pure citadine. Si son espace à bord est suffisant pour transporter des enfants sur de courtes distances, n’espérez pas partir trop loin à son volant, malgré son excellent confort et ses très bonnes prestations routières. Une belle surprise donc que cette Fiat 500 électrique, qui tient assurément ses promesses et qui devrait rencontrer un beau succès auprès des clients urbains !

Essai Fiat 500 électrique : notre avis

Design extérieur
Présentation intérieure
Technologie
Agrément de conduite
Rapport qualité / prix

Evoluant dans le bon sens et semblant tout à fait aboutie, cette nouvelle Fiat 500 conserve son ADN et constitue une alternative de choix.

Essai Fiat 500 électrique : fiche technique

  • Moteur : électrique synchrone à aimants permanents, batterie de 42 kWh
  • Transmission : traction, automatique à 1 rapport, inverseur marche arrière
  • Puissance : 118 ch
  • Couple : 220 Nm
  • Dimensions : 3,63 x 1,68 x 1,63 mètres
  • 0 à 100 km/h : 9 secondes
  • Vitesse maximale : 150 km/h
  • Autonomie : 320 km
  • Volume de coffre : de 185 à 550 litres
  • Consommation moyenne : 13,8 kWh
  • Émissions de CO2 / malus : 0 g/km / bonus de 6 000 €
  • Prix : à partir de 27 500 €

Essai Fiat 500 électrique : les photos

 

Marie Lizak

Fondatrice et responsable éditoriale du site Une Fille Au Volant, je suis une passionnée de l'automobile dans tous ses aspects. J'ai pour vocation de partager ma passion avec légèreté et bonne humeur, sans oublier la rigueur et l'information, bien évidemment !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page