Essai Renault Mégane R.S. Ultime : dernier hommage

Marie Lizak 29 avril 2024

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Essai Renault Mégane R.S. Ultime : design extérieur
Essai Renault Mégane R.S. Ultime : présentation intérieure
Essai Renault Mégane R.S. Ultime : sur la route
Essai Renault Mégane R.S. Ultime : pour résumer
Essai Renault Mégane R.S. Ultime : notre avis
Essai Renault Mégane R.S. Ultime : fiche technique
Essai Renault Mégane R.S. Ultime : les photos

20 ans après ses débuts, la Renault Mégane R.S. s’apprête à faire ses adieux. Mais avant son départ à la retraite, la sportive au losange s’offre un dernier baroud d’honneur avec une série spéciale Ultime, limitée à seulement 1 976 exemplaires.

C’est une page qui se tourne. A partir de 2030, Renault deviendra une marque 100 % électrique en Europe, conformément à la volonté de Bruxelles. Si la firme a déjà bien électrifié son catalogue, elle avait déjà commencé depuis quelques années à épurer sa gamme de sportives. Exit les Twingo et Clio R.S.. seule a subsisté la Mégane R.S., dernière représentante du genre pour la firme au losange. Mais voilà que cette dernière vit ses dernières heures, alors qu’elle s’apprête à faire ses adieux au cours des prochains mois. Une disparition qui signe aussi la disparition de la division Renault Sport, qui laisse désormais le soin à Alpine de proposer des modèles plus dynamiques. Mais si les clients peuvent toujours se rabattre sur l’A110, celle-ci va aussi finir par céder sa place à un modèle électrique. C’est donc la fin d’une ère pour le constructeur, ainsi que pour toutes les rares voitures sportives restantes sur le marché.

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Présentée pour la toute première fois en 2003, la Renault Mégane R.S. affichait une puissance de 225 chevaux et séduisant déjà par son comportement et son châssis affuté. Au total, trois générations se seront succédées, avec quelques versions devenues mythiques, comme la R26R ou encore la dernière Trophy-R. Sans parler des nombreuses récompenses qui ont jalonné la carrière de la compacte sportive, qui chassait sur les terres des feu Peugeot 308 GTi et autres Ford Fiesta ST, elles aussi victimes des normes environnementales en tout genre. Mais pas question pour la star de la marque tricolore de partir sans faire ses adieux. C’est ainsi que Renault fait un dernier petit cadeau à ses fans en offrant une dernière version de sa sportive, sous la forme d’une série limitée. Baptisée Ultime, celle-ci ne sera produite qu’à 1 976 unités avant que le rideau ne soit baissé une bonne fois pour toutes.

Mais cette déclinaison vaut-elle vraiment le détour ? Car il ne s’agit malheureusement pas d’une version encore plus radicale mais simplement d’une édition spéciale qui se distingue par des stickers spécifiques ainsi qu’une dotation technologique plus complète. Et sur la route, cela change t-il quelque chose ? Découvrez-le dans notre essai détaillé, qui sonne également comme un dernier hommage à la sportive tricolore qui aura indéniablement marqué son époque.

Essai Renault Mégane R.S. Ultime : une question de style

C’est donc à l’occasion du salon de Tokyo en début d’année dernière que cette nouvelle Renault Mégane R.S. Ultime avait fait ses premiers pas face au public. Ceux qui s’attendaient à une version plus agressive et plus radicale de la compacte auront malheureusement été déçus par cette déclinaison, qui n’évolue pas réellement sur le plan esthétique. Nous retrouvons donc le style que l’on connaît déjà très bien, avec ses optiques en forme de C reliées entre elles par un large bandeau noir intégrant l’ancien logo de la marque. Ce dernier est donc reconduit sur cette variante Ultime, qui affiche une touche presque vintage par rapport aux derniers modèles de la gamme. Ce qui devrait plaire aux puristes, qui ne seront donc pas dépaysés avec cette R.S. Ultime. Cette dernière reconduit aussi son bouclier avant agrémenté de feux antibrouillards en forme de damiers. L’arrière ne change pas d’un iota non plus, puisque nous retrouvons également la sortie d’échappement triangulaire au centre du diffuseur.

Mais alors, qu’est ce que cette série spéciale apporte de nouveau sur le plan esthétique ? Si nous aurions aimé des formes encore plus assumées ou des touches de carbone supplémentaires, il faudra en fait nous contenter de stickers spécifiques. Ces derniers, uniquement disponibles en noir mat sont présents sur le capot, les flancs dons que le toit et le bouclier avant. Les plus observateurs remarqueront qu’ils prennent la forme de losanges, inspirés selon le constructeurs par le nouveau logo. On notera également que le côté droit arbore très discrètement la date de création de la division Renault Sport, en 1976. Les voies ont été légèrement élargies, de 60 mm à l’avant et 45 mm à l’arrière tandis que la voiture profite d’un traitement noir. sur certains éléments. Parmi eux, les logos, les poignées de portes ainsi que le diffuseur arrière et la lame avant, qui arbore l’inscription Ultime. Les jantes sont quant à elles reprises de la Trophy-R tandis que quatre teintes sont disponibles.

Essai Renault Mégane R.S. Ultime : plus de sport à bord

Installons-nous maintenant dans le poste de conduite de cette Mégane R.S. Ultime, qui ne change en réalité quasiment pas par rapport à la version standard que nous avions déjà essayé. Et à vrai dire, c’est tout à fait logique, puisque le constricteur n’allait pas investir pour faire évoluer l’intérieur d’une voiture en fin de vie. Qui plus est pour une simple série spéciale limitée à moins de 2 000 exemplaires. Et ce n’est pas une mauvaise chose, puisque l’intérieur de la compacte sportive nous avait déjà plu dans sa version classique. Alors pourquoi faire évoluer quelque chose qui fonctionne déjà bien ? Cependant, le constructeur a tout de même tenu à offrir une petite touche d’exclusivité à sa sportive. Pour cela, elle se dote notamment d’une petite place en métal numérotée et signée par Laurent Hurgon, pilote essayeur Renault Sport, apposée sur la console centrale. De quoi faire prendre pas mal de valeur à cette série spéciale dans le futur.

Mais ce n’est pas tout. En effet, le conducteur peut prendre place dans des sièges baquet Recaro en Alcantara, livrés de série. Ces derniers sont réglables à la main, bien évidemment et offrent un très bon maintien dans les courbes, tandis que la position est également satisfaisante. Bien sûr, le confort n’est pas forcément leur point fort, mais ce n’est pas la raison pour laquelle on achètera la sportive, qui n’est cependant pas non plus la pire dans le domaine. Bien équipée, cette version inclut dans sa dotation de série le système audio Bose, le pédalier en aluminium ainsi que le régulateur de vitesse adaptatif. L’écran tactile de 9,3 pouces reste inchangé avec le système R-Link, et pâtit toujours de quelques soucis d’ergonomie. Il est associé à un combiné numérique de 10 pouces et s’équipe de la télémétrie embarquée R.S. Monitor. Le volume de coffre n’évolue pas, oscillant entre 384 et 1 247 litres.

Essai Renault Mégane R.S. Ultime : toujours aussi efficace

En voyant le mot « ultime » accolé au nom de cette Mégane RS, vous pensiez probablement que cette série spéciale de fin de carrière afficherait un tempérament encore plus radical que la version Trophy que l’on connaît déjà bien. Malheureusement, ce n’est pas le cas. En effet, cette déclinaison qui sonne la fin de la production de la sportive ne profite d’aucune amélioration sous le capot. Nous retrouvons donc le quatre cylindres 1,8 litres turbocompressé que la compacte partage avec l’Alpine A110, que nous avons également eu la chance de pouvoir tester. La puissance reste donc à 300 chevaux, ce qui reste tout de même très satisfaisant, même si nous aurions aimé en avoir un peu plus, juste pour le principe. Le couple est quant à lui toujours affiché à 420 Nm, ce qui est en revanche suffisant, alors qu’il vaut mieux rester bien accroché au volant lors des départs arrêtés en raison de la forte remontée de couple dans ce dernier.

La compacte sportive conserve aussi sa boîte EDC à double embrayage, qui fait toujours le job mais qui se savoure tout de même beaucoup plus avec les palettes au volant. Ces dernières sont agréables à prendre en main et réactives, bien qu’elles gagneraient à être un peu plus grandes. Quoi qu’il en soit, la compacte sportive est toujours prête à bondir, alors que le 0 à 100 km/h est réalisé en seulement 5,7 secondes pour une vitesse maximale de 255 km/h. Le quatre cylindres est toujours très volontaire bien qu’un peu linéaire, mais c’est en fait surtout dans les courbes que cette Mégane RS Ultime s’appréciera le plus. En effet, cette dernière est livrée de série avec le châssis Cup, qui se montre toujours aussi efficace, bien que l’architecture en traction incite parfois au-sous virage à très haute vitesse. Mais rassurez-vous, les limites de la voiture son très hautes et affiche un comportement très rassurant et dynamique.

Celui-ci, on le doit notamment aux trains roulants au typage assez ferme, qui ne rendent cependant pas la voiture inconfortable pour autant au quotidien. De plus, la direction est très bien calibrée, consistante mais pas trop dure non plus, juste assez pour offrir une très bonne remontée d’information. Mais si la sportive est aussi maniable, c’est aussi en grande partie grâce à ses quatre roues directrices 4Control, tandis que le différentiel mécanique Torsen à glissement limité assure une tenue de route optimale dans les virages. Ainsi, la sportive est un véritable petit kart, bien aidée par ses pneus Bridgestone Potenza qui offrent un excellent grip. Bien sûr, notre préférence ira au mode Sport, qui libère en plus la sonorité rauque de l’échappement comme on n’en n’entend plus à l’heure actuelle. Un plaisir pour les oreilles dont on ne se lasse pas. Enfin, le freinage est quant à lui assuré par un sytème fourni par Brembo, offrant à la fois mordant et endurance.

Essai Renault Mégane R.S. Ultime : pour résumer

Si la déception est au rendez-vous lorsque l’on apprend que le constructeur n’a pas fait la moindre modification sur la fiche technique de la sportive pour son dernier baroud d’honneur, celle-ci est rapidement oubliée. En effet, la Renault Mégane RS Ultime reste un impressionnant petit jouet, qui séduit toujours par son agilité et son comportement rassurant, sans parler de son échappement sonore comme il faut. Une auto qui sait se faire apprécier et surtout, qui est l’une des dernières sportives du marché, qui ne fait pas appel à la moindre once d’électrification. Certes, nous ne pouvons nous empêcher d’être un peu déçus que Renault n’ait pas rendu sa compacte encore plus radicale pour sa fin de carrière, mais nous savourons ce dernier tour avant qu’elle ne soit définitivement enterrée comme la Peugeot 308 GTi ou la Ford Focus RS avant elle.