Essai Nissan Ariya 87 kWh : la bonne surprise électrique

Marie Lizak 3 août 2023

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Nissan revient en force sur le marché de l’électrique avec son Ariya, un grand SUV qui va devoir affronter une concurrence très rude. Mais ce nouvel arrivant possède plus d’un tour dans son sac et fait valoir de nombreux arguments pour séduire. Découvrez notre essai de la version équipée de la batterie de 87 kWh.

Impossible de dissocier Nissan et voitures électriques. Et pour cause, le constructeur fut l’un des pionniers dans le domaine, avec le lancement de la Leaf en 2010, écoulée à plus de 470 000 exemplaires à travers le monde et étant jusqu’en 2019 le modèle zéro-émission le plus vendu dans le monde. Sauf que la firme nippone semble s’être un peu reposé sur ses lauriers et a pris un peu de retard face à la concurrence, qui a multiplié les lancements. A commencer par Tesla, dont la Model 3 a dépassé la compacte japonaise en termes de ventes. Mais pas question pour le constructeur de se laisser faire. C’est ainsi que ce dernier a levé le voile en 2019 sur un concept-car baptisé Ariya lors du salon de Tokyo. Un an plus tard, la version de série est officiellement révélée, mais son lancement commercial prend finalement un peu plus de temps que prévu.

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En cause, la pénurie de semi-conducteurs causée par les fermetures d’usines liées à l’épidémie de Covid-19, qui complique fortement la production de voitures dans le monde entier. Le SUV arrive finalement en France à la fin du mois de mars 2022. Celui-ci fera parti des finalistes pour le concours de la Voiture de l’Année 2023, qui sera finalement remporté par le Jeep Avenger. Mais cela n’empêche pas ce nouvel arrivant de faire beaucoup parler de lui, alors qu’il marque un nouveau tournant pour le constructeur. Premier modèle électrique après le lancement de la Leaf dix ans plus tôt, le Nissan Ariya se veut radicalement des autres productions de la marque. De par son design bien sûr, mais également sa philosophie. Autant dire que celle-ci mise beaucoup sur son SUV électrique, qui chasse directement sur les terres des Volkswagen ID.4, Hyundai Ioniq 5 et autres Tesla Model Y, bien évidemment.

Celui-ci partage également de nombreux éléments, dont sa base technique, avec la nouvelle Renault Mégane E-Tech. Mais ce n’est pas du tout pour cela que les deux modèles sont identiques, bien au contraire. Mais alors, ce Nissan Ariya a t-il toutes les cartes en mains pour tirer son épingle du jeu sur un marché aujourd’hui très concurrentiel ? Pour le savoir, nous avons pris le volant de la version équipée de la batterie de 87 kWh, le temps d’un essai.

Essai Nissan Ariya 87 kWh : un design inédit

Avec cet Ariya, Nissan sort de sa zone de confort et cela se voit. En effet, le grand SUV électrique affiche des lignes totalement inédites et surtout très épurées. Une stratégie nouvelle pour le constructeur, qui avait jusqu’alors plutôt fait le choix d’opter pour des traits saillants et un peu torturés, comme le font de nombreuses autres marques japonaises. Mais motorisation électrique oblige, les designers ont été contraints de trouver des moyens de réduire la résistance à l’air et d’améliorer le Cx, qui est annoncé à 0,28. Ce qui reste raisonnable, bien que loin des 0,20 de la Mercedes EQS, la voiture de série la plus aérodynamique du marché. Ainsi, si Nissan fait évoluer son design par rapport à ce à quoi elle nous a habitué, pas question pour autant de révolutionner le genre. D’autant plus que l’on retrouve certains gimmicks chers à la marque, comme la calandre en V, ici pleine et qui se prolonge par des feux très fins.

Les traits épurés du SUV semblent donc manquer un peu d’audace et de personnalité, une critique que l’on peut cependant adresser à de nombreuses voitures électriques du marché. Dommage également que l’ensemble soit un peu massif. Bref, vous l’aurez compris, le dessin de cet Ariya est plutôt clivant et ne laissera personne indifférent. L’arrière est quant à lui plus musclé, avec ses feux taillés à la serpe et reliés entre eux par une large bande lumineuse. On notera également la présence d’un petit spoiler de toit, conçu pour optimiser l’aérodynamisme du SUV électrique. Celui-ci reprend tous les attributs du genre, avec ses protections latérales et sa garde au sol surélevée. Affichant une longueur de 4,60 mètres pour 1,85 mètre de large et 1,66 mètre de haut, notre modèle d’essai est un beau bébé avant tout conçu pour un usage familial, comme la plupart de ses rivaux. Ce dernier se décline en neuf teintes de carrosserie, dont le très bel Akatsuki Copper associé à un toit noir.

Essai Nissan Ariya 87 kWh : un intérieur qui vaut le détour

Il est maintenant temps de nous installer à l’intérieur de ce Nissan Ariya et de découvrir son poste de conduite, complètement retravaillé par rapport aux autres productions de la marque. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le constructeur a fait un travail impressionnant avec son SUV électrique, en lui offrant un habitacle moderne et très épuré mais surtout fonctionnel comme il faut. L’ensemble est en effet très dépouillé, mais ne manque de rien. Si Nissan a fait disparaître la quasi-totalité des boutons physiques, les commandes de la climatisation sont élégamment intégrées sur la planche de bord, directement dans le bois. Des touches tactiles à la fois jolies et réactives, qui ne manquent pas d’attirer l’attention. Juste au-dessus, un grand écran de 12,3 pouces intègre toutes les fonctionnalités de la voiture, dont Apple CarPlay et Android Auto. Ce dernier est réactif et bien pensé, avec des raccourcis très pratiques sur le côté gauche. Il est associé à un combiné numérique de même taille.

L’intérieur de ce Nissan Ariya se veut comme un cocon, avec sa moquette épaisse au sol et ses couleurs sobres, alliant le bois et l’Alcantara bleu foncé. La qualité perçue est très bonne, tandis que les finitions sont correctes. On apprécie l’ambiance qui se dégage de ce poste de conduite, qui accueille confortablement le conducteur et son passager avec des sièges chauffants, ventilés et électriques. A l’arrière, les occupants de la banquette profitent aussi d’un bel espace aux jambes et à la tête, avec un empattement généreux de 2,78 mètres. De quoi envisager les trajets de manière très sereine et de manière confortable. Le coffre n’est pas forcément le plus spacieux du marché, affichant un volume de 468 litres mais la banquette forme un plancher plat lorsque celle-ci est rabattue. Enfin, le SUV électrique propose une dotation de série intéressante, puisque notre version d’essai Evolve est notamment équipée du système audio Bose ainsi que du rétroviseur-caméra.

Essai Nissan Ariya 87 kWh : esprit zen

Le nouveau Nissan Ariya se décline en plusieurs versions, avec deux niveaux de batteries, à savoir 63 et 87 kWh. Ainsi, pas moins de trois niveaux de puissance sont proposées, soit 242, 306 et 394 chevaux pour la variante la plus performante. Il s’agit de l’EVOLVE + associée à la plus grande batterie ainsi qu’à la transmission intégrale. A noter que les quatre roues motrices ne sont en effet associées qu’au pack de 87 kWh, tandis que le plus petit est uniquement en traction. Nous avons pour notre part opté pour la déclinaison Evolve dotée de la grande batterie mais sans le système e-4ORCE, que nous testerons sans doute un peu plus tard. Une variante moins haut de gamme, certes, mais vous verrez qu’elle fait tout à fait le job au quotidien, comme nous avons pu le voir lors de notre prise en mains. Une pression sur le gros bouton situé sur la planche de bord permet de démarrer le véhicule, dans le silence le plus absolu évidemment.

Les 300 Nm de couple ne sont quant à eux pas de trop pour mouvoir les 2 164 kilos à vide de l’engin, qui ne se ressentent ensuite plus vraiment lors de de la conduite. A condition cependant de ne pas s’aventurer sur des routes trop sinueuses, au risque d’avoir un peu le mal de mer. Car les suspensions très souples du SUV électrique ont tendance à rendre son comportement un peu pataud dans les virages. Rien de trop grave toutefois si vous rouler à un rythme doux. Car cet Ariya n’est de toutes façons pas conçu pour être malmené, mais plutôt pour transporter toute une petite famille à allure modérée. Le confort est donc de mise à bord de ce nouvel arrivant dans la gamme, avec une direction très souple au détriment de la remontée d’information. Ce qui n’est à vrai dire pas très grave, car la voiture affiche un excellent diamètre de braquage, ce qui est particulièrement utile en ville notamment.

Au total, trois modes de conduite sont proposés, à savoir Eco, Normal et Sport. Notre préférence ira au second, qui offre selon nous le parfait compromis pour tous les jours. La configuration la plus sportive augmente quant à elle la réactivité de l’accélérateur et réduit la régénération au freinage. Celle-ci peut être améliorée grâce aux mode B, tandis que le SUV est doté de la conduite à une pédale, comme la Nissan Leaf. Un mode particulièrement utile au quotidien, qui permet de ne quasiment plus avoir à appuyer sur la pédale de frein, ce qui permet notamment de réduire l’usure des plaquettes sur le moyen terme et de rendre la conduite plus agréable dans les bouchons par exemple. Dommage que la voiture ne soit toutefois pas dotée de palettes comme la Kia EV6 par exemple. Avec une consommation moyenne tournant autour des 16 kWh/100 km durant notre essai, le Nissan Ariya est tout à fait satisfaisant au vu de son gabarit. La recharge s’effectue quant à elle de 10 à 80 % en 35 minutes à une puissance maximale de 130 kW en courant continu.

Essai Nissan Ariya 87 kWh : pour résumer

Nissan sort de sa zone de confort avec cet Ariya, et le résultat est très convaincant ! Outre son design, qui conserve les codes de la marque tout en s’en affranchissant, on salue surtout le poste de conduite épuré et moderne, mais surtout très bien pensé. Mention spéciale pour la console centrale coulissante ainsi que la boîte à gant motorisée ! L’espace à bord est généreux, tandis que le confort est de mise. Même chose pour la conduite, alors que le SUV électrique se savoure à allure tranquille et est un parfait compagnon pour les familles. Un peu pataud à haute vitesse, ce nouvel arrivant est fait pour les longs voyages mais se débrouille aussi plutôt bien en ville. D’autant plus qu’il possède une belle dotation technologique, qui plaira sans doute aux plus geek.