Pagani a récemment levé le voile sur la remplaçante de la Huayra. Après une attente qui a paru interminable pour la presse, l’heure est venue d’accueillir l’Utopia et son V12 de 864 chevaux.
La rentrée de septembre ne concerne pas que les étudiants. Les constructeurs, eux aussi, profitent de cette période pour multiplier les annonces et présenter leurs nouveaux modèles. C’est notamment le cas de Ferrari, qui vient de révéler officiellement son tout premier SUV (mais ne l’appelez pas comme ça), le Purosangue. Une autre marque Italienne a également fait parler d’elle : Pagani. La firme, qui produit des hypercars parmi les plus exclusives du marché, vient en effet de présenter l’Utopia. Cette dernière vient prendre la relève de la Huayra, qui avait été lancée en 2011, voilà déjà onze ans.
Il s’agit d’un véritable événement, puisque ce nouveau modèle était attendu depuis plusieurs mois maintenant. Cependant, Pagani avait joué la discrétion, préférant sonder ses clients pour connaître leurs attentes. D’après la marque, trois mots ont été retenus pour orienter le développement : simplicité, légèreté et plaisir de conduire. Voilà donc la recette magique qu’ont suivi les ingénieurs pour mettre au point l’Utopia.
Un design néo-rétro
A première vue, l’Utopia ne bouleverse pas les codes stylistiques de la marque. Elle reprend globalement les mêmes traits que sa devancière, mais avec une dose subtile de rétro. Le constructeur a d’ailleurs déclaré que le design de son modèle a évolué avec « une forme plus fluide et curviligne ». Les puristes seront tout de même heureux de retrouver les gimmicks de Pagani, comme la face avant très plongeante ou encore la quadruple sortie d’échappement logée dans un cercle. En revanche, la poupe, elle, évolue avec un coup de crayon plus épuré et seulement deux optiques de chaque côté. Elle intègre également un aileron en forme d’ovale, reliant les échappements aux ailes. L’Utopia repose sur des jantes en aluminium forgé de 21 pouces à l’avant et 22 pouces à l’arrière, chaussées de pneus Pirelli P Zero Corsa.
Les habitacles des Pagani ont toujours été spectaculaires. Celui de l’Utopia ne déroge pas à la règle, sans pour autant ressembler à celui de la Huayra. L’exemplaire de présentation arbore une planche de bord habillée de cuir bordeaux, rehaussée d’éléments en aluminium pour un rendu du plus bel effet. La marque qualifie cet habitacle comme étant « intemporel ». Les allergiques au tout tactile seront ravis de constater qu’il n’y a quasiment aucun écran, toutes les fonctions se commandent via de vrais boutons physiques. Seule une petite instrumentation numérique vient s’intercaler entre les deux compteurs. L’ensemble fait écho au monde de l’aviation, avec des manomètres ainsi que des boutons poussoirs. Enfin, mention spéciale au levier de boîte de vitesse laissant apparaître la tringlerie. Une véritable pièce d’orfèvrerie!
Hybridation ou pas? Pagani a tranché
Presque toutes les marques électrifient leurs modèles au fur et à mesure. Ferrari, McLaren… Même Bugatti a récemment annoncé que la remplaçante de la Chiron serait hybride. Mais pour Pagani, il était impensable d’électrifier l’Utopia. La marque a donc une nouvelle fois renouvelé sa confiance envers Mercedes-AMG, en équipant sa nouvelle hypercar du V12 6,0 litres biturbo dépourvu de toute forme d’hybridation. Le bloc, placé en position centrale arrière, développe 864 chevaux et un couple impressionnant de 1100 Nm. L’ensemble peut être associé au choix à une boîte automatique à simple embrayage, ou à une boîte mécanique à sept rapports conçue par Xtrac. Pourquoi pas de boîte à double embrayage? Pagani a estimé qu’elle aurait été trop lourde, et qu’elle aurait « privé le conducteur de donner du rythme à l’accélération de la voiture ». Les performances n’ont pas été communiquées par la marque, mais elles doivent donner le vertige. D’autant que l’Utopia affiche un poids à vide de seulement 1280 kg, soit 70 de moins que la Huayra !
On serait tenté de croire que l’absence d’hybridation aurait pu la pénaliser sur plusieurs marchés à travers le monde, mais il n’en est rien. Des modifications apportées au moteur, notamment au niveau des soupapes, lui permettent de respecter toutes les normes anti-pollution en vigueur. Grâce à cela, elle pourrait même être commercialisée aux États-Unis, où la Huayra avait été interdite à la vente. Mais ceci est à prendre avec des pincettes et reste à confirmer.
Un bijou vendu à prix d’or
Pour l’heure, Pagani a annoncé que l’Utopia ne serait produite qu’à 99 exemplaires. La marque a laissé entendre qu’une version découvrable était dans les cartons, mais elle devrait elle aussi être ultra limitée. Une trentaine d’unités peut-être? Quoiqu’il en soit, l’intégralité des unités prévues à la commercialisation seraient d’ores et déjà réservées. Le tarif hors taxes s’élève quant à lui à 2,2 millions d’Euros. Voilà le prix à payer pour une hypercar célébrant, sans doute pour la dernière fois, le moteur à combustion, et qui plus est dotée d’une boîte manuelle.
Pagani Utopia : les photos
