Essai Skoda Fabia TSI 110 ch DSG7 : arrivée à maturité

Longtemps dans l’ombre de la Polo, la Skoda Fabia s’émancipe et gagne en caractère, avec une nouvelle génération qui en fait toujours plus.

Il y a quelques années encore, Skoda n’était pas forcément la marque la plus en vue du groupe Volkswagen, trainant derrière elle une image peu flatteuse de constructeur bas de gamme. Sauf que cette époque est révolue depuis un bon bout de temps, alors que la firme tchèque a pris son envol et s’est émancipée. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça lui réussit, alors qu’elle a enregistré pas moins de 18 500 immatriculations sur le premier trimestre 2021, soit une hausse de 52 % par rapport à la même période en 2020. Skoda se porte donc très bien, et il faut dire que sa gamme s’est très nettement améliorée au fil des années, avec des modèles qui n’ont désormais plus rien à envier à Volkswagen, longtemps considéré comme LA référence des marques généralistes. Profitant des dernières innovations du groupe allemand, la marque tchèque a également fait son entrée sur le marché de l’hybride et de l’électrique avec ses Octavia et Superb iV, ainsi que son dernier Enyaq iV, deuxième modèle électrique après la Citigo, dont la commercialisation en France a été stoppée au cours de l’année dernière.

Mais le constructeur, pour qui tout semble donc aller pour le mieux n’en oublie pas l’essentiel, et a récemment donné un petit coup de jeune à sa Fabia, qui s’offre une toute nouvelle génération après sept ans de carrière. Bien décidée à ne plus rester dans l’ombre de la Polo, restylée en avril dernier, la citadine mise donc sur un nouveau style, bien sur, mais également sur une dotation plus riche et plus maline, en restant fidèle à l’adage « Simply Clever » de la marque. Son but ? Revenir dans la course après de longues années en retrait, face à de rivales de tailles, telles que les Peugeot 28 et autres Renault Clio. La petite Tchèque a donc amélioré sa recette, mais a cependant fait l’impasse sur l’hybridation, préférant en rester aux basiques. Au risque de se passer de certains clients ? Sans doute. Mais la citadine a plus d’un tour dans son sac et possède de nombreux autres atouts qui pourront lui permettre de remonter dans le classement des ventes. Elle peut entre autres compter sur une nouvelle plateforme, mais également un espace à bord en hausse, sans parler de son look, bien plus moderne.

Bref, sur le papier, cette nouvelle Skoda Fabia a tout ce qu’il faut pour séduire. Mais qu’en est-il une fois sur la route ? C’est ce que nous avons voulu savoir en prenant le volant de la citadine dans sa version équipée du trois cylindres 1,0 litre TSI de 110 chevaux.

Essai Skoda Fabia TSI 110 ch DSG7 : un style plus abouti

Tout d’abord, une question se pose : la Skoda Fabia est-elle encore une citadine ? Une interrogation tout à fait légitime, alors que ses 4,11 mètres de long font d’elle la plus grande du segment, avec 6 centimètres de plus que la Volkswagen Polo. Plus large également, elle perd en revanche quelques millimètres en hauteur, ce qui a pour effet de la rendre plus dynamique visuellement. Une certaine prestance se dégage de l’auto, que l’on doit également à ses lignes revues en profondeur, bien plus moderne que la précédente génération. Si les détails esthétiques chers à la marque sont ici préservés, avec un faciès proche des autres modèles du catalogue, la citadine fait un vrai bond en avant, et se distingue de sa cousine allemande par des traits moins austères.

Plus agressive, avec sa calandre élargie et se feux plus effilés, Bien sûr, reste à l’appréciation de chacun, mais nul doute que les clients apprécieront le nouveau visage de la Tchèque, qui est également la plus aérodynamique du segment, avec un Cx de seulement 0,28. Un véritable atout, au profit bien sûr de la consommation de carburant mais également du confort, notamment à haute vitesse. A l’arrière aussi, les évolutions sont significatives, avec des traits plus horizontaux et des feux un peu plus allongés. On note également la lunette arrière légèrement plus inclinée et plus flatteuse visuellement, tandis que le hayon est plus aéré. Celui-ci arbore désormais le nom du constructeur en toutes lettre, s’étant sur toute la largeur. Un détail stylistique très en vogue actuellement chez toutes les marques. Globalement, cette Skoda Fabia ne révolutionne pas le design de la marque, mais ce n’est pas le but.

Elle s’offre cependant un très beau rafraîchissement et gagne très nettement en maturité, sans trop en faire. Pas question pour elle d’opérer une transformation radicale, l’idée étant plutôt d’évoluer en douceur, avec des lignes plus géométriques et affirmées. Une belle manière d’illustrer sa montée en gamme ! Mais la citadine ne fait pas que gagner en agressivité, puisqu’elle devient aussi plus fun, en s’offrant de nouvelles teintes de carrosserie. Parmi elles, le très bel Orange Phoenix (920 €), qui peut également être associé à un toit noir. Au total, pas moins de 9 couleurs sont proposées, ainsi que plusieurs styles de jantes de 16 à 18 pouces selon la finition.

Essai Skoda Fabia TSI 110 ch DSG7 : joli bond en avant

Il est désormais temps de prendre place à bord de cette Skoda Fabia, qui affirme là encore haut et fort sa montée en gamme. La présentation n’a en réalité plus rien à voir avec l’ancienne génération, qui prend un vrai coup de vieux avec cette nouvelle mouture, qui fait un vrai bond en avant, comme pour l’extérieur. L’ensemble est bien plus moderne et gagne considérablement en qualité perçue, avec de matériaux nettement plus flatteurs à l’oeil. On pourrait cependant reprocher l’absence de plastiques moussés, mais dans l’ensemble, les finitions sont plus que correctes. On appréciera notamment les inserts couleur bronze de la finition Style, qui donnent un certain cachet à cet habitacle qui reste cependant encore assez austère.

L’ambiance est dans l’air du temps, grâce à des lignes très horizontales et une console centrale épurée, qui conserve cependant les indispensables commandes physiques de la climatisation. Bien sûr, la citadine propose son lot d’astuces « simply clever », du parapluie dissimulé dans la portière aux prises USB-C intégrées au rétroviseur central permettant de brancher une dashcam. On appréciera également le tapis de coffre réversible en caoutchouc, ainsi que le grattoir pour le pare-brise caché dans la trappe à carburant. Plus grande que la précédente génération, cette nouvelle Skoda Fabia pourrait presque rivaliser avec certaines compactes, grâce à son intérieur spacieux qui la rend encore plus polyvalente. A l’arrière, la banquette est confortable et la garde au toit est suffisante, même pour les adultes. Ses dimensions plus généreuses profitent d’ailleurs également à l’espace aux genoux et aux coudes.

Globalement, les occupants sont bien installés, de même que le conducteur, dans des sièges plutôt confortables. Mais cette belle montée en gamme s’accompagne bien évidemment d’une nette amélioration sur le plan technologique, avec l’arrivée d’un grand écran tactile de 8 à 9,2 pouces, ce dernier étant optionnel même sur les finitions les plus hautes. Plutôt réactif, celui-ci adopte une présentation moderne et se montre plutôt intuitif, comme le reste du poste de conduite. Celui-ci est désormais associé à un combiné numérique de 10,25 pouces livré de série sur les versions les plus haut de gamme, tandis que les autres devront se contenter de compteurs à aiguilles. Mais l’un des principaux atouts de la citadine, c’est encore son volume de coffre, qui gagne 50 litres pour osciller entre 380 et 1 190 litres, soit l’équivalent de la Volkswagen Golf.

Essai Skoda Fabia TSI 110 ch DSG7 : tout à fait convaincante

Cousine technique des Volkswagen Polo et autres Seat Ibiza, la nouvelle Skoda Fabia hérite de leur plateforme MQB A0, ainsi que de leurs motorisations. Comme l’Allemande et l’Espagnole, la petite Tchèque se contente donc de moteurs trois cylindres, d’une cylindrée de 1,0 litres, tandis qu’un quatre cylindres 1,5 litre est également disponible, développant alors 150 chevaux. Aucune hybridation donc, pas même de 48 volts, ce qui surprend à l’heure où tous les constructeurs électrifient plus ou moins leur gamme. De notre coté, nous avons donc décidé de prendre le volant de la version la plus performante du petit trois cylindres TSI, affichant une puissance de 110 chevaux tout à fait correcte pour un usage urbain.

S’il se montre un peu creux à bas régime, il faudra mieux tourner autour des 2 000 tr/min au moins pour qu’il révèle tout son potentiel. Celui-ci est alors associé au choix à une boite manuelle à six rapports ou à une transmission à double embrayage et sept rapports. C’est cette dernière configuration que nous avons donc choisi pour notre essai, alors qu’elle devrait sans doute constituer le coeur des ventes de la citadine. Si cette boite DSG7 est à n’en pas douter le choix le plus malin pour rouler au quotidien, et notamment les bouchons, elle n’est cependant pas exempte de défauts. Et pour cause, on pourrait lui reprocher un étagement un peu trop long, ainsi qu’un manque de dynamisme lorsque la cadence devient plus rapide. A un rythme plus calme en revanche, celle-ci offre des passages de rapports doux et apportent un vrai plus à l’agrément de conduite, à condition de ne pas la brusquer donc.

De son côté, le trois cylindres est assez convaincant, malgré un son assez présent dans l’habitacle au moment de l’accélération. Vous l’aurez donc compris, cette Skoda Fabia est donc avant tout une citadine, même si ses 110 chevaux lui offrent le soupçon de dynamisme dont elle a besoin pour pouvoir faire preuve d’un peu de polyvalence. Les routes plus dégagées ne lui font pas peur, à condition de pas se jeter sur l’accélérateur, le couple moteur/boite étant fait pour une conduite douce avant tout. Mais les ingénieurs de chez Skoda ont également apporté un soin particulier aux trains roulants, permettant à la citadine d’offrir un très bon compromis entre confort et un certain dynamisme.

Si la prise de roulis reste assez présente, le train avant reste assez vif et précis, malgré une direction très souple et peu informative. Cela n’est pas forcément très grave pour cette Fabia, qui reste avant tout une citadine, et qui excelle dans ce rôle. Maniable, la petite Tchèque est également très confortable, grâce à un typage des suspensions assez souple et très bien calibré, lui permettant alors de rivaliser frontalement avec la Citroën C3 sur ce point. L’ensemble reste très rigoureux et plaisant, bien que l’auto soit moins à son aise sur les chaussées plus dégradées.

Sur les voies rapides, la citadine sait tirer son épingle du jeu, offrant même un certain confort, grâce à ses liaisons au sol mais également à son insonorisation plutôt correcte. Peut-être pas de quoi traverser la France à son bord, quoi que, car cette Fabia offre de très belles prestations, tant en termes de conduite que de confort intérieur. La boite DSG sera quant à elle adaptée à ce type de trajet, mais reste parfois un peu lente dans les relances. Globalement, les prestations sont très bonnes, et la citadine tchèque n’a rien à envier à la Volkswagen Polo. Très rassurante, grâce à un comportement très sain et par un freinage très mordant dès l’attaque, cette Fabia l’est aussi par sa belle dotation technologique. Car l’époque où Skoda était une marque vraiment low-cost est loin derrière, alors que la citadine s’est enrichie avec cette nouvelle génération d’une flopée d’équipements.

Notre version d’essai, coiffant la gamme se montre particulièrement généreuse, incluant alors entre autres le régulateur / limiteur de vitesse, le détecteur d’angles morts, l’assistant de maintien dans la voie ou encore l’allumage automatique des feux avec fonction Coming/Leaving Home. Autre gros atout de cette Skoda Fabia, sa frugalité, avec une consommation établie à 5,6 litres environ durant notre essai, ce qui s’avère plutôt bon, d’autant plus que nous avons majoritairement effectué des parcours urbains et embouteillés. Et une bonne nouvelle n’arrivant jamais seule, la citadine n’est soumise à aucun malus, grâce à ses émissions affichées à seulement 115 g/km.

Essai Skoda Fabia TSI 110 ch DSG7 : pour résumer

Tout à fait convaincante, cette nouvelle Skoda Fabia n’a plus à rougir face à ses cousines, et notamment à la Volkswagen Polo. Moins dynamique qu’une Peugeot 208, la citadine tchèque a cependant tous les atouts pour rivaliser avec certaines des stars du segment, à commencer par sa cousine allemande mais également les Seat Ibiza et autres Citroën C3, très proche en termes de confort. Bien sûr, tout n’est pas parfaite, et notamment la boite DSG, pratique et douce mais qui pêche un peu lorsque le rythme s’accélère. Dans l’ensemble, les prestations sont très bonnes, tant en termes de confort que d’équipements, avec en plus un très bon agrément de conduite.Peut-être pourrait t-on reprocher le manque d’homogénéité de l’amortissement, très confortable mais un peu ferme sur les raccords et les routes accidentées. Mais dans l’ensemble, on apprécie cette Fabia, qui semble enfin arrivée à maturité !

Essai Skoda Fabia TSI 110 ch DSG7 : fiche technique

• Moteur : trois cylindres, 999 cm3, essence, turbocompressé, injection directe
• Transmission : Mécanique robotisée 7 rapports à double embrayage, traction
• Puissance : 110 ch à 5 500 tr/min
• Couple : 200 Nm à 2 000 tr/min
• Dimensions : 4,11 x 1,95 x 1,46 mètres
• Poids : 1 170 kg
• 0 à 100 km/h : 9,7 secondes
• Vitesse maximale : 205 km/h
• Volume de coffre : de 380 à 1 190 litres
• Consommation moyenne : 4,6 l/100 km
• Émissions de CO2 / malus : 115 g/km / 0 €
• Prix : à partir de 20 760 €

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