Essais automobiles

Essai Nissan Juke : fidèle à lui-même

Renouvelé après dix ans de carrière, le Nissan Juke évolue considérablement sur tous les points, améliorant encore une recette qui avait déjà bien fonctionné.

Photos essai Nissan Juke 2020 essence DIG-T 117

Il y a dix ans, un petit crossover au look amusant débarquait sur le marché, surprenant tout le monde avec son style décalé et sa silhouette étonnante. Inaugurant alors le segment des crossovers urbains, le Nissan Juke allait alors sans le savoir lancer une mode qui deviendra par la suite une norme, alors que désormais tous les constructeurs proposent au moins un modèle surélevé au sein de leur gamme. Pourtant, le SUV nippon n’avait au départ pas forcément le profil du modèle à succès, avec ses lignes très osées et son positionnement encore insolite. Et pour cause, à cette époque, les modèles surélevées étant jusqu’alors réservés aux balades dans la nature, et pas franchement répandus dans les villes. C’est donc un tout nouveau chemin qu’à débroussaillé la marque japonaise, et on peut dire que l’idée a fonctionné, alors que plus d’1,5 million d’exemplaires de la première génération ont été écoulés à travers le monde en neuf ans de carrière.

Forcément, il n’y avait donc aucune raison de changer une recette qui fonctionnait, c’est pourquoi les designers de la marque ont décidé d’offrir à son crossover à succès une nouvelle génération restant dans la continuité de la première. Le style est donc toujours aussi audacieux mais gagne en modernité, tout comme l’intérieur ainsi que les motorisations. Bref, tout change sur ce nouvelle Nissan Juke, mais surtout pas sa philosophie décalée, qui divise autant qu’elle plaît. Car une fois encore, c’est sur le look que mise le constructeur pour séduire le public avec son nouveau SUV, tout en l’enrichissant des dernières technologies développées par l’Alliance Renault-Nissan. Parmi elles, la plateforme CMF, sur laquelle repose la seconde génération du Renault Captur ainsi que la nouvelle Renault Clio 5, permettant notamment d’augmenter l’habitabilité, l’un de ses autres principaux arguments.

Nous avons donc voulu prendre le volant de cette nouvelle génération du Nissan Juke, pour l’heure uniquement disponible en version essence 117 chevaux. L’occasion de découvrir les atouts et les défauts du SUV, mais surtout de savoir s’il a toujours toutes les cartes en main pour continuer à séduire, sur un marché désormais saturé, avec une concurrence toujours plus rude. Une semaine durant, nous avons donc pu essayer notre monture dans toutes les situations de la vie quotidienne, des trajets pour se rendre au travail aux balades du week-end, afin de découvrir toutes ses facettes. C’est parti !

Essai Nissan Juke : philosophie intacte

Photos essai Nissan Juke 2020 face arrire

Vous l’aurez donc remarqué, cette seconde génération change donc du tout au tout en termes de style, avec une face avant totalement redessinée, mais surtout bien modernisée. Si la précédente mouture ne semble pas trop datée, même après la révélation de la nouvelle, il est vrai qu’un petit coup de jeune ne fait jamais de mal. Bien sûr, le style est toujours très clivant et ne plaira pas à tout le monde. Mais on ne peut qu’apprécier le fait qu’il reste dans la même veine qu’auparavant, ne perdant pas son âme au profit de lignes plus consensuelles, à l’heure où les modèles ont tendance à tous s’assagir et se ressembler.  A l’avant, nous découvrons donc de toutes nouvelles optiques allongées et affinées, s’étirant jusque sur le capot et s’intégrant dans la continuité de la calandre en V caractéristique des modèles Nissan. Un travail tout particulier a également été fait sur les antibrouillards, qui apportent la touche finale au visage de cette nouvelle génération.

De son côté, l’arrière évolue également beaucoup, mais se veut quant à lui plus conventionnel qu’auparavant, alors que la poupe de la précédente génération se voulait un brin torturée, manquant, il est vrai quelque peu d’élégance. Exit les feux en boomerang, ici la signature lumineuse adopte un dessin plus classique, tout en longueur cette fois-ci. Que les inconditionnels se rassurent toutefois, les lignes restent toujours très anguleuses, tandis que le bouclier arrière demeure toujours bien marqué. Les amateurs de la silhouette caractéristique du SUV seront également ravis de découvrir que le profil si caractéristique a été conservé, demeurant quasiment inchangée par rapport à la précédente génération. Plus long et moins haut que la précédente génération (4,21 de long pour 1,80 mètre de haut), le Nissan Juke gagne en dynamisme, tout en ayant toujours l’air imposant, en raison de ses lignes qui restent toujours très chargées.

Au chapitre de la personnalisation, ce Nissan Juke est disponible avec dix teintes de carrosserie, dont le Bleu Topaze de notre version d’essai, qui peuvent être associées à trois couleurs de toit, noir, gris ou orange pour les plus audacieux. S’ajoutent à cela quatre styles de jantes de 16, 17 et 19 pouces, ces dernières équipant par ailleurs notre modèle à l’essai, et faisant quelque peu grimper le malus écologique…

Essai Nissan Juke : du confort en plus

Photos essai Nissan Juke 2020 intŽrieur poste de conduite Žcran volant

Comme à l’extérieur, l’habitacle fait également un vrai bond en avant, avec une présentation bien rafraichie par rapport à la précédente génération, qui commençait à accuser le poids des années en termes de design intérieur. On remarque donc sur ce nouveau Juke un nouvel agencement, qui se traduit notamment par un écran tactile de 8 pouces désormais posé au sommet de la console centrale et non plus incrusté dedans. Juste en dessous, une flopée d’aérateurs ronds vient prendre place, tandis que les réglages de la climatisation sont installés encore plus bas. Dans l’ensemble, et si la présentation évolue positivement, tout comme la qualité perçue, on déplore toutefois un certain manque de modernité, notamment face au nouveau Renault Captur. Bien sûr, tout cela demeure toutefois très subjectif. Quoi qu’il en soit, les matériaux sont de bonne facture tandis que les ajustements sont très corrects. Enfin, outre les différentes selleries en tissu, il est également possible d’opter pour un pack de personnalisation noir, orange ou blanc.

Mais les évolutions ne se concentrent pas uniquement sur le style, puisque les technologies embarquées ont elles aussi été revues, afin de se mettre à la page par rapport à la concurrence. Un nouveau combiné d’instrumentation numérique fait en effet son apparition dans cette nouvelle génération, toujours entouré toutefois de compteurs analogiques pour la vitesse et le compte-tours. L’écran, d’une diagonale de 7 pouces affiche quant à lui l’ensemble des données relatives à la conduite et peut être personnalisé afin de montrer la vitesse, les aides à la conduite ou encore la consommation. Si celui-ci n’est pas aussi futuriste que celui de la nouvelle Peugeot 2008, sa principale rivale, il reste fait parfaitement le job, et c’est avant tout ça qu’on lui demande, après tout. De son côté, l’écran tactile affiche une présentation qui semble quelque peu datée par rapport à ce qui se fait chez la concurrence, avec un GPS certes performant mais dont le design ne respire pas franchement la modernité. Dommage, car dans l’ensemble l’ergonomie est plutôt bonne, et un simple partage de technologies avec son cousin, le Renault Captur aurait pu résoudre ce problème.

Qui dit longueur en hausse dit généralement empattement qui grandit lui aussi. C’est le cas sur ce Juke, qui affiche quelque 2,64 mètres entre ses deux essieux, soit 11 cm de plus que la précédente mouture. En résulte un espace à bord un peu plus généreux, notamment pour les occupants de la banquette arrière, qui sont plutôt bien installés. A l’avant, la position est plutôt satisfaisante, bien que l’assise du siège soit un peu longue, ce qui peut gêner les plus petits gabarits. Quoi qu’il en soit, le conducteur et son passager peuvent quant à eux profiter du système audio Bose Personnal Plus intégré aux appuie-têtes et livré de série sur la version Tekna que nous avons pu essayer. Mais c’est surtout du côté du coffre qu’il faut jeter un œil, celui-ci voyant son volume augmenter considérablement par rapport au précédent Juke. Celui-ci oscille en effet désormais entre 422 et 1 305 litres, contre 345 à 1 189 litres auparavant.

Essai Nissan Juke : polyvalent avant tout

Photos essai Nissan Juke 2020 bleu topaze

Si la précédente génération du Nissan Juke était déclinée en plusieurs motorisations essence et diesel, cette nouvelle mouture a quant à elle la particularité de n’être actuellement disponible qu’avec un seul moteur. Il s’agit du trois cylindres essence turbocompressé DIG-T développant quelque 117 chevaux, pour un couple maximal de 180 Nm, pouvant atteindre les 200 Nm durant quelques secondes, grâce à une fonction overboost. S’il est plutôt étonnant que la marque japonaise n’ait pas tiré parti de son alliance avec Renault pour profiter des moteurs essence et diesel du Captur, allant de 100 à 155 chevaux, on ne peut que penser que l’offre s’élargira dans les mois à venir, peut-être avec une version hybride rechargeable. Après tout, son cousin au losange l’a adopté avec sa version E-Tech Plug-In, alors pourquoi pas lui ? Il faudra toutefois prendre son mal en patience, la marque ne souhaitant pas en dire plus pour l’instant.

S’il ne faudra évidemment pas vous attendre à des performances foudroyantes avec ce DIG-T 117, qui réalise le 0 à 100 km/h en 10,4 secondes, pour une vitesse maximale de 180 km/h, il n’en reste pas moins agréable au quotidien. Son couple maximal situé à 1 750 tr/min du fait de la présence du turbo permet de profiter de bonnes relances et d’un dynamisme très profitable en ville, notamment au démarrage au feu rouge. De son côté, la boîte manuelle, livrée de série et pouvant être remplacée en option par une transmission à double embrayage Getrag à sept rapports se montre agréable à prendre en mains et très souple, idéale pour une utilisation au quotidien. Justement, c’est sur des trajets de tous les jours, et notamment en ville que s’appréciera le plus le SUV, taillé pour les balades urbaines, grâce à sa maniabilité et ses suspensions calibrées pour passer les dos d’ânes sans encombre. On appréciera également la direction électrique au typage très souple facilitant les manœuvres, bien que la remontée d’informations soit quant à elle un peu limitée.

Sur l’autoroute, ce Juke demeure là encore plutôt bon élève, même s’il ne faudra pas hésiter à rétrograder lors de dépassements périlleux, les reprises manquant alors légèrement de peps sur les rapports les plus hauts. Quoi qu’il en soit, et contrairement à ce que nous aurions pu penser, le trois-cylindres n’est pas trop présent, même à haut régime, grâce à une insonorisation bien travaillée, bien que quelques bruits aérodynamiques restent présents. Les suspensions assez souples gomment plutôt efficacement les imperfections de la chaussée, même à haute vitesse, permettant d’offrir un peu de répit aux vertèbres des occupants. Toutefois, et si vous souhaitez véritablement profiter d’un véhicule vraiment confortable, nous ne pouvons que vous conseiller de privilégier une monte plus basse que les jantes 19 pouces de notre version d’essai.

Si les 117 chevaux pourraient paraître un peu légers pour grimper les côtes, et ce malgré son poids contenu de 1 182 kg, le Nissan Juke s’offre trois modes de conduite, dont un Sport permettant de profiter d’un comportement un peu plus dynamique. Ne cherchez évidemment pas la performance, mais l’ensemble profite ici d’une meilleure réactivité, grâce notamment à un turbo qui gagne alors en pression. Les accélérations sont alors un peu plus franches, même si l’on subit une arrivée assez brusque du couple autour des 2 000 tour pouvant surprendre lorsque l’on ne s’y attend pas. Si l’ensemble profite d’une bonne tenue de route, on déplore une prise de roulis qui gagnerait à être réduite, mais qui s’explique par le réglage assez souple des suspensions. Lorsque l’on adopte une conduite plus sportive, ce que la plupart des acheteurs ne feront sans doute pas, on découvre un véhicule qui arrive à suivre la cadence, mais affiche tout de même une petite tendance au sous-virage. Pour notre part, c’est le mode Standard qui aura notre préférence, pour une utilisation au quotidien, afin de se rendre au travail notamment.

Avec des émissions moyennes en cycle mixte de 5,1 litres aux 100 km avec les jantes de 19 pouces de notre version d’essai, le Nissan Juke se veut relativement sobre, même en conditions réelles avec quelques litres de plus. Un atout, qui permet d’éviter les passages à la pompe récurrents, malgré le petit réservoir de seulement 46 litres. De plus, avec une consommation moyenne de 118 grammes de CO2, le SUV écope d’un malus plutôt contenu, de seulement 230 € selon le barème NEDC corrélé actuellement en vigueur jusqu’au 1er mars prochain. Le reste de la gamme n’est quant à elle pas malussée, puisque seules les jantes font la différence.

Essai Nissan Juke : pour résumer

Photos essai Nissan Juke 2020 face avant calandre feux

Évoluant considérablement par rapport à la précédente génération, le Nissan Juke conserve néanmoins les éléments qui ont fait de lui un véritable succès depuis son lancement. Toujours aussi décalé, le SUV nippon a su gagner en maturité stylistique, sans pour autant se fondre dans la masse, devenant plus adulte sans perdre de sa fraîcheur. Évidemment, tout est une question de goût, et le style demeure encore très clivant, ce qui permet toutefois au crossover de se distinguer sur un marché toujours plus saturé, au risque de lasser la clientèle. Le Juke apporte donc toujours une vraie touche de folie dans ce marché un brin morose.

Si ce nouvel arrivant dans la gamme pâtit bien sûr de quelques défauts, et notamment d’un système d’infodivertissement au design un brin daté et peu clair, il reste néanmoins satisfaisant pour un usage au quotidien. On apprécie en effet ses suspensions typées confort sans être trop molles, ainsi que son châssis pouvant encaisser quelques balades au rythme un peu plus soutenu. Bien sûr, il faut prendre le SUV pour ce qu’il est, à savoir un modèle grand public, bon un peu partout mais ne transpirant pas la passion. Parfait pour tous les jours, on regrettera toutefois un diamètre de braquage un peu trop grand, ne facilitant pas les manœuvres. Mais rien de bien grave en soi.

Affiché à partir de 19 990 € en version d’entrée de gamme Visia, le Nissan Juke profite d’une belle dotation technologique, même s’il faudra allonger le chèque pour profiter de notre version d’essai Tekna, se situant tout en haut de la gamme avec ses nombreux équipements de série. Quoi qu’il en soit, le tarif demandé de 25 490 € demeure très raisonnable lorsque l’on connaît la liste des systèmes embarqués sans surcoût, d’autant plus que les prestations routières du SUV sont à la hauteur des attentes.

Essai Nissan Juke : notre avis

Design extérieur
Présentation intérieure
Techno
Agrément de conduite
Passion
Rapport qualité / prix

Bon un peu partout, le Nissan Juke se révèle pratique et polvalent, remplissant parfaitement ses fonctions au quotidien.

Photos Essai Nissan Juke

Marie Lizak

Fondatrice et responsable éditoriale du site Une Fille Au Volant, je suis une passionnée de l'automobile dans tous ses aspects. J'ai pour vocation de partager ma passion avec légèreté et bonne humeur, sans oublier la rigueur et l'information, bien évidemment !

2 commentaires

  1. Bonjour,

    Je possède un Juke depuis plus de 10 ans et j’en suis fan, par contre, sur le point de le changer, j’ai essayé la nouvelle version avec jantes 19 pouces. Ce qui me dérange c’est lorsque je sors du véhicule, le moule plastique du fauteuil me fait mal à la cuisse car l’épaisseur du siège a été diminuée.
    Est-ce qu’avec un modèle 17 pouces, le fait qu’il soit moins haut, diminuerait le phénomène ?
    C’est la seule chose qui m’empêche d’acheter le nouveau Juke.
    D’autres personnes ont-elles perçues la même chose que moi ?

    En vous remerciant pour votre réponse.

    1. Bonjour,

      Le fait d’avoir des jantes de 17 pouces ne va pas diminuer la hauteur du véhicule, si vous diminuez la dimension des jantes la taille des pneus augmente ( hauteur du pneu ) , cela revient donc au même.

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