Essai Audi Q8 e-tron 55 : un changement pour le meilleur ?
L’Audi e-tron change d’identité et devient le Q8 e-tron. Un nouveau nom et une recette légèrement retravaillée pour le SUV électrique aux anneaux. Mais que vaut-il sur la route ? La réponse dans notre essai détaillé.
C’est en 2009 que nait la famille e-tron chez Audi. D’abord à travers des concept-cars hybrides et électriques puis avec un modèle de série en 2014, à savoir l’A3 e-tron. Ce n’est ensuite qu’en 2018 que la firme allemande lance son tout premier véhicule électrique, qui prenait alors le nom d’Audi e-tron. Une appellation qui a fait l’objet de nombreuses blagues, ce qui n’a pas dissuadé le constructeur de continuer à l’utiliser. Aujourd’hui, la gamme compte plusieurs modèles zéro-émission, dont les Q4 e-tron et autres e-tron GT et RS e-tron GT, que nous avons eu la chance de pouvoir essayer un peu plus tôt. Un catalogue bien rempli, alors que la firme aux anneaux n’aura de toutes façons pas d’autre choix que de passer au tout-électrique, conformément à la volonté de l’Union Européenne.
Pour rappel, les voitures thermiques seront interdites à la vente à partir de 2035 sur le Vieux Continent. De son côté, Audi a décidé d’arrêter de vendre des modèles à combustion interne à partir der 2033 et prévoit donc d’étoffer encore la gamme au cours des prochaines année. En attendant, elle offre un peu de renouveau à son e-tron, qui s’offre un tout nouveau nom afin d’être plus cohérent avec la nomenclature du reste du catalogue. C’est ainsi qu’il prend le nom de Q8 e-tron, bien qu’il ne remplace pas le modèle thermique commercialisé depuis 2018. Une appellation revue pour le SUV électrique, qui n’a donc rien à à voir avec le grand SUV haut de gamme également décliné en version RS Q8 avec le moteur du Lamborghini Urus. Mais rassurez-vous, le constructeur n’a seulement changé le nom de son SUV.
En effet, plusieurs modifications ont été apportées sous le capot, ou plutôt sous le plancher. Nous allons bien évidemment découvrir tout cela durant notre prise en mains, qui s’est déroulée sur les belles routes du Portugal. Un essai qui nous aura permis de prendre le volant de la version standard ainsi que du coupé Sportback. Mais alors, que vaut le SUV électrique sur la route ? La réponse est ci-dessous !
Essai Audi Q8 e-tron 55 : un léger restylage
Vous l’avez donc compris, malgré son nom inédit dans la gamme, l’Audi Q8 e-tron n’est pas du tout un nouveau modèle. Il s’agit en réalité tout simplement de la version restylée de l’e-trop que l’on connaît déjà bien et qui se vend plutôt bien alors que près de 2 000 exemplaires ont été écoulés au cours de l’année dernière en France. Mais il est tout de même temps pour le SUV électrique de se renouveler un peu, afin de ne pas trop subir le passage des années. C’est ainsi qu’il profite d’un léger restylage de mi-carrière, qui se veut tout de même un peu plus important que ce à quoi nous ont habitué certains constructeurs. Ainsi, nous découvrons tout d’abords une toute nouvelle calandre redessinée et qui peut désormais être, encadrée par des optiques profitant elles aussi d’un très léger nouveau coup de crayon.
Le reste du SUV reste identique à la précédente version, avec ses lignes à la fois musclées et arrondies par endroits. L’ensemble reste dans la lignée des autres modèles de la marque, et c’est très bien comme ça. Les quelques petites mises à jour esthétiques sont largement suffisantes pour que le Q8 e-tron reste dans l’air du temps et surtout la course face à ses rivaux que sont les Tesla Model Y et autres Mercedes EQE, entre autres. Les dimensions demeurent inchangées, alors que le SUV affiche une longueur de 4,92 mètres de long pour 1,94 mètre de large et 1,63 mètre de haut pour la version standard. Pour mémoire, la version Sportback, que nous avons également eu la chance de tester se distingue par une garde au toit réduite en raison de son pavillon plus fuyant. Au total, neuf teintes de carrosserie sont proposées sur le SUV, auxquelles s’ajoutent les couleurs personnalisées Audi Exclusive.
Essai Audi Q8 e-tron 55 : spacieux et confortable
Contrairement à l’extérieur, le poste de conduite de cet Audi Q8 e-tron ne change pas d’un iota par rapport à la précédente version. Nous retrouvons donc un intérieur déjà bien connu, qui n’a à vrai dire pas du tout vieilli alors qu’il reste dans la même veine que les autres modèles de la gamme. L’ensemble est visuellement très réussi et fait surtout la part belle à la technologie. Le conducteur profite en effet d’un écran tactile de 10 pouces, placé juste au-dessus d’une seconde dalle numérique de même taille. Si le premier regroupe toutes les fonctionnalités du système d’info-divertissement, le second est quant à lui en charge des réglages de la climatisation ainsi que des sièges chauffants. Pas forcément indispensable, mais cela devrait toutefois plaire aux plus geek. On regrette toutefois l’absence de vraies touches physiques qui auraient rendu ce poste de conduite un peu plus ergonomique. Nous retrouvons toujours un grand combiné numérique personnalisable et globalement bien pensé.
Comme toujours chez Audi, la qualité perçue est très bonne, même si l’on constate quelques petits défauts d’assemblages et la présence de quelques plastiques durs. Dommage également que la présentation globale soit un peu austère, malgré les quelques touches de couleur apportées par l’éclairage d’ambiance. On note également que les rétroviseurs sont ici remplacés par des caméras, ce qui peut se révéler un peu déroutant au premier abord. L’image est alors visible dans deux petits écrans installés sur chaque portière. Les sièges sont quant à eux confortables, aussi bien à l’avant qu’en ce qui concerne la banquette arrière. Celle-ci offre un espace suffisant pour les passagers, même ceux de grande taille. Globalement, le confort est de mise à bord de cet Audi Q8 e-tron, qui affiche un empattement assez généreux de 2,93 mètres. Le volume de coffre est plus que correct et établi à 569 litres. Il dépasse ainsi celui du BMW iX, d’autant plus qu’il est complété par un frunk de 62 litres.
Essai Audi Q8 e-tron 55 : du confort et un gros appétit
A son lancement, le nouvel Audi Q8 e-tron sera disponible en deux versions, à savoir 50 et 55, affichant respectivement des puissances de 340 et 408 chevaux et se déclinant en deux niveaux de batteries. Une variante S plus sportive verra le jour un peu plus tard, comme sur les modèles de la gamme thermique. De notre côté, nous avons eu la chance de prendre le volant de la variante 55, dont la batterie passe de 95 à 114 kWh par rapport à l’ancienne version. Ainsi, le SUV électrique est désormais en mesure de parcourir 552 kilomètres en une seule charge selon le cycle WLTP. Une valeur en hausse de 32 % par rapport à l’e-trop que l’on connaissait jusqu’alors. De quoi envisager les longs trajets sereinement ! Sauf qu’il faut également composer avec le gros appétit de notre modèle d’essai, qui affiche une consommation tournant autour des 28 kWh/100km durant notre prise en mains.
Un chiffre très élevé, qui s’explique notamment par le poids pachydermique du SUV allemand, affiché à 2 585 kilos, et ce malgré un Cx annoncé entre 0,24 et 0,27 selon qu’il s’agisse de la version Sportback ou standard. Cet embonpoint, en hausse de quelques kilos en raison de la batterie plus grosse se ressent évidemment à la conduite. L’Audi Q8 e-tron a tendance à se montrer un peu pataud dans les virages, avec une légère prise de roulis. Cependant, la tenue de route est assez convaincante, notamment en raison de l’implantation des batteries sous le plancher, ce qui a pour effet d’abaisser le centre de gravité. Le confort est surtout de mise au volant du SUV électrique, qui profite d’un amortissement souple sans être trop mou pour autant. Même chose pour la direction progressive, dont la fermeté évolue en fonction du mode de conduite choisi parmi les six proposés. A noter que les suspensions adaptatives sont livrées de série.
La configuration Dynamic donne au Q8 e-tron un comportement plus sportif et plus rigoureux sans compromettre le confort. Globalement, le SUV se montre très homogène mais sera plutôt appréciable sur de longs trajets, notamment sur autoroute. Là, les bruits aérodynamiques sont très faibles, notamment grâce aux rétroviseurs-caméras. C’est sans doute d’ailleurs le seul atout de ce dispositif facturé 1 910 € en option et choisi par seulement 20 % des clients. Celui-ci offre une visibilité assez moyenne et est très perturbant à l’usage, puisqu’il empêche de bien appréhender les distances. Enfin, notre modèle d’essai augmente sa capacité de recharge, puisque seulement 31 minutes sont désormais nécéssaires pour passer de 10 à 80 %, à une puissance maximale de 170 kW. Il est également possible de récupérer un peu d’autonomie en utilisant le freinage régénératif, dont la puissance peut être réglée via les palettes situées de chaque côté du volant. Ce système permet aussi de limiter l’usure des freins.
Essai Audi Q8 e-tron 55 : pour résumer
Audi ne s’est pas contenté de faire évoluer le design de son Q8 e-tron, bien au contraire. Car le SUV profite également de ce restylage de mi-carrière pour revoir ses batteries, qui gagnent en capacité, tandis que la recharge est accélérée. De quoi corriger les défauts de l’ancienne version et ainsi mieux rivaliser avec les Mercedes EQE et autres BMW iX arrivés entre temps. Si le SUV électrique pâtit d’une consommation élevée et d’un dynamisme assez moyen du fait de son poids élevé, il se rattrape avec un confort très appréciable et un poste de conduite très technologique. Son vrai bémol reste toutefois son prix, qui est bien trop élevé selon nous.
Essai Audi Q8 e-tron 55 : notre avis
Design extérieur
Présentation intérieure
Technologie
Agrément de conduite
Rapport qualité / prix
Misant sur le confort et la technologie, l'Audi Q8 e-tron corrige ses principaux défauts mais reste encore trop cher.
Essai Audi Q8 e-tron 55 : fiche technique
- Moteur : deux moteurs électriques asynchrones (un sur chaque essieu)
- Transmission : boîte automatique à un rapport, transmission intégrale
- Puissance : 408 ch
- Couple : 664 Nm
- Dimensions : 4,92 x 1,94 x 1,63 mètres
- Poids : 2 585 kg
- 0 à 100 km/h : 5,6 secondes
- Vitesse maximale : 200 km/h
- Capacité de la batterie : 114 kWh
- Autonomie : 552 km
- Volume de coffre : de 569 à 1 655 litres
- Émissions de CO2 / bonus écologique : 0 g/km / pas de bonus
- Consommation en cycle mixte : 24,4 kWh/100 km
- Prix : à partir de 86 700 €