Essai Mini Cooper S Clubman : le break aux multiples facettes
Entre break et citadine, la Mini Cooper S Clubman sait se montrer polyvalente, offrant à la fois espace et sportivité. Embarquement à bord de la plus britannique des allemandes, pour une balade dans les rues de Paris.
Si l’on devait affirmer avec exactitude dans quelle catégorie se situe ce break, il faut avouer que cela serait plutôt difficile.
A la fois sportif et pratique, notamment grâce à son gabarit allongé d’environ 29 cm et son coffre de 360 l, ce Clubman, qui n’a de « Mini » que le nom a su se faire une place de choix dans le marché très concurrentiel des compactes premium, tel qu’il le revendique.
Pourtant, le pari était tout de même osé. Si les premières Mini Clubman de l’histoire on fait leur apparition en 1969, ce n’est qu’en 2008 que la nouvelle génération revue et corrigée par BMW a fait son grand retour sur le marché.
Essai Mini Cooper S Clubman: un look branché et original
Fidèle au style de la marque, le break anglo-germanique conserve ses fameux feux ronds, hérités des premières Mini de la fin des années 50.
Présenté en 2015 au salon de Francfort, ce Clubman deuxième génération abandonne ses portes antagonistes, tout en conservant les fameuses « split-doors » à l’arrière, contribuant évidemment à son charme singulier.
Une Mini 6 portes? Si pour les puristes, cela relève purement et simplement de l’hérésie, il faut tout de même avouer que ça ne lui va pas si mal, ces portes en plus.
Il est vrai que les avis sont plutôt partagés: soit ça passe, soit ça casse. Il faut tout de même féliciter l’audace du constructeur pour l’avoir tenté, et nous, on aime. Après tout, les anglais l’avaient déjà fait dans les années 60, pourquoi abandonner une recette qui fonctionne?
Si le look général reste en accord avec le reste de la gamme, c’est en effet l’arrière qui se démarque, notamment de par ses optiques arrière désormais en position horizontale et non plus verticale.
Nommée au Festival Automobile International pour le prix de la plus belle voiture, son design plaît assez, si l’on en croit les regards appuyés des passants, la teinte « Pure Burgundy » de notre version d’essai lui allant parfaitement, bien qu’elle soit peut-être un brin trop discrète pour cette voiture.
Son apparence est branchée mais plutôt sage dans l’ensemble, et seule la double sortie d’échappement, les écopes sur la calandre et la prise d’air sur le capot trahissent son caractère sportif, qui laisse présager quelques bonnes sensations à son bord.
Bien évidemment, son logo « S » sur la calandre confirme cette impression. Décidément, on a bien affaire à une vraie sportive, maintenant, on en est surs.
Essai Mini Cooper S Clubman: Vie à bord
Tout comme l’extérieur, le design de l’habitacle reste dans la même veine que le reste de la gamme, puisque l’on y retrouve les éléments qui font le charme des intérieurs du constructeur.
C’est notamment le cas de tableau de bord tout en rondeur, qui abrite un écran commandable grâce à un pavé tactile situé sur la console centrale. Malheureusement, ce dernier est plutôt difficile d’accès lorsque le siège est trop avancé (la joie de mesurer moins d’1,60 m).
Un peu confus en raison des trop nombreux menus et réglages, le système d’info-divertissement nécessite un certain temps d’adaptation avant de savoir totalement l’utiliser.
L’affichage tête haute est simple mais efficace, puisqu’il ne s’encombre pas de données inutiles et n’affiche que le minimum, pour plus de clarté. En plus de la vitesse et de la prochaine intersection à prendre lorsque le guidage GPS est activé, il affiche également la liste de musiques lorsque l’on presse les commandes au volant, utile pour changer de titre en toute discrétion.
Fidèle à l’identité originale et décomplexée de la marque, le Clubman, comme tous les autres véhicules de la gamme adopte un cockpit haut en couleur, grâce au large choix de coloris de lumières, afin de donner une atmosphère fun à un intérieur plutôt sobre, ici en finition John Cooper Works.
Petit coup de coeur personnel pour le contour de l’écran, qui s’illumine en fonction du mode de conduite choisi, de la température de la climatisation, ou encore qui se transforme en compte-tour. Si cette fonctionnalité n’a pas réellement d’autre utilité qu’un certain esthétisme, et n’est pas forcément du goût de tout le monde, elle plaira sans doute à tous ceux qui apprécient ce genre de petits détails.
La finition intérieure Red Hot Chili, incluant notamment une sellerie noire donne un caractère sportif à cette Cooper S, notamment grâce aux surpiqûres rouges sur le volant John Cooper Works, d’ailleurs très agréable à prendre en main, malgré son diamètre un peu trop large, ce qui gâche un peu la prise en main du véhicule.
On apprécie l’instrumentation, qui bouge avec le volant, qui bénéficie d’un réglage en profondeur et en hauteur, bien que ce dernier paramètre offre malheureusement trop peu de marge pour obtenir une position parfaite.
Côté qualité de finition, mention assez bien, c’est encore très perfectible, bien que cela reste évidemment tout à fait convenable et digne de son placement haut de gamme et de son ambition de concurrencer directement Audi A3 et autres Infiniti Q30, rien que ça.
Comme pour rappeler à notre bon souvenir ses origines britannique, Mini a glissé de nombreux clins d’oeil amusant à l’intérieur de son Clubman. On retrouve notamment des écussons « Union Jack » sur les sièges, Union Jack que l’on aperçoit également à l’arrière des appuies-tête.Le souci du détail est vraiment poussé à fond, puisque même les vide-poches et la boîte à gants se voient tapissés d’un revêtement antidérapant reprenant le fameux motif en tartan britannique.
Bien joué sur ce coup là, on adore!
L’habitabilité est plutôt bonne à l’avant comme à l’arrière, même si les plus grands auront du mal à voyager trop longtemps. Après tout, elle reste tout de même une Mini.
Le coffre est assez spacieux, et ses 360 l n’ont absolument pas à rougir face à la concurrence. S’il ne vaut mieux pas voyager trop chargés, ce Clubman sera en revanche parfait pour transporter toute une petite famille ainsi que quelques bagages pour partir en vacances sans problème.
Essai Mini Cooper S Clubman: Sur la route
Si son look extérieur est dynamique mais sage, ce n’est pas le cas de son moteur, résolument typé sport.
Le logo S ne trompe pas, la vocation de cette Cooper est bel et bien de distiller des sensations, tout en restant utilisable en milieu urbain.
Notre version d’essai, fournie avec une boîte automatique huit rapports est dotée de trois modes (Eco, Mid et Sport), ainsi que de palettes au volant, idéales en conduite sportive.
Si le mode Eco est un poil mou, le mode intermédiaire Mid est idéal pour une conduite en ville économique sans pour autant renier le plaisir de conduire.
Avec une consommation mixte de 5,9/100 km et des émissions de 137 g/km, la petite anglo-germanique n’est pas trop gourmande, mais écope d’un malus écologique de 250 € tout de même.
Celle qui se revendique comme une pure petite citadine ne se débrouille pas trop mal dans son environnement de prédilection…enfin presque.
Presque, puisqu’avec un diamètre de braquage un peu excessif de 11,3 m et une direction un brin trop ferme, héritée des Mini de première génération, il faut parfois s’y reprendre à plusieurs fois pour se stationner ou pire, faire un demi-tour.
Elle passe l’épreuve des dos d’âne avec une autre mention peut mieux faire, puisque ses suspensions sont assez fermes, même en mode Mid. Encore un héritage des « Classic Mini », tout comme son caractère de vrai petit kart.
Justement, en parlant de kart, cette Cooper S Clubman en est véritablement un. Ce n’est pas vraiment une surprise, puisque c’est une qualité que l’on retrouve sur tous les modèles du constructeur, et ce avant son rachat par BMW en 2001.
Si la direction ferme peut être un défaut en ville, ce n’est surement pas le cas sur route, où cela devient un véritable atout, notamment une fois le mode Sport enclenché, lui octroyant un véritable « feeling kart maximal ». C’est pas moi qui le dis, c’est elle.
La boîte automatique ZF huit rapport est vraiment excellente, aucun à-coups ne se fait ressentir et les vitesses sont passées de manière très judicieuse, peut importe le mode de conduite choisi.
Cependant, si l’on veut véritablement exploiter les 192 ch du bloc 2.0 turbo, ce sont plutôt vers les palettes qu’il faudra se tourner, afin de profiter pleinement des sensations offertes par ce Clubman.
Avec un 0 à 100 km/h abattu en 7,1 secondes et une vitesse maximale de 228 km/h, l’engin n’est finalement pas aussi sage qu’il le laisse paraître, et il y a moyen de bien s’amuser au volant de ce petit kart, qui cache plutôt bien son jeu.
Ca pousse fort, oui, mais pas de quoi avoir peur pour autant, puisque sa tenue de route est excellente, et permettra de se faire plutôt plaisir à son bord.
La direction est directe, le train avant réagit de manière très incisive, tandis que son arrière-train élargi contribue à la garder dans le droit chemin.
Si l’on devait tout de même exprimer un petit regret, ce serait à propos de la sonorité du moteur, bien trop peu présente. Bon d’accord, on chipote un peu pour le coup, mais c’est vrai quoi, on veut du bruit nous!
Essai Mini Cooper S Clubman: Pour conclure
Résolument chic, le nouveau Clubman a vraiment deux personnalités distinctes et porte plutôt bien son appellation de voiture polyvalente. Alors qu’en ville le break se comporte de manière très sobre et sage, sur route, il se transforme pour devenir une véritable petite bombinette dopée aux hormones.
Si les sensations sont bien au rendez-vous, en revanche côté ergonomie et confort, quelques éléments sont à revoir et tirent le plaisir vers le bas, dommage pour une voiture affichée à 29 500 € hors options.
Petit jouet pour citadin branché avant tout, le Cooper S Clubman possède de nombreux atouts, bien que certains petits détails viennent quelque peu assombrir le tableau.
Qu’importe, si l’on se fait le plaisir de s’offrir cette voiture, c’est avant tout pour sa personnalité fun et décalée, fidèle à l’image du constructeur, qui puise sa fantaisie dans ses origines britanniques, tout en y ajoutant une touche de sobriété et de rigueur allemande.
Marie Lizak
Chaleureux remerciements à l’équipe de MINI France pour le prêt de la Mini Cooper S Clubman.