Essai Aston Martin DBX707 : on l’a essayé en off-road et sur la route !
Dernière itération du SUV anglais, l’Aston Martin DBX707 est une véritable machine de guerre sur le papier. Mais qu’en est-il sur la route ? Pour le savoir, nous en avons pris le volant durant quelques jours.
L’histoire de l’Aston Martin DBX remonte à à 2019. Le 20 novembre, la marque lève le voile à Pékin, en Chine sur ce modèle à la fois attendu et redouté par ses fans. Quelques semaines plus tard, c’est au salon de Los Angeles qu’il fait alors véritablement ses premiers pas devant le public, qui finit finalement par être charmé, de même que la presse. Car au départ, l’idée d’un modèle surélevé signé de la marque britannique n’emballais pas forcément les puristes, plutôt habitués au charme des silhouettes effilées et élégantes des DB11 et autres Vantage. Et pourtant, il fallait bien que la firme anglaise se lance sur ce segment, alors que la plupart de ses rivaux s’y son déjà mis. On pense bien sûr au Bentley Bentayga, au Rolls-Royce Cullinan ou encore au Lamborghini Urus. Même Ferrari a succombé à la tentation avec son récent Purosangue, déjà en rupture de stock. Pas question de couper le coche donc pour Aston Martin, qui mise également sur cette silhouette très appréciée pour renflouer un peu ses caisses.
C’est donc ainsi qu’est né l’Aston Martin DBX, premier SUV de la marque mais aussi premier modèle cinq places et première voiture à transmission intégrale. Beaucoup de premières fois donc pour ce nouveau venu dans la gamme, qui a tenu toutes ses promesses. A tel point qu’il a quasiment sauvé la marque, lui permettant d’augmenter considérablement son chiffre d’affaires. C’est bien simple, sur 6178 ventes en 2021, plus de 3 000 concernaient le SUV anglais. Il faut dire que les SUV ont le vent en poupe, et cela est aussi valable dans le domaine du luxe comme le confirme ce DBX qui séduit massivement les clients. Forte de ce succès, la firme dévoile début 2022 une nouvelle version encore plus radicale, baptisée DBX707. Qualifié de SUV de luxe le plus puissant au monde, celui-ci possède une fiche technique très prometteuse sur le papier. Plus radical sur tous les points, ce nouveau venu dans la gamme a de quoi faire rêver.
Mais qu’en est-il une fois sur la route ? Pour le savoir, nous avons eu la chance de prendre le volant de ce nouvel Aston Martin DBX707 au coeur de Paris. De plus, nous avons également pu le mettre à l’épreuve en dehors des sentiers battus, afin de juger de sa polyvalence et de ses capacités off-road. Découvrez le verdict dans notre essai complet !
Essai Aston Martin DBX707 : sobre agressivité
Si certains craignaient que l’Aston Martin DBX ne soit qu’un vulgaire SUV sans âme, c’était mal connaître le talent des designers de la marque. Ceux-ci ont en effet réussi à donner un style plus que séduisant à ce nouveau venu, qui n’a rien à envier aux autres modèles de la gamme, malgré sa hauteur de caisse surélevée et ses proportions évidemment plus massives. L’ensemble ne perd alors pas en élégance, un vrai tour de force de la part des équipes en charge du style. A l’avant, on remarque une immense calandre béante, qui l’est d’ailleurs encore plus en version 707, afin d’affirmer le caractère de celle-ci mais aussi de refroidir la cavalerie sous le capot. On notera également que les prises d’air sur le bouclier ont été redessinées sur cette déclinaison, qui s’équipe également d’une nouvelle lame avant. L’ensemble gagne alors en agressivité, sans toutefois trop se différencier de la version standard au premier coup d’oeil. Pas question de trop en faire et de se perdre dans un design trop torturé.
A l’arrière aussi, le DBX707 se distingue du modèle de série par quelques éléments stylistiques, à commencer bien sûr par le diffuseur arrière qui devient lui aussi plus imposant. Ce dernier accueille alors de nouvelles sorties d’échappement plus grandes, tandis que l’on notera également l’ajout d’un petit spoiler de toit pour compléter l’ensemble. Le reste demeure identique par rapport à la version standard, et il est vrai que nous aurions peut-être attendu encore un peu plus de radicalité dans le style de cette variante gavée aux hormones. Néanmoins, les clients apprécieront son élégance mêlée à une pointe d’agressivité tout de même. Dommage toutefois que la garde au sol n’ait pas été légèrement rabaissée pour mieux assoir le véhicule sur la route, alors qu’il en impose déjà pas mal avec ses 5,03 mètres de long pour 1,68 mètre de haut et 2,05 mètres de large. Comme toujours, de nombreuses teintes de carrosserie sont proposées, de même qu’un large choix de jantes de 22 et 23 pouces.
Essai Aston Martin DBX707 : spacieux et confortable
Il est maintenant temps de nous installer dans le poste de conduite de cet Aston Martin DBX707, qui, vous vous en doutez, n’est pas très différent de celui de la version standard. La présentation est à vrai dire strictement identique, puisque nous retrouvons le large écran central de 10,3 pouces. Mais attention, et comme c’est le cas sur plusieurs modèles de la marque dont la Vantage que nous avons pu tester quelques mois plus tôt, ce dernier n’est pas tactile. Dommage pour une voiture affichée à un prix aussi élevé et aux ambitions aussi haut de gamme. Il faudra alors passer par un pad sur la console centrale pour naviguer dans les menus d’un système d’infodivertissement un peu vieillot. Petite déception sur ce point-là donc, même si l’on apprécie la compatibilité avec Apple CarPlay. En revanche, le SUV sportif est bien doté d’un combiné numérique de 12,3 pouces assez complet et bien pensé. On notera la petite différence entre la version standard et le 707, avec la molette permettant de changer de mode de conduite présente sur la console centrale.
Dans l’ensemble, la présentation est très élégante et raffinée, même si elle peut toutefois sembler un peu datée par rapport à certains de ses rivaux. Néanmoins, on appréciera toujours la grande qualité des matériaux et des finitions, alors que le carbone et le cuir sont évidemment omniprésent, sur la planche de bord mais aussi les sièges. Ceux-ci sont d’ailleurs confortables et réglables électriquement et offrent un excellent maintien latéral, particulièrement appréciable lors des sessions de conduite à haute vitesse. Le reste du poste de conduite est convaincant, alors que de DBX offre un espace généreux grâce à son empattement de 3, 06 mètres. Malgré la ligne de toit fuyante, les passagers arrière ont alors assez de place, tandis que le volume de coffre de 632 litres.
Essai Aston Martin DBX707 : surprenant et très polyvalent
Si plusieurs versions sont disponibles dans la gamme de l’Aston Martin DBX, avec un V8 de 550 chevaux et un V6 de 435 équidés uniquement réservé à la Chine, nous avons durant cet essai eu la chance de prendre le volant de la variante la plus performante. Il s’agit donc du DBX707, qui, comme son nom l’indique, revendique une puissance de 707 chevaux pour un couple incroyable de 900 Nm. Une fiche technique très prometteuse bien sûr, alors que le 0 à 100 km/h est annoncé en seulement 3,3 secondes pour une vitesse maximale de 310 km/h. Rien que ça. Mais pourtant, cette fois-ci, ce n’est ni sur un circuit ni sur l’Autobahn allemande que nous avons testé ce mastodonte britannique. Car Aston Martin avait une autre idée : nous emmener découvrir les capacités du SUV en off-road. Certes, ce n’est pas forcément le premier usage que l’on ferait d’une voiture qui frôle les 300 000 €, mais cela promet d’être amusant.
Et ce fut le cas. Mais pas que, car ce DBX707 se révèle également très convaincant dans cet usage, que peu de propriétaires feront malheureusement. Dommage, car le premier SUV de la marque, mais également son tout premier véhicule doté d’une transmission intégrale n’a rien à envier à certains modèles plus réputés pour cet usage. Bien sûr, pas question d’aller gravir des montagnes à son volant, mais ses quatre roues motrices et sa puissance tranquille lui permettant de se tirer de bien des situations délicates. Les croisements de ponts se sont alors enchaînés avec une facilité déconcertante, même si des pneus tout-terrain auraient sans doute été plus adaptés. Le terrain imbibé d’eau n’a que très peu mis notre monture en difficulté, même si la puissance avait parfois un peu de mal à passer au sol. Dans l’ensemble, les prestations sont plus que satisfaisante, et le 4X4 s’est montré surprenant dans ces exercices auxquels il n’est pas forcément habitué. De supercar haute sur pattes à doux géant, le DBX707 sait alors faire preuve d’une vraie polyvalence.
Pour arriver à grimper les côtes en terre, il faut pour cela compter sur le mode Terrain, qui augmente notamment la hauteur de caisse jusqu’à 45 millimètres, portant la hauteur de caisse à 220 millimètres au total. Profitant d’un angle d’attaque de 25,7 degrés et d’un angle de fuite de 27,1 degrés, le 4X4 n’a aucun mal à franchir les obstacles, d’autant plus que son diamètre de braquage de 12,4 mètres le rend plutôt maniable. Car il faut tout de même se rappeler de son gabarit généreux dépassant les cinq mètres de long ! Mais malgré son appétence pour la boue, le DBX reste un véhicule ultra haut de gamme, plongeant ses occupants dans un cocon de confort. Un vrai travail a été réalisé sur l’insonorisation, même si l’échappement résonne toujours bien. A noter que le DBX707 profite d’une nouvelle version du différentiel arrière électronique, offrant une stabilité accrue, tandis que le freinage est assuré par un système en carbone/céramique livré de série qui offre un mordant impressionnant.
Sur la route, l’Aston Martin DBX 707 s’en sort aussi très bien, et nous bluffe avant tout par ses accélérations impressionnantes. Malgré son poids pachydermique de 2 245 kilos sur la balance, le SUV nous colle au siège, sans aucune exagération. Cependant, nous aurions aimé encore un peu plus de réactivité de la part de la boîte boîte automatique à 9 rapports, qui à parfois tendance à donner quelques à-coups dans certaines situations. Si la voiture reste haute sur pattes, le mode Sport + permet d’abaisser la hauteur de caisse de quelques millimètres, tout en raffermissant la suspension. Le comportement est alors très nettement amélioré, et cela se ressent tout particulièrement dans les courbes. Si le SUV sportif prend un peu de roulis et reste assez lourd, son châssis reste extrêmement sain et dynamique. Dommage cependant que la direction soit un peu trop floue, ce qui empêche de savoir avec précision où le train avant se place.
Essai Aston Martin DBX707 : pour résumer
Si certains puristes auraient pu crier au scandale en découvrant ce DBX707, celui-ci se révèle en réalité surprenant dans le bon sens. Toujours fidèle à l’ADN d’Aston Martin avec son V8 noble et ses prestations routières de haut vol, le premier 4X4 de la marque est aussi un formidable compagnon pour les excursions dans la nature. Et croyez-moi, il n’a pas peur de la boue, bien au contraire ! Mais toujours avec classe et élégance, alors que le poste de conduite reste très luxueux avec son cuir et ses nombreux éléments en fibre de carbone. Seul bémol, son prix qui débute à partir de 240 504 €. Mais nul doute que celui-ci devrait séduire les clients, grâce à sa grande polyvalence, ses performances incroyables et son confort.
Essai Aston Martin DBX707 : notre avis
Design extérieur
Présentation intérieure
Technologie
Agrément de conduite
Passion
Rapport qualité / prix
Quelle surprise que ce DBX707, qui excelle aussi bien sur la route qu'en dehors !
Essai Aston Martin DBX707 : fiche technique
- Moteur : huit cylindres en V, 3 982 cm3, biturbo, essence,
- Transmission : quatre roues motrices, boîte automatique à 9 rapports (9G-Tronic)
- Puissance : 707 chevaux
- Couple : 900 Nm
- Dimensions : 5,03 x 2,05 x 1,68 mètre
- Poids : 2 245 kg
- 0 à 100 km/h : 3,3 secondes
- Vitesse maximale : 310 km/h
- Volume de coffre : 638 litres
- Émissions de CO2 / malus : 323 g/km / 40 000 €
- Consommation en cycle mixte : 14,2 l/100 km
- Prix : à partir de 240 504 €