Essai Volkswagen Polo restylée : recette améliorée

Plus proche que jamais de la Golf, la nouvelle Volkswagen Polo restylée se modernise, sans pour autant changer sa gamme de motorisations.

Les années passent et pourtant, le succès est toujours au rendez-vous pour la Volkswagen Polo. Malgré ses quatre ans, l’actuelle génération de la citadine allemande ne semble pas subir le passage du temps, alors que ses ventes se portent toujours très bien. La star de la gamme se place en effet en 12ème position du classement des modèles les plus immatriculés en France depuis le début de l’année, avec pas moins de 19 996 exemplaires écoulés. Un beau succès pour le le best-seller de la firme, même si elle reste encore en retrait face à ses deux rivales françaises que sont les Peugeot 208 et Renault Clio, qui continuent de dominer le marché. Mais pas question pour l’Allemande de se laisser faire, alors que la concurrence est plus rude que jamais sur le segment des citadines, avec des outsiders devenues de véritables stars, à l’image de la Toyota Yaris hybride. Renouvelée en 2017 avec une quatrième génération ayant fait un net bond en avant, notamment en termes de style, la Volkswagen Polo s’offre donc aujourd’hui un petit lifting de mi-carrière, qui devrait lui permettre de revenir plus que jamais dans la course.

Elle devra cependant se heurter à des rivales déterminées et pleines d’atouts, que ce soit la Ford Fiesta, récemment restylée également ou encore le duo de françaises, qui se distinguent par des motorisations hybrides et électriques. Un détail qui a toute son importance, car la Volkswagen Polo a quant à elle décidé de faire l’impasse sur l’électrification, tout comme ses cousines du groupe, la Skoda Fabia et la Seat Ibiza. Un choix plutôt étonnant de la part de la marque allemande, qui met pourtant un point d’honneur à verdir sa gamme, avec une Golf déclinée en plusieurs motorisations hybrides rechargeables. Nul doute cependant que la prochaine génération rattrapera ce retard, à moins qu’elle se convertisse totalement à l’électrique. Ou qu’elle ne disparaisse pour laisser place à une nouvelle venue dans la gamme ID, alors que les bruits de couloirs parlent déjà de l’arrivée d’une citadine zéro-émission dans quelques années. Quoi qu’il en soit, cette nouvelle Volkswagen Polo restylée a encore des cartes à jouer, et possède pas mal d’atouts pour se démarquer, sans jamais dépayser ses inconditionnels.

Nous vous embarquons donc avec nous pour notre essai de cette Volkswagen Polo dans sa version équipée du moteur 1,0 litre TSI de 110 chevaux, associé à une boite DSG à sept rapports.

Essai Volkswagen Polo restylée : mini-Golf

Si certains restylages sont à peine visibles, nous conduisant à nous interroger sur leur intérêt même, d’autres sont en revanche bien plus assumés. C’est notamment le cas pour cette nouvelle Volkswagen Polo, qui change donc de visage, sans pour autant changer de personnalité. Presque une première pour la marque allemande, coutumière des liftings quasiment invisibles. Les plus observateurs l’auront donc très probablement remarqué, la citadine star de la marque a décidé de puiser son inspiration dans le style d’un autre modèle tout aussi, si ce n’est plus, iconique, la Golf. Désormais, la Polo se rapproche donc de sa grande soeur, renouvelée en 2019 avec une 8ème génération.

Au programme, des optiques Matrix redessinés et reliés entre eux par un fin bandeau lumineux, surmontant un bouclier ayant lui aussi profité d’un gros coup de crayon. Bref, le lien de parenté entre les deux best-seller de la firme est plus visible que jamais. Mais l’arrière n’est pas en reste non plus, alors que les designers ont bien travaillé cette partie en lui offrant de nouveaux feux plus étirés et plus imposants, qui se prolongent sur un hayon très proche de l’ancienne version. Mais ce n’est pas tout, car les équipes en charge de cette nouvelle Polo ont aussi eu à coeur d’étoffer le catalogue, en lui offrant de nouvelles jantes et des teintes de carrosserie inédites. L’ensemble reste toutefois assez classique, et seul le Rouge Roi se distingue dans une choix majoritairement composé de noirs, gris et blancs.

Dommage, car nous aurions apprécié de voir des couleurs plus originales, alors que ses rivales, les Peugeot 208 et Renault Clio osent quant à elles les teintes détonnantes. Mais cette sobriété et ce sérieux très germanique dans les lignes peuvent également permettre à cette Polo de tirer son épingle du jeu, séduisant alors les clients recherchant un modèle plus passe-partout, mais ne manquant tout de même pas d’élégance. L’ensemble ne fait pas dans l’originalité, mais qu’importe, car la citadine reste fidèle à l’ADN de la marque. Pouvant aisément être qualifiée de mini-Golf, cette nouvelle Polo ne voit en revanche ses dimensions pas bouger d’un iota, avec une longueur toujours établie à 4,07 mètres. Un gabarit compact donc, notamment par rapport à une Skoda Fabia mesurant 4,11 mètres.

Essai Volkswagen Polo restylée : toujours très sage

Une fois ce premier tour du propriétaire achevé, il est désormais temps de prendre place à bord de cette Volkswagen Polo restylée. Sans surprise, l’intérieur reste assez proche de la précédente mouture, comme c’est bien souvent le cas lors des restylages de mi-carrière. Pas de grande évolution à noter donc dans cet habitacle, dont la présentation reste inchangée. Certains détails ont cependant été revus avec cette nouvelle version, à commencer par la planche de bord moussée, qui fait grandement progresser la qualité perçue. Cependant, celle-ci pourrait encore être améliorée si les plastiques durs n’étaient pas aussi présents, sur la console centrale ainsi que les intérieurs de portes. L’ambiance reste de son côté toujours très austère, et il est vrai que nous aurions aimé un peu plus de couleurs et d’originalité.

Mais que voulez-vous, on ne va pas les refaire, ces allemands ! Pourtant, impossible de ne pas penser au T-Roc, qui se distinguait par sa planche de bord couleur carrosserie très sympa. Dommage que Volkswagen n’est pas conservé cet détail esthétiques ici. L’ensemble se montre donc sérieux, dans tous les sens du terme, avec des ajustements également assez bons. On reprochera en revanche la présence de plastiques durs sur les intérieurs de portes. Faisant toujours la part belle à la technologie, cette nouvelle Volkswagen Polo enrichit sa dotation de série en s’offrant un combiné numérique dès la version d’entrée de gamme. Un petit bond en avant pour la citadine, qui voit aussi son système d’info-divertissement être remis à jour, toujours intégré dans un écran tactile de 6,5 à 9,2 pouces selon la finition.

Celui-ci est plutôt au goût du jour et bien pensé, étant également compatible avec Apple CarPlay et Android Auto. On appréciera également les commandes tactiles de la climatisation toujours installées à portée de main et très accessibles. Restant une référence en termes d’habitabilité, cette nouvelle version de la Volkswagen Polo est toujours convaincante sur ce point, se distinguant très largement par rapport à ses rivales. L’espace à l’arrière est plus que correct pour les passagers, qui ont de la place au-dessus de la tête et au niveau des genoux, grâce à un empattement de 2,55 mètres. Le volume de coffre oscille quant à lui entre 351 et 1 125 litres, soit bien plus que ce que proposent les Renault Clio et Peugeot 208.

Essai Volkswagen Polo restylée : bonne partout

Comme c’est le cas chez de nombreux autres constructeurs, le diesel a ici disparu définitivement de la gamme de cette nouvelle Volkswagen Polo, qui ne tourne donc désormais plus qu’au sans-plomb. Aucune trace d’hybridation pour la citadine, comme sa cousine technique, la Skoda Fabia, les deux partageant alors la même plateforme MQB A0. Un choix plutôt étonnant de la part du groupe Volkswagen, qui n’a même pas souhaité proposée de micro-hybridation 48 volts, pourtant de plus en plus en vogue actuellement, bien que n’apportant pas grand-chose en pratique. Les clients devront donc se contenter du petit trois cylindres 1,0 litre TSI, décliné en trois niveaux de puissance, à savoir 80, 95 et 110 chevaux, tandis que la Volkswagen Polo GTI est quant à elle équipée d’un quatre cylindres 2,0 litres TSI de 207 chevaux.

De notre côté, nous avons donc opté pour la version la plus haut de gamme de la citadine standard, à savoir le 1,0 TSI 110 chevaux, associé à la boite DSG7. Il s’agit en effet de la seule transmission disponible sur cette déclinaison, tandis que les versions 80 et 95 peuvent également être associées à une boite manuelle à cinq rapports.Si transmission à double embrayage se révèle bien sûr plus pratique pour l’usage majoritairement urbain à laquelle est destinée cette Polo, elle n’est pas pour autant exempte de défauts. En effet, celle-ci pâtit d’un étagement un peu trop long ainsi que d’un certain manque de réactivité, que l’usage du mode Sport corrigera très nettement, au détriment malheureusement de la consommation.

Hormis ce petit défaut, cette Volkswagen Polo restylée se montre évidemment très à l’aise en ville, avec un trois cylindres plutôt agréable et profitant d’une belle allonge, bien que manquant légèrement de souplesse en chipotant un peu. La direction est quant à elle bien calibrée et assez souple pour offrir un certain confort, et une bonne maniabilité dans les rues les plus étroites, malgré un empattement relativement long qui augmente alors le diamètre de braquage. Contrairement à une Seat Ibiza plutôt typée confort, cette Polo mise plutôt sur le dynamisme, notamment dans cette version R-Line coiffant la gamme. Cela passe notamment par des suspensions plus fermes que sur sa cousine, qui ne sont heureusement pas désagréables pour le dos des occupants non plus, rassurez-vous. Sur les voies plus rapides, la citadine ne démérite pas non plus, profitant d’une isolation acoustique plutôt correcte pour le segment.

En s’aventurant sur des routes plus sinueuses, on se rend alors compte que la citadine ne démérite pas, sans pour autant montrer une once de sportivité. Toujours très typée confort, malgré les jantes de 17 pouces de notre finition R-Line, la Volkswagen Polo profite cependant d’une prise de roulis maîtrisée, ainsi que d’un châssis sécurisant. Avec son pack Sport optionnel (380 €), notre version d’essai se montre un peu plus dynamique que les autres déclinaisons, grâce entre autres à la suspension abaissée de 15 millimètres. Dans les courbes, la citadine se comporte plutôt bien également, grâce au blocage électronique de différentiel sur les roues avant, permettant de profite d’une excellente motricité. En bref, le comportement est très rassurant et homogène, à défaut d’être vraiment amusant, comme c’est bien souvent le cas chez les modèles du groupe Volkswagen.

Avec son confort et son châssis, la citadine n’aura donc aucun mal à s’aventurer en-dehors des villes, bien que celles-ci restent bien sûr son terrain de prédilection, malgré un petit creux à bas régime. Si tout a été fait pour optimiser l’efficience, notamment du coté de la boite, cette Volkswagen Polo n’est néanmoins pas le modèle le plus exemplaire de sa catégorie en ce qui concerne la consommation. Et pour cause, la marque annonce une moyenne établie entre 5,5 et 6,5 l/100 km en cycle mixte, contre seulement 4,6 l/100 km pour sa cousine, la Skoda Fabia, à moteur équivalent. La faute sans doute à un poids légèrement supérieur, notamment dans cette version R-Line, qui profite de nombreux équipements de série.

Cependant, celle-ci n’offre aucun élément de sécurité en plus par rapport à la finition Life, mais se distingue par des détails esthétiques spécifiques tels que des boucliers avant et arrière, ainsi que des bas de caisse et un spoilers exclusifs. Très complète, la dotation technologique inclut entre autres le régulateur de vitesse adaptatif, la reconnaissance des panneaux de signalisation ou encore le système de conduite semi-autonome Travel Assist. Celui-ci fonctionne d’ailleurs plutôt bien, participant un peu plus au confort globale de l’auto.

Essai Volkswagen Polo restylée : pour résumer

Sans changer toute sa recette, la Volkswagen Polo évolue en douceur avec un style plus affirmé et très réussi. Une belle surprise pour une marque qui n’a pas l’habitude de proposer des restylages très visibles, et qui a donc décidé de prendre les choses en mains afin de remettre sa citadine dans la course. Car cette rivale des Peugeot 208 et autres Renault Clio commençait à se faire distancer, et ce petit coup de jeune était donc le bienvenu. On pourrait en revanche reprocher l’absence d’alternative électrifiée, qui devrait malheureusement profiter à ces concurrentes, déclinées en hybride ou en versions zéro-émission. Mais quoi qu’il en soit, cette nouvelle Polo se montre convaincante et fait toujours preuve d’un belle polyvalence. Toujours très sage, comme toutes les productions signées Volkswagen, la citadine a toutes les cartes en mains pour rester l’une des références du segment pendant quelques années encore.

Essai Volkswagen Polo restylée : fiche technique

• Moteur : trois cylindres, 999 cm3, essence, turbo, injection directe, 16 soupapes
• Transmission : boite robotisée à double embrayage et sept rapports, traction
• Puissance : 110 ch à 5 500 tr/min
• Couple : 200 Nm à 2 000 tr/min
• Dimensions : 4,07 x 1,75 x 1,46 mètres
• Poids : 1 207 kg
• 0 à 100 km/h : 10,4 secondes
• Vitesse maximale : 195 km/h
• Volume de coffre : de 351 à 1 125 litres
• Consommation moyenne : 5,5 l/100 km
• Émissions de CO2 / malus : 125 g/km
• Prix : à partir de 18 015 €

Essai Volkswagen Polo restylée : les photos