Essais automobiles

Essai BMW Série 4 Coupé 420i : réinventer l’hélice

Dévoilée cet été, la 2ème génération de la BMW Série 4 marque un véritable tournant pour la marque à l’hélice. Et sur la route ? Nous avons pris le volant du coupé dans sa version 420i le temps d’un week-end pour le savoir.

Photo nouvelle BMW Serie 4 2020

Après six ans de carrière, il était grand temps pour la BMW Série 4 d’évoluer et de s’offrir une nouvelle génération, alors que la précédente commençait, il faut bien l’avouer à prendre de l’âge, alors que l’Audi A5 coupé a été restylée l’an dernier, et que Mercedes travaille au développement de sa future Classe C. Et pour l’occasion, la firme bavaroise a alors fait les choses en grand, en offrant à son coupé une nouvelle génération qui change radicalement par rapport à ce que l’on connaissait déjà, apportant un nouveau souffle à une gamme connue pour être d’ordinaire très sérieuse. C’est en fin d’année dernière, et plus précisément durant le salon de Francfort que l’on entend pour la première fois le constructeur parler de sa future création, lui qui dévoilait alors à la surprise générale le Concept 4, préfigurant la version de série que l’on connaît. A l’époque déjà, son style, très proche de la production avait fait couler beaucoup d’encre, sa calandre laissant alors médias et public dubitatifs.

Pourtant, cette nouvelle BMW Série 4 ne se résume pas qu’à sa face avant, aussi déroutante qu’elle puisse être pour les observateurs. Car la version coupé de la BMW Série 3 marque en réalité un vrai tournant pour la firme bavaroise, tant sur le plan esthétique qu’en termes de technologies, alors qu’une version 100 % électrique baptisée i4 viendra bientôt étoffer la gamme, avec une arrivée prévue dans le courant de l’année prochaine. Mais avant de découvrir cette variante, concentrons-nous sur notre Série 4, qui fait le plein de nouveautés, de quoi faire oublier son style clivant, auquel on finit quant même pas s’habituer. Après tout, certaines icônes ne le sont-elles pas devenues par leur style osé ? Qui sait, parut-être que la Série 4 de 2ème génération finira par devenir un mythe elle aussi, pour la fraîcheur qu’elle aura apporté à la marque. C’est en tout cas tout ce qu’on lui souhaite, mais une chose reste à savoir : que vaut-elle vraiment sur la route ?

Car si le style du coupé semble occulter tout le reste, celui-ci possède de nombreux atouts que nous vous proposons de découvrir dans notre essai. Pour l’occasion, nous avons jeté notre dévolu sur la version 420i incarnant l’entrée de gamme, qui devrait probablement rencontrer un franc succès chez les clients de la marque.

Essai BMW Série 4 Coupé : look assumé

Photo calandre BMW Serie 4 2020

Si la nouvelle BMW Série 4 ne se résume pas qu’à cet aspect, impossible de ne pas évoquer son look, très controversé depuis sa révélation quelques mois plus tôt. Alors que les haricots verticaux ont en effet surpris le grand public ainsi que la presse spécialisée lors de la présentation du concept 4 au dernier salon de Francfort, on ne peut que saluer l’audace de la marque, jusqu’alors assez conservatrice en termes de style. Celle-ci ose en effet proposer quelque chose de nouveau, alors que beaucoup de constructeur sont critiqués pour ne jamais changer de recette. Bien sûr, tout cela reste totalement subjectif, et chacun jugera de la qualité de ce travail stylistique. Quoi qu’il en soit, ces fameux haricots ont toujours su évoluer au fil des décennies et des modèles, et ceux du coupé sont en réalité un hommage à la BMW 303 de 1933, avec sa face avant si caractéristiques. Quoi qu’il en soit, et si cette face avant continuera encore de faire parler quelques temps, le reste de l’auto est quant à lui plutôt réussi, avec une ligne effilée très élégante et agressive à la fois. A l’arrière, la ligne de toit fuyante rend l’auto encore plus dynamique, même si l’arrière reste un peu lourd visuellement, en raison des feux assez large. Bien sûr, tout cela reste personnel, mais l’on ne peut en revanche que déceler un certain air de famille avec la BMW Série 8 dans ses lignes !

Plus longue de 14 centimètres par rapport à la précédente génération, cette nouvelle BMW Série 4 affiche également six centimètres de plus qu’une Série 3, ce qui contribue à lui donner ce look si statutaire et dynamique à la fois. Nul doute que sa silhouette restera dans les annales, comme ce fut le cas des modèles signés Chris Bangle, autrefois critiqués, désormais recherchés. C’est en tout cas le destin que l’on souhaite à cette auto, qui ne laisse en tout cas personne indifférent. C’est d’ailleurs tout particulièrement le cas avec notre version d’essai M Sport, habillée d’une très belle robe noir Saphirschwarz, en option moyennant 1 090 €. Une finition plus sportive qui se distingue par ses badges M sur les ailes, son kit aérodynamique spécifique ainsi que ses jantes de 18 pouces bicolores livrées de série. Si celles-ci sont très réussies, elles paraissent néanmoins un peu petites sur cette auto, à qui une monte de 19 pouces siérait bien plus. Il est évidemment tout à fait possible d’opter pour l’une d’entre elles moyennant 1 000 € supplémentaires.

Si l’extérieur n’a quasiment rien à voir avec la BWM Série 3 sur laquelle elle se base, l’intérieur de cette Série 4 est en revanche totalement identique. Et cela est loin d’être un reproche, car le poste de conduite de la berline est très bien pensée, avec des commandes placées au bon endroit et facile à utiliser. L’écran tactile de 10,3 pouces est toujours très complet et ergonomique, tandis que le combiné numérique de 12,3 pouces, très clair, est accompagné d’un affichage tête-haute en couleurs. Autant dire qu’il est difficile de passer à côté de la moindre information une fois sur la route. Globalement, l’ensemble est sérieux mais efficace, tout en étant visuellement esthétique, avec une qualité perçue toujours au niveau.

Les finitions et les ajustements sont très bons, tandis que les matériaux sont toujours de bonne facture, bien qu’il faudra aller chercher dans le catalogue des options pour profiter d’une sellerie en cuir, auquel cas il faudra se contenter de sièges en tissu, qui restent néanmoins très satisfaisants. Ceux-ci sont réglables électriquement et sont évidemment chauffants, un petit confort indispensable dans une auto de cet acabit, qui souhaite chouchouter ses occupants. Ceux-ci sont d’ailleurs plutôt bien installés à l’avant comme à l’arrière, même si l’accès à la banquette reste assez compliqué du fait de la silhouette de coupé. Si l’espace aux jambes est plus que correct, les plus grands auront néanmoins du mal à rester assis longtemps, en raison d’une garde au toit trop basse. Enfin, le coffre de 440 litres perd quand à lui un peu en volume par rapport à la précédente génération, compensant néanmoins par une ouverture plus large.

Essai BMW Série 4 Coupé 420i : encore perfectible

Photo BMW Serie 4 coupé noir Saphirschwarz 2020

Actuellement, et en attendant l’arrivée de la nouvelle BWM M4 dans les concessions, les clients ont le choix entre trois niveaux de puissance pour la nouvelle Série 4, avec un diesel de 190 chevaux également proposé avec une transmission intégrale xDrive, ainsi que deux essence de 184 et 374 chevaux. De notre côté, nous avons décidé de prendre le volant de la version d’entrée de gamme, à savoir la 420i, qui devrait sans aucun doute constituer le coeur des ventes du coupé. En attendant la version Gran Coupé encore plus apprécié des clients, puisqu’elle représente à elle seule 75 % des ventes de la famille Série 4. Direction donc les routes sinueuses de la Vallée de Chevreuse pour voir un peu ce que notre version d’essai à sous le capot. En l’occurence un quatre cylindres 2,0 litres, revendiquant quelque 184 chevaux pour un couple culminant quant à lui à 300 Nm sur une plage assez large, s’étendant de 1 350 à 4 000 tr/min, laissant présager d’une certaine polyvalence. Néanmoins, ce moteur accompagnera surtout les conducteurs à la recherche d’une auto pour partir en week-end plutôt qu’à ceux cherchant des sensations. Très discret, au risque de manquer de caractère, ce « quatre-pattes » se fait alors rapidement oublier, en grande partie grâce à la très bonne insonorisation de l’auto, un atout lors des longes trajets.

En revanche, en conduite plus dynamique, nous aurons aimé voir transparaître un peu plus de sportivité dans cette Série 4, qui manque alors cruellement de dynamisme. Si la boite automatique à huit rapport est excellente en conduite coulée, elle a néanmoins beaucoup de mal à suivre lorsque le rythme s’accélère, et il faudra alors user des palettes, sans que cela ne soit toutefois miraculeux, l’accélération étant alors très linéaire. Les amateurs de sensations devront alors se tourner vers la M440i, bien plus sportive. Car notre version d’essai sera quant à elle plus à l’aise sur les grandes routes, les terrains vallonnés n’étant pas forcément le meilleur terrain de jeu pour elle. En cause, son poids de 1 525 kg à vide, mais également ses suspensions, trop molles pour limiter la prise de roulis. Résultat, l’ensemble perd en stabilité et en agilité, et ce même en mode Sport, qui se révèle assez peu utile sur cette version, hormis avec la suspension pilotée proposée en option, améliorant nettement le comportement. Son architecture propulsion permet quant elle de s’adonner à quelques dérapages de temps à autre, à condition de rester vigilant à ne pas se laisser embarquer pour autant.

C’est donc plutôt pour les voyages au long cours à deux que cette BMW Série 4 420i sera la plus adaptée, profitant alors d’un confort plus qu’appréciable, grâce à un tarage de l’amortissement plutôt souple, bien aidé par la monte en 18 pouces de notre version d’essai. Les 300 Nm de couple offrent assez peu de sensations, mais ne seront pas de trop pour assurer des relances correctes, à condition d’avoir activé le mode Sport, qui joue sur la réactivité de la boîte de vitesse. Enfin, la direction à démultiplication variable de série sur la finition M Sport est très appréciable et améliore grandement l’expérience de conduite. On noter également tout l’arsenal technologique du coupé, même s’il faudra là encore allonger le chèque pour profiter d’une dotation complète, avec notamment le Drive Assist ou encore le régulateur de vitesse adaptatif ACC. Autant d’options indispensables, mais qui risquent néanmoins d’alourdir considérablement la facture finale, ce que l’on pourrait néanmoins reprocher à tous les constructeur allemands à l’heure actuelle. Enfin, avec une consommation moyenne affichée à 6,3 litres en cycle mixte, le coupé reste relativement peu gourmand, alors que ses 143 g/km lui feront écoper d’un malus plutôt raisonnable de 260 € seulement, et ce malgré l’absence d’hybridation.

Essai BMW Série 4 Coupé 420i : pour résumer

Photo poste de conduite BMW Serie 4 2020

Apportant une touche de fraicheur au sein de la gamme, la nouvelle BMW Série 4 commence très fort sa carrière, grâce à un style peu conventionnel mais qui marque un tournant pour la marque et qui fait tourner les têtes. Dynamique en apparence, le coupé manque néanmoins quelque peu d’entrain sur la route, avec un quatre cylindres trop discret, auquel les amateurs de sensations préféreront la version M440i, plus sportive. Quoi qu’il en soit, notre version d’essai saura alors plutôt séduire les chefs d’entreprise et tous ceux qui aiment voyager à deux avec tout le confort nécéssaire. Car de ça, elle n’en manque pas cette Série 4, qui profite d’une belle habitabilité et d’un intérieur aux petits oignons parfaitement isolé du monde extérieur, en plus d’une suspensions résolument typée pour les longs trajets. Il faudra néanmoins composer avec un prix élevé, qu’il faudra compléter avec de nombreuses options pour profiter d’un véhicule vraiment complet.

Essai BMW Série 4 Coupé 420i : notre avis

Design extérieur
Présentation intérieure
Technologie
Agrément de conduite
Passion
Rapport qualité / prix

Manquant de caractère et de dynamisme, la BMW Série 4 a encore quelques efforts à faire, mais jouit néanmoins d'un certain confort qui séduira les voyageurs.

Essai BMW Série 4 Coupé 420i : fiche technique

  • Moteur : quatre cylindres en ligne, essence, 1998 cm3, turbocompressé, injection directe, 16 soupapes
  • Puissance : 184 ch à 5 000 tr/min
  • Couple : 300 Nm à 1 350 tr/min
  • Dimensions : 4,77 x 1,85 x 1,38
  • 0 à 100 km/h : 7,5 secondes
  • Vitesse maximale : 240 km/h
  • Volume de coffre : de 440 à
  • Émissions de CO2 / malus : 143 g/km / 260 €
  • Consommation en cycle mixte : 6,3 l/100 km
  • Prix : à partir de 48 000 €

Essai BMW Série 4 Coupe 420i : les photos

Marie Lizak

Fondatrice et responsable éditoriale du site Une Fille Au Volant, je suis une passionnée de l'automobile dans tous ses aspects. J'ai pour vocation de partager ma passion avec légèreté et bonne humeur, sans oublier la rigueur et l'information, bien évidemment !

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