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Essai Peugeot 408 hybride 225 ch : que vaut la compacte surélevée ?

Quelques mois après la 308, Peugeot lance la 408, une version surélevée inédite dans la gamme. Avec ce positionnement étonnant, la compacte a t-elle des chances de devenir la nouvelle star de la marque ? La réponse dans notre essai.

Photo essai Peugeot 408 2022

Cela faisait déjà un petit bout de temps que les rumeurs allaient bon train au sujet de l’arrivée d’une version surélevée de la Peugeot 308. Un modèle alors inédit, qui permettrait à la marque au lion de rivaliser avec Renault et son Arkana, qui rencontre un franc succès depuis son lancement. Et pour cause, les SUV coupés plaisent beaucoup aux clients et ont le vent en poupe depuis quelques temps maintenant. Il serait alors dommage pour la firme sochalienne de laisser sa place à son rival au losange et de se laisser grappiller des parts de marché. Après de nombreux bruits de couloirs et une campagne de teasing, c’est donc en juin dernier que Peugeot a officiellement levé le voile sur sa très attendue 408. Un véhicule totalement nouveau dans la gamme, même si ce nom est déjà utilisé par la marque depuis de longues années. En Chine, la Peugeot 408 est une berline à coffre, dérivée de la 308, qui n’est pas commercialisée chez nous.

Mais si la compacte surélevée arrive tout juste dans la gamme, l’idée de lancer ce modèle remonte à 2015. Cette année là, les équipes en charge du style créent une maquette, illustrant ce à quoi pourrait ressembler la berline du futur. Et celle-ci prenait alors la forme de cette 408, qui n’avait pourtant été annoncée par aucun concept-car, la firme voulant garder la surprise complète. Premier modèle surélevé du constructeur à ne pas avoir de double zéro dans sa nomenclature, cette nouvelle venue n’est à vrai dire pas un SUV à proprement parler. Peugeot préfère en effet plutôt parler de compacte surélevée. Dérivée de la Peugeot 308 est aussi la cousine de la b dévoilée quelques semaines plus tard. Les deux partagent en effet leur base technique, ainsi que des dimensions similaires. Et pourtant, elles diffèrent très fortement par leur design, autant à l’intérieur qu’à l’extérieur.

Mais cette nouvelle création de la marque au lion est-elle aussi prometteuse que la 308 ? Tient-elle vraiment toutes ses promesses ? Pour le savoir, nous avons eu la chance de pouvoir prendre le volant de cette nouvelle Peugeot 408, sur les belles routes de la région de Sitges, en Espagne. L’occasion de découvrir les atouts de la berline fastback et de mieux appréhender son comportement routier. Embarquez avec nous !

Essai Peugeot 408 hybride 225 ch : un style détonnant

Photo statique Peugeot 408 2022

Pas besoin d’être un fin observateur pour remarquer que cette Peugeot 408 est dérivée de la 308. En effet, les deux compactes partagent de nombreux éléments esthétiques en commun, à commencer par les fameux crocs lumineux, désormais présents sur tous les modèles de la marque. Néanmoins, pas question pour les designers de la marque de faire un simple copier-coller. La berline surélevée se distingue alors de sa petite soeur par de nombreux détails stylistiques, à commencer par la calandre, qui s’inspire plutôt de celle de la Peugeot 3008. Même chose pour les optiques qui entourent cette dernière, et qui nous donnent un air agressif à la voiture. De grandes prises d’air factices viennent compléter l’ensemble, offrent encore plus de prestance à ce faciès. Au risque toutefois d’en faire un peu trop, les lignes de la voiture étant globalement très torturées. De profil aussi, la compacte fastback en impose, avec ses flancs sculptés et ses grandes jantes allant jusqu’à 20 pouces dans sa finition de lancement First Edition.

Certes, cette Peugeot 408 ne plaira pas forcément à tout le monde, alors qu’elle fait le parti-pris d’un design percutant et affuté, dans la lignée toutefois des précédentes productions de la marque. Mais ici, le trait est encore un peu plus audacieux. Résultat, tous les regards sont tournés vers la compacte surélevée, surtout lorsqu’elle est habillée du superbe Bleu Obsession, inspirée du concept Peugeot Instinct de 2017. Une teinte d’ailleurs livrée de série et exclusive à cette nouvelle venue dans la gamme qui se décline également en de nombreux autres couleurs en option. Enfin, la partie arrière de la 408 est très différente de celle de la 308, puisqu’elle se veut là encore un peu plus torturée. Nous découvrons alors un imposant boucler en plastique noir, ainsi qu’une signature lumineuse à LED très fine avec les feux reliés entre eux par un bandeau noir entrecoupé du nouveau logo de la marque. inauguré sur la 308.

Essai Peugeot 408 hybride 225 ch : habitabilité en hausse

Photo intérieur Peugeot 408 2022

Ouvrons maintenant la porte de la compacte pour nous glisser dans son poste de conduite. Et là, surprise. Ou pas, car il est strictement identique à celui de la 308 standard. A vrai dire, et comme nous l’a confié un porte-parole de chez Peugeot lors de sa présentation en avant-première quelques mois plus tôt, les designers ont travaillé sur les deux postes de conduite de même temps. Car oui, ils présentent tout de même de très légères différentes, dues notamment à la taille de la voiture. La 408 affiche en effet une longueur de 4,69 mètres, contre 4,37 mètres pour la compacte standard. Une sacrée différence qui profite évidemment à l’habitabilité, alors que notre modèle d’essai possède un empattement de 2,79 mètres (contre 2,68 mètres pour la 308). Ainsi, les passagers sont bien installés à bord de la compacte, malgré son toit légèrement plus incliné. Attention donc pour les plus grands gabarits, même si dans l’ensemble, la banquette est assez spacieuse pour tout le monde.

A l’avant, pas de grand changement à signaler dans cette Peugeot 408, alors que le poste de conduite est strictement identique. Le conducteur profite d’un siège confortable et offrant une position de grande amplitude de réglages, offrant en plus un maintien correct dans les courbes. Globalement, les ajustements et la qualité perçue est plutôt bonne, malgré la présence de queques plastiques durs tout de même. Le système d’info-divertissement est le même que celui de la 308, intégré dans un écran tactile de 10 pouces, associé à des raccourcis personnalisables, baptisés i-Toggles. Le tout est alors couplé à un combiné numérique 3D, tandis que l’i-Cockpit est reconduit, avec son petit volant, qui a toutefois légèrement grandi par rapport à celui de la toute première Peugeot 208 qui a inauguré cette présentation. Le volume de coffre est en nette hausse par rapport à la 308 standard, puisqu’il est affiché à 536 litres, contre 361.

Essai Peugeot 408 hybride 225 ch : plus confortable que dynamique

Photo dynamique face avant Peugeot 408 2022

Si la Peugeot 408 fait désormais l’impasse sur le diesel, elle conserve toutefois une offre thermique, très restreinte toutefois. En effet, si certains autres marchés peuvent profiter d’un moteur essence de 215 chevaux, les clients français doivent quant à eux se contenter du PureTech de 130 chevaux, associé à une boite automatique EAT8. Deux autres versions hybrides rechargeables complètent l’offres, avec 180 et 225 chevaux, associant alors un bloc quatre cylindres 1,6 litre à un moteur électrique. Durant notre essai, nous avons alors pu prendre le volant de la variante la plus performante coiffant la gamme, également couplée à une transmission automatique.

Mais en revanche, il s’agit bel et bien d’une architecture à deux roues motrices, et non d’une transmission intégrale contrairement à d’autres modèles hybrides du groupe. Un petit mot sur la boite de vitesse, déjà bien connue puisque présente sur de nombreuses autres voitures signées PSA (devenu Stellantis depuis sa fusion avec FCA). Comme toujours, celle-ci est très souple et agréable en conduite douce.

 Elle aura en revanche un peu plus de mal à suivre le rythme lorsque ce dernier s’accélère. Mais a vrai dire, cela n’est pas vraiment un souci, car vous verrez que la Peugeot 408 s’apprécie aussi mieux à une allure raisonnable. En effet, et contrairement aux modèles plus anciens du constructeur, et notamment les précédentes 308 et 208, mais également les 3008 et 5008, cette nouvelle arrivante mise plutôt sur le confort que sur le dynamisme.

Un parti-pris un brin déstabilisant quand on a connu des voitures incisives et affichant un comportement parmi les plus agiles parmi les marques généralistes. Et a vrai dire, c’est une petite déception pour nous, alors que la compacte surélevée affiche un caractère bien plus pataud que ce à quoi la firme nous avait habitué jusqu’alors. Sans doute que la motorisation hybride de 225 chevaux, qui ajoute environ 400 kilos à la balance n’y est pas pour rien non plus, même si les batteries sous le plancher aident toutefois à garder un centre de gravité assez bas.

D’ailleurs, si la voiture a tendance à prendre du roulis dans les virages, sa plateforme EMP2 demeure tout de même très performante et saine. En réalité, c’est surtout les trains roulants qui jouent un rôle dans ce comportement moins agile qu’avant, alors que ceux-ci sont très souples. Un vrai atout toutefois pour le confort, car c’est avant tout ce que devraient rechercher les clients de cette 408. Les suspensions prennent alors soin du dos des occupants, même sur des routes un peu cabossées. La direction semble quant à elle plus souples que celle de la 308 et à vrai dire, les deux voitures sont assez différentes en termes de comportement, malgré leurs nombreuses similitudes sur le papier.

Malgré son caractère moins acéré que la compacte, il faudra vraiment pousser l’auto dans ses retranchements pour vraiment se mettre en danger. On appréciera également le travail réalisé sur l’insonorisation, alors que le moteur est assez silencieux même lorsqu’il monte dans les tours, notamment sur les voies rapides.La motorisation hybride rechargeable est intéressante mais la batterie a malheureusement tendance à se vider assez rapidement. Il est toutefois possible de choisir parmi plusieurs modes de conduite, à savoir Electrique, Thermique et Sport, la premier forçant alors la marque en mode zéro-émission, permettant de parcourir environ 63 kilomètres.

Il est également possible d’optimiser l’autonomie en utilisant le mode B sur le levier de vitesse, accentuant alors la régénération d’énergie au freinage. Si la consommation est annoncée à 1,2 litres aux 100 km en cycle mixte, il faudra plutôt tabler sur 5 à 7 litres en fonction de la conduite, alors que notre essai se déroulait majoritairement sur des routes de montagne et des tracés sinueux. Enfin, le freinage est plutôt correct pour un véhicule hybride, le passage de la régénération au système mécanique se faisant de manière fluide et étant bien gérée.

Essai Peugeot 408 hybride 225 ch : pour résumer

Photo calandre logo Peugeot 408 2022

Très différentes de l’ancienne génération de modèles Peugeot, cette nouvelle 408 fait la part belle au confort et perd un peu de l’ADN de la marque en termes de dynamisme. Cependant, la compacte séduira tout à fait une clientèle un peu différente et peut-être plus âgée, plutôt à la recherche d’un modèle plus confortable. Il faudra alors opter pour les jantes de 20 pouces pour profiter d’un caractère plus agile et d’un toucher de route un peu différent. Mais quoi qu’il en soit, cette nouvelle arrivante dans la gamme reste rassurante et pleine de qualités, à commencer par sa dotation technologique et son espace à bord plutôt convaincant.

Essai Peugeot 408 hybride 225 ch : notre avis

Design extérieur
Présentation intérieure
Technologie
Agrément de conduite
Rapport qualité / prix

Si la Peugeot 408 perd en dynamisme par rapport à d'autres modèles de la gamme, elle offre tout de même un bon agrément de conduite et des prestations globales à la hauteur des attentes.

Essai Peugeot 408 hybride 225 ch : fiche technique

  • Moteur : quatre cylindres en ligne, 1 598 cm3, turbo, 16 soupapes, essence, injection directe + moteur électrique
  • Transmission : automatique à huit rapports, deux roues motrices
  • Puissance : 225 chevaux
  • Couple :  360 Nm
  • Dimensions : 4,69 x 2,06 x 1,73 mètres
  • Poids : 1 706 kg
  • 0 à 100 km/h : 7,8 secondes
  • Vitesse maximale : 233 km/h
  • Capacité de la batterie : 12,4 kWh
  • Autonomie en mode 100 % électrique : 63 km
  • Volume de coffre : 471 litres (536 litres en version thermique)
  • Émissions de CO2 / bonus : 26 g/km / 1  000 €
  • Consommation en cycle mixte : 1,2 l/100 km
  • Prix : à partir de 48 300 €

Essai Peugeot 408 hybride 225 ch : les photos

Marie Lizak

Fondatrice et responsable éditoriale du site Une Fille Au Volant, je suis une passionnée de l'automobile dans tous ses aspects. J'ai pour vocation de partager ma passion avec légèreté et bonne humeur, sans oublier la rigueur et l'information, bien évidemment !

Un commentaire

  1. Merci pour ce très bon essaie , bien mieux que d’autre média automobile plus grand , cette 408 est vraiment magnifique surtout en rouge mais manque de classe sans les nouvelle jantes en option , ce qui est dommage chez Peugeot c’est que si tu ne prend pas la version haut de gamme la voiture est bine moins belle , une bonne stratégie de vente mais dommage pour les clients qui ne peuvent dépenser autant dans une voiture .
    Dans tous les cas peugeot va enterré l’Arkana qui fait déjà vieillot 😂.

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