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Essai BMW i4 M50 : le grand tourisme zéro-émission

La Série 4 se décline en une inédite version électrique, la BMW i4. Nous en avons pris le volant dans sa version M50, qui coiffe la gamme en attenant la future M4 branchée.

Photo essai BMW i4 M50 électrique 2022

Comme tous les constructeurs, BMW va aussi devoir passer à l’électrique sous peu. En effet, il est bon de rappeler que la vente de voitures thermiques sera interdite dans toute l’Union Européenne dès 2035. Une échéance qui se rapproche à grands pas, et à laquelle se préparent donc tous les constructeurs, à commencer par la marque à l’hélice. A tel point que celle-ci vise 50 % de ventes électriques d’ici à 2030, sans pour autant annoncer vouloir arrêter la commercialisation de modèles à combustion interne. Au contraire de Mini, qui prévoit quant à elle de devenir une marque 100 % électrique à partir de 2030. S’il y aura encore des quatre cylindres chez BMW, la firme allemande souhaite quant à elle tout de même massivement verdir sa gamme, et cela avait déjà bien commencé au cours des dernières années. En effet, on se rappelle notamment de l’i3 en 2013, première voiture électrique du catalogue, suivie par le premier hybride rechargeable un an plus tard, la BMW i8.

Depuis, d’autres modèles sont venus étoffer la gamme, avec les iX1, iX3, iX et autres i7, sans oublier bien sûr la BMW i4, notre star du jour. Totalement inédite dans la gamme branchée de la marque allemande, la berline électrique n’est toutefois pas totalement inconnue. En effet, il s’agit tout simplement d’une version zéro-émission de la Série 4 Grand Coupé thermique que l’on connaît déjà très bien, et qui fut lancée bien plus tôt, en novembre 2021. Nous avions d’ailleurs déjà pu en prendre le volant dans sa version 420i lors d’un précédent essai. Cette nouvelle i4 reprend donc le style de sa grande soeur, à quelques détails près. En revanche, les deux sont très différentes sur de nombreux points, comme nous avons pu le voir durant notre prise en main. Bien loin d’un simple copier-coller donc, les deux autos possèdent chacune leur propre philosophie. Rivale de la Tesla Model 3, entre autres, cette nouvelle venue semble très prometteuse sur le papier.

Mais attention à celui qui prendrait cette M50 pour une M4, car vous risqueriez d’être déçus. Malgré sa puissance, cette version n’a pas vocation à être une variante hautes performances de la berline en attendant l’arrivée de la « vraie M ». Mais une fois que l’on a cela en tête, on peut alors apprécier cette nouvelle arrivante comme il se doit. Nous vous proposons d’embarquer avec nous pour cet essai branché !

Essai BMW i4 M50 : un style dans la continuité…

Photo arrière BMW i4 M50 Sanremo Green 2022

Vous l’avez donc remarqué en jetant un oeil aux photos de cette nouvelle BMW i4, celle-ci ressemble quasiment comme deux gouttes d’eau à sa grande soeur, la Série 4. Et a vrai dire, c’est tout à fait normal, car les deux berlines partagent la même plateforme, à savoir la CLAR, qui équipe également les Série 7, X3, Série 8 et autres iX et X6. Il s’agit également de la même base technique que la Toyota Supra, qui partage ses dessous avec la Z4 de dernière génération. Il est donc logique que la berline électrique hérite de lignes très similaires à la version thermique, ce qui devrait également permettre aux clients de ne pas être trop déstabilisés. Néanmoins, en y regardant d’un peu plus près, on remarque tout de même quelques éléments légèrement différents entre les deux voitures. A commencer par la fameuse calandre très controversée, qui avait fait couler beaucoup d’encre au lancement de la Série 4.

Celle-ci est ici pleine sur notre modèle d’essai, ce qui lui permet de se distinguer de la version à combustion interne. En jetant un oeil à l’arrière, on remarquera également l’absence de sorties d’échappement bien sûr, tandis que le bouclier demeure quant à lui assez agressif. C’est d’ailleurs notamment le cas sur notre voiture, qui profite d’un pack M dont la plupart des éléments sont livrés de série sur la version M50. Celui-ci inclut entre autres une lèvre avant, ainsi que le ciel de pavillon M. En revanche, il faudra aller fouiller dans le catalogue des options pour profiter des jantes de 20 pouces notre version d’essai, qui font tout de même leur petit effet. En termes de dimensions, la BMW i4 est strictement identique à la Série 4 Gran Coupé avec une longueur de 4,78 mètres pour 1,85 mètre de large et 1,45 mètre de haut. La silhouette est élancée et plutôt harmonieuse, tandis que la partie arrière est plutôt réussie, même si cela reste très subjectif.

Essai BMW i4 M50 :… mais un intérieur qui change radicalement

Photo poste de conduite et écran BMW i4 M50 2022

Si l’extérieur de la berline électrique est sensiblement le même que celui de la version thermique, ce n’est pas tout à fait la même chanson en ce qui concerne l’intérieur. En effet, le poste de conduite est ici radicalement différent, et nettement plus moderne que ce proposait jusqu’alors le constructeur. En effet, si la Série 4 possède un écran tactile séparé du combiné numérique, l’i4 s’offre quant à elle une grande dalle numérique réunissant les deux écrans, désormais accolés. Le résultat est plutôt réussi, mais nous rappelle évidemment certaines productions d’une marque concurrente arborant une étoile sur son capot. Mais qu’importe, car de toutes façons, tout le monde commence à s’y mettre. Le système d’infodivertissement, logé dans l’écran central de 14,9 pouces légèrement incurvé est plutôt intuitif. Dommage toutefois que celui-ci intègre désormais les commandes de la climatisation, qui ne sont plus des boutons physiques. Mais dans l’ensemble, tout est facile à prendre en main et réactif et c’est un excellent point à noter.

Bien sûr, la qualité est toujours au rendez-vous, qu’il s’agisse des matériaux comme des assemblages, alors que l’ensemble est visuellement très flatteur. Evidemment, tout le monde n’appréciera pas forcément la planche de bord très épurée, mais c’est avant tout une question de goût. Car il faut avouer que dans l’ensemble, les prestations sont très bonnes. Les sièges sont confortables, tandis que la position de conduite est agréable et offre une large amplitude selon les gabarits. Profitant d’un empattement plutôt généreux de 2,86 mètres, la BMW i4 est aussi spacieuse que la version thermique. Et ce grâce notamment à des batteries très fines, implantées sous le plancher. Ainsi, l’espace aux jambes et à la tête est très bon et strictement identique à la Série 4 Gran Coupé. Un très bon point, alors que son design extérieur aurait pu laisser penser à une banquette arrière plus étriquée. Enfin, le volume de coffre est plutôt correct, puisqu’il oscille entre 470 et 1 290 litres.

Essai BMW i4 M50 : gare aux apparence

Photo BMW i4 M50 2022

Vous vous en doutez bien, aucun six cylindres en ligne ne se cache sous le capot de cette BMW i4, bien qu’elle arbore effectivement le logo M tant apprécié des fans de la marque. Sous cette carrosserie de berline coupé se cache en effet une motorisation 100 % électrique, qui se décline en plusieurs versions en fonction de la finition choisie. Et c’est simple, car il n’y en a que deux : la variante eDrive 40, forte de 340 chevaux et la M50, qui revendique quant à elle pas moins de 544 équidés pour un couple maximal totalement fou de 795 Nm. Résultat, le 0 à 100 km/h est réalisé en 3,9 secondes, et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça pousse très, très fort. En effet, toute la puissance et le couple arrivent de manière instantanée, et contrairement à ce qui se fait chez Tesla par exemple, l’accélération ne s’essouffle pas au-dessus des 100 km/h. Une simple pression sur la pédale de droite et la voiture repart, comme lors d’un départ arrêté. C’est bluffant.

Mais si la BMW i4 M50 accélère encore plus fort qu’une Tesla Model 3 Performance malgré ses 2,2 tonnes, il ne faut tout de même pas la prendre pour ce qu’elle n’est pas. Car malgré son badge M et son apparence évidemment sportive, la berline n’a pas vocation à battre des records de vitesse sur le Nürburgring. Elle se sentira en revanche bien plus à l’aise sur les roues rapides et sur l’Autobahn, alors qu’elle profite de suspensions adaptatives livrées de série sur cette version dont la fermeté varie en fonction du mode de conduite sélectionné. En configuration confort, l’ensemble est satisfaisant, même si certaines aspérités se font tout de même ressentir, ainsi que les ralentisseurs trop raides. En mode Sport, l’ensemble se raffermit alors afin de gagner en stabilité, sans toutefois trop réduire le confort pour autant. La direction aussi devient plus dure, mais elle manque tout de même encore un peu de précision, quel que soit le mode choisi. Le comportement dynamique est correct pour une voiture de cet acabit, alors que le centre de gravité abaissé grâce au poids des batterie joue pour beaucoup.

Bien sûr, la berline n’est pas un monstre de sportivité, et elle atteint rapidement ses limites sur les routes trop sinueuses, alors que l’arrière à tendance à chasser malgré la transmission intégrale. Hormis sur la neige, celle-ci n’aura d’ailleurs que peu d’intérêt dans des conditions de conduite normale, d’autant plus qu’elle alourdit considérablement l’ensemble. La répartition des masses est quant à elle quasiment à l’équilibre, ce qui permet à notre i4 de profiter d’un comportement sain à condition de ne pas la pousser dans ses retranchements. Moins affutée qu’une Tesla Model 3 Performance, la berline allemande n’a pas les mêmes ambitions non plus. Car elle est plutôt dédiée aux longs voyages qu’aux virées sportives, et dans ce domaine, elle se révèle tout à fait à son aise. Compatible avec les bornes rapides Ionity, notre modèle d’essai embarque une batterie de 80,7 kWh qui n’a alors besoin que d’une vingtaine de minutes pour passer de 10 à 80 % à une puissance de 200 kW.

Essai BMW i4 M50 : pour résumer

Photo capot BMW i4 M50 2022

Malgré son nom et ses badges M, la BMW i4 M50 n’est pas vraiment une sportive à proprement parler. Mais cela ne l’empêche pas pour autant de faire preuve d’un certain dynamisme malgré tout. Elle demeure toutefois plutôt faire pour les trajets plus tranquilles, même si la haute vitesse ne lui fait pas peur. A condition toutefois d’avoir des bornes sur son trajet, car avec une consommation moyenne de 23,6 kW, autant dire que l’autonomie fond comme neige au soleil ! Comme souvent chez les marques allemandes, le prix demeure encore bien trop élevé, d’autant plus qu’il faudra bien remplir le panier d’options pour profiter d’une voiture vraiment bien équipée. Et là, la facture grimpe très vite. Dommage, d’autant plus que la berline électrique n’a pas le droit au bonus écologique dans cette version M50 !

Essai BMW i4 M50 : notre avis

Design extérieur
Présentation intérieure
Technologie
Agrément de conduite
Rapport qualité / prix

Dynamique sans être sportive, la BMW i4 M50 est une bonne routière technologique et confortable. Mais elle reste trop lourde et un peu chère !

Essai BMW i4 M50 : fiche technique

  • Moteur : électrique
  • Transmission : automatique, intégrale
  • Puissance : 544 ch
  • Couple : 795 Nm
  • Dimensions : 4,78 x 1,85 x 1,45 mètres
  • Poids : 2 290 kg
  • 0 à 100 km/h : 3,9 secondes
  • Vitesse maximale : 225 km/h
  • Capacité de la batterie : 84 kWh
  • Autonomie : environ 400 kilomètres
  • Volume de coffre : de 470 à 1 290 litres
  • Émissions de CO2 / bonus écologique : 0 g/km / non éligible au bonus
  • Consommation en cycle mixte : 23,6 kW / 100 km
  • Prix : à partir de 71 650 €

Essai BMW i4 M50 : les photos

Marie Lizak

Fondatrice et responsable éditoriale du site Une Fille Au Volant, je suis une passionnée de l'automobile dans tous ses aspects. J'ai pour vocation de partager ma passion avec légèreté et bonne humeur, sans oublier la rigueur et l'information, bien évidemment !

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