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Essai Mercedes-Benz EQS : la limousine électrique anti-Tesla

Nouveau vaisseau-amiral de la marque, la Mercedes EQS est la berline électrique de tous les superlatifs. Une vraie tueuse de Model S ? La réponse ci-dessous.

Photo Mercedes EQS 450+ 2022

Lorsque l’on parle de limousines de luxe, on a généralement tendance à les associer à de grosses cylindrées et à des moteurs en V. Sauf que les temps changent, et aujourd’hui, les constructeur sont exhortés, voire contraints de bannir ces motorisations de leur gamme afin de réduire leurs émissions polluantes. Alors que les normes deviennent de plus en plus strictes, les marques n’ont donc plus trop d’autre choix que de passer à l’hybride rechargeable ou au tout-électrique. C’est justement cette direction qu’a pris Mercedes, qui a lancé sa gamme EQ en 2019 avec le lancement de l’EQC. Depuis le catalogue s’est agrandi, avec l’arrivée entre autres d’un tout nouveau vaisseau-amiral, qui n’est autre que l’EQS. Marquant un véritable tournant pour la firme allemande mais aussi pour le segment des limousines, cette cousine zéro-émission de la Classe S est une vraie petite révolution. Se positionnant comme le fleuron de la marque, la grande berline multiplie les innovations sur tous les points.

Outre son look épuré et dynamique, qui devrait faire tourner les têtes sur son passage, cette nouvelle Mercedes EQS est la berline de tous les superlatifs. Autonomie record, intérieur digne des concept-cars les plus fous avec sa planche de bord numérique et confort de limousine, bref, cette nouvelle arrivante dans la gamme à toutes les cartes en mains pour ringardiser ses rivales. Et il y en a une qui devrait trembler : la Tesla Model S. Longtemps vue comme la référence du segment, la berline californienne aura fort à faire avec cette EQS, qui a bien l’intention de lui donner un bon coup de vieux. Bref, la grande berline arrive dans un univers de plus en plus concurrentiel, mais semble avoir tous les atouts pour se faire une belle place au soleil, apportant vraiment de la nouveauté. Que l’on aime ou pas, Mercedes a vraiment mis le paquet avec son nouveau porte-drapeau, qui devrait néanmoins être réservé à une clientèle restreinte, du fait de son grand gabarit et de son prix, qui n’est évidemment pas à la portée de toutes les bourses.

Mais si cette Mercedes EQS séduit sur le papier, qu’en est-il sur la route ? Nous vous proposons de le découvrir dans notre essai, au volant de la version 450+.

Essai Mercedes-Benz EQS : concept-car roulant

Photo arrière Mercedes EQS 2022

Souvenez-vous en 2019, Mercedes levait le voile au salon de Francfort sur un étonnant concept baptisée Vision EQS, annonçant alors l’arrivée d’une grande berline haut de gamme 100 % électrique. Deux ans plus tard naissait la version de série, révélée au grand public à l’occasion du salon de Shanghai, un lieu bien choisi alors que la Chine représente un marché important pour la marque, et globalement pour tous les modèles zéro-émission. Contrairement à la plupart des modèles de production, la berline conserve alors des lignes très proches de l’étude de style, ce qui n’est évidemment pas pour nous déplaire, au contraire. Bien sur, cela reste purement subjectif, mais il est indéniable que cette Mercedes EQS en impose, avec ses lignes épurées et sa silhouette en forme d’arc, tout en courbes.

Très élégante, cette berline aux airs de coupé futuriste a avant tout été conçue pour optimiser la pénétration dans l’air. Mission accomplie, avec un Cx établi à 0,20, grâce à une foule de détails, dont les poignées intégrées aux portières, déjà présentes chez d’autres marques néanmoins. Si cette EQS se positionne comme la cousine zéro-émission de la Mercedes Classe S, les deux sont néanmoins relativement éloignées sur le plan du style, notre modèle d’essai ayant abandonné la silhouette tricorps de la berline thermique. A l’avant, nous retrouvons alors un faciès commun à tous les modèles de la gamme EQ, avec cette calandre pleine baptisée « Black Panel » intégrant les optiques dans son prolongement.

Le tout se veut alors très lisse mais non dénué de caractère, avec les deux larges prise d’air sur le bouclier, rappelant les modèles AMG. A l’arrière, l’ensemble se veut tout aussi futuriste, avec une signature lumineuse tout en finesse et des feux débordant très largement sur les flancs. Ceux-ci sont alors reliés entre eux par une bande elle aussi éclairée. Le reste demeure plutôt conventionnel, bien que très épuré également, là encore au profit de l’aérodynamisme. Sans surprise, et comme la plupart des berlines de luxe, cette Mercedes EQS propose un catalogue de teintes très sobre, laissant le choix entre 11 couleurs, associées à quatre styles de jantes de 20 et 21 pouces.

Essai Mercedes-Benz EQS : luxe et volupté

Photo hyperscreen Mercedes EQS 2022

Il est dès à présent temps de nous installer à bord de cette Mercedes EQS, dont le poste de conduite fait encore un bond en avant par rapport à ce que nous propose la marque depuis le renouvellement de la Classe A. Une pression du pied sur la pédale de frein suffit alors à fermer la porte, une fonctionnalité certes un peu gadget, et qui existe déjà chez Tesla mais à laquelle on s’habitue vite, il faut bien l’admettre. Entre luxe et technologie, le cockpit de la berline électrique impressionne, avec sa planche de bord intégralement numérique, constituée de trois écrans d’une taille totale de 1,41 mètre. Une option baptisée Hyperscreen MBUX et facturée tout 8 650 € tout de même, qui est alors remplacée par un simple écran tactile de 12,8 pouces et un combiné numérique si elle n’est pas cochée dans le configurateur.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que cet habitacle impressionne, au risque néanmoins d’effrayer un peu les néophytes. Rassurez-vous toutefois, on trouve rapidement ses marques, alors que l’écran central est bien pensé, de même que le combiné numérique. On appréciera également l’affichage tête-haute en réalité augmentée, là encore pas indispensable mais qui vaut toutefois le coup d’oeil. Comme la plupart des berlines de son genre, la Mercedes-Benz EQS s’apprécie surtout à l’arrière. Avec son empattement affiché à 3,21 mètres, celle-ci accueille confortablement les passager installés sur la banquette, qui profitent d’un bel espace aux jambes. Dommage néanmoins que la place du milieu ne profite pas d’un plancher plat, comme sur la plupart des voitures électriques.

De son côté, le conducteur n’est pas en reste, profitant d’un siège chauffant moelleux et à l’excellent maintien, réglable bien sûr électriquement, comme celui du passager. Bien sûr, la qualité perçue est extrêmement bonne, de même que celle des matériaux, même s’il faudra aller piocher dans le catalogue des option pour profiter d’une sellerie en cuir. Difficile de trouver des défauts au poste de conduite de la berline, qui offre également de nombreux rangements un peu partout. De son côté, le volume de coffre est tout bonnement impressionnant, puisqu’il oscille alors entre 610 et 1 770 litres lorsque les sièges arrière sont rabattus.

Essai Mercedes-Benz EQS : le luxe à son paroxysme ?

Photo calandre Mercedes EQS 2022

Après avoir fait le tour du propriétaire de la berline électrique, et avoir découvert les spécialités de son étonnant poste de conduite, il est désormais temps de nous intéresser à ce que cette Mercedes EQS a sous le capot. Ne cherchez pas de moteur thermique, puisque sa gamme est uniquement composée de motorisations électriques, se déclinant alors en trois versions. La première, qui constitue l’entrée de gamme n’est autre que notre version d’essai, baptisée 450+ et développant alors pas moins de 333 chevaux, envoyés uniquement vers les roues arrière. Elle est alors suivie par une déclinaison 580 4Matic, équipée d’une transmission intégrale et affichant 523 chevaux. Enfin, une variante Mercedes-AMG 53 4MATIC+ est également disponible, avec une puissance totale de 658 équidés, là encore répartis entre les quatre roues.

Nous avons de notre côté jeté notre dévolu sur la version la moins chère, qui devrait également constituer le plus gros des ventes, séduisant très probablement les entreprises spécialisées dans le transport de personnes, ainsi que les grands p patrons, à la recherche d’un véhicule confortable pour se faire conduire. Car dire que cette Mercedes EQS chouchoute ses occupants est un doux euphémisme, tant l’ensemble est silencieux et agréable à vivre. En plus de l’ambiance résolument raffinée à bord, la berline plonge ses passagers dans un véritable cocon de calme et de douceur, grâce à une excellente insonorisation, associée au silence de la motorisation électrique. En ville comme sur des trajets plus longs et à un rythme plus soutenu, la berline donne l’impression de flotter, comme un tapis volant.

Un tour de force que l’on doit entre autres au typage très souple des suspensions pneumatiques livrées de série, qui mettent le confort devant le dynamisme. Cela se traduit donc par une prise de roulis qui reste présente, bien que maîtrisée tout de même. L’ensemble demeure extrêmement sain et rassurant, même à haute vitesse, tandis que le châssis est très performant. Mais la berline s’appréciera infiniment plus à allure de sénateur que sur des routes sinueuses, pâtissant en effet d’un poids pachydermique, établi à 2,5 tonnes tout de même.

Cela se ressent très fortement, malgré des accélérations très franches et une direction très souple, et il faudra mieux adopter un rythme doux pour vraiment tirer parti de toutes les qualités de l’auto. Et celles-ci sont nombreuses, à commencer par sa grande maniabilité, malgré ses dimensions imposantes. On la doit à son système à quatre roues directrices très performant, qui rend la grande berline presque aussi facile à conduire qu’une citadine. Le tout dans un confort et un silence royal, sans parler bien sûr des ralentisseurs, qui semblent se fondre dans le bitume au passage de cette EQS.

En revanche, si la régénération au freinage peut être réglée selon trois modes, celle-ci ne semble pas toujours être très efficace, et peut parfois conduire à de mauvaises surprises lorsqu’elle ne fonctionne pas correctement. D’autant plus que le freinage « physique » reste malheureusement très médiocre, ce qui est évidemment décevant pour une auto de cet acabit. On apprécie en revanche les différents modes de conduite, même si notre préférence ira à la configuration confort, la plus adaptée selon nous. Mais qui dit berline haut de gamme dit forcément chauffeur. Mais a défaut de pouvoir nous faire conduire durant cet essai, nous avons pu profiter de l’excellent système de conduit semi-autonome, sans doute l’un des plus aboutis du marché à l’heure actuel.

De quoi presque nous faire croire à un chauffeur personnel, si nous n’étions pas obligé de garder les mains sur le volant ! Un vrai atout pour cette berline conçue pour tailler la route, pouvant alors en théorie parcourir pas moins de 700 kilomètres en une seule charge. Celle-ci peut alors s’effectuer à une puissance maximale de 200 kW sur une borne rapide telles que celles proposées par Ionity, permettant de passer de 10 à 80 % en seulement 31 minutes. Dix heures sont alors nécessaires sur une prise 11 kW, une durée qui peut alors être réduite à cinq heures via une prise 22 kW.

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Essai Mercedes-Benz EQS : pour résumer

Photo combiné numérique Mercedes EQS 2022

Cette Mercedes EQS a t-elle toutes les cartes en mains pour faire de l’ombre à la Tesla Model S ? Assurément. Car nul doute que la berline électrique à l’étoile est bien plus aboutie que sa rivale, bien que les deux ciblent en réalité deux clientèles différentes. Car là où la Californienne mise plus sur son dynamisme, l’Allemande met plutôt l’accent sur le confort. N’usurpant pas son appellation de limousine de luxe, notre modèle d’essai se savoure à allure douce, qui permet de profiter de tout son silence et son confort. Si l’intérieur peut sembler un peu gadget, il n’en reste pas moins impressionnant et devrait plaire aux amateurs de technologie. Et contrairement à ce que nous aurions pu craindre, l’Hyperscreen se révèle très intuitif, même pour les non-initiés. Seul l’aspect dynamisme de la berline pêche un peu, bien que l’ensemble se montre toujours très rassurant. Dommage que le chauffeur ne soit pas fourni avec !

Essai Mercedes-Benz EQS : notre avis

Design extérieur
Présentation intérieure
Technologie
Agrément de conduite
Rapport qualité / prix

Luxueuse, confortable et technologique, la Mercedes EQS est un véritable cocon roulant, qui n'est néanmoins pas à la portée de toutes les bourses.

Essai Mercedes-Benz EQS : fiche technique

  • Moteur : un moteur électrique sychrone sur l’essieu arrière
  • Transmission : automatique, propulsion
  • Puissance : 333 ch
  • Couple : 568 Nm
  • Dimensions : 5,22 x 1,93 x 1,51 m
  • Poids : 2 480 kg
  • 0 à 100 km/h : 6,2 secondes
  • Vitesse maximale : 210 km/h
  • Capacité de la batterie : 107,8 kWh
  • Autonomie : 780 km WLTP
  • Volume de coffre : de 610 à 1 770 litres
  • Consommation moyenne : 15,8 kWh/100 km
  • Émissions de CO2 / bonus : 0 g/km / pas de bonus
  • Prix : à partir de 127 250 €

Essai Mercedes-Benz EQS : les photos

Marie Lizak

Fondatrice et responsable éditoriale du site Une Fille Au Volant, je suis une passionnée de l'automobile dans tous ses aspects. J'ai pour vocation de partager ma passion avec légèreté et bonne humeur, sans oublier la rigueur et l'information, bien évidemment !

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