Essai Audi RS Q3 Sportback : concentré de puissance

Un cinq cylindres iconique et un look ravageur. Telle est la recette de l’Audi RS Q3 Sportback, au caractère bien trempé.

Si vous suivez quelque peu l’actualité automobile, vous savez sans doute que les SUV ont plus que jamais la côte. Qu’ils soient citadins, compacts, familiaux ou sportifs, ils rencontrent depuis plusieurs années un succès presque indécent. Pas étonnant qu’ils se déclinent à toutes les sauces, et de plus en plus dans des versions dynamiques, ce qui aurait été considéré comme une véritable hérésie quelques décennies plus tôt. Désormais, plus personne n’y échappe, alors que même les marques de luxe s’y sont mises, dont Bentley et Lamborghini. D’autres constructeurs avaient cependant déjà ouvert la voie bien avant, dont Audi, qui avait lancé la première génération de son RS Q3 en 2013. Cinq ans plus tard, une nouvelle mouture voit le jour, basé sur la 2ème version du Q3, officiellement lancé en fin d’année 2018.

Une déclinaison gavée aux hormones, embarquant sous son capot un cinq cylindres déjà bien connu des passionnés de la marque aux anneaux. Et pour cause, celui-ci est repris des Audi TT RS et autres RS 3, dont la troisième génération vient tout juste d’être dévoilé. Cet ingrédient magique devrait donc apporter un peu de piment supplémentaire à un véhicule qui n’en manque déjà pas. C’est d’ailleurs tout particulièrement le cas avec cette nouvelle déclinaison Sportback, inaugurée sur cette seconde génération et se distinguant par une silhouette de SUV coupé très en vogue. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la marque aux anneaux possède désormais une certaine expérience en matière de SUV sportifs, puisque désormais, la quasi totalité de ses modèles surélevés se déclinent en version S ou RS, du petit Q2 au Q7.

Nous avons de notre côté pris le volant de l’Audi RS Q3 Sportback le temps d’un week-end, afin de mieux appréhender ce SUV sportif au caractère bien trempé. Nous vous proposons de découvrir notre essai complet ci-dessous !

Essai Audi RS Q3 Sportback : look ravageur

Renouvelé en 2018, l’Audi Q3 adopte un style revu en profondeur, largement modernisé sans pour autant changer radicalement par rapport à l’ancien. Au programme, des traits plus agressifs, notamment à l’avant, avec une signature lumineuse redessinée de même que la calandre Singleframe. Logique donc que la déclinaison RS reprenne les grandes lignes du SUV, tout en musclant bien sûr son jeu avec des éléments spécifiques lui donnant plus de prestance. Si la large calandre conserve la même forme, elle s’offre en revanche un motif en nid d’abeille caractéristique des versions sportives. Celle-ci est alors entourée de deux larges prises d’air, contribuant à lui offrir un faciès qui affiche ses ambitions. Les connaisseurs remarqueront également la fine ouverture sur le capot, inaugurée sur la dernière génération de l’A1 et rendant hommage à la mythique Audi Quattro des années 1980. Le profil aussi est évidemment plus bodybuildé que la version standard, avec des passages de roues élargis de 10 millimètres, tandis que sa silhouette élancée de cette version Sportback attire inévitablement l’oeil des passants.

Et pour cause, celle-ci se distingue par une lunette plus inclinée et un toit fuyant style coupé, très tendance ces derniers temps, que ce soit chez Porsche avec son Cayenne jusqu’à chez Renault avec son nouvel Arkana. Les jantes spécifiques de 20 pouces complètent le look du SUV aux anneaux, qui peuvent cependant être remplacées par l’une des sept autres montes de 21 pouces. A l’arrière, les plus observateurs remarqueront que le large diffuseur noir est désormais percé de deux grosses sorties d’échappement ovales, tandis que la précédente génération n’en avait qu’une seule. D’ailleurs, ce RS Q3 2ème du nom se montre globalement plus dynamique visuellement que son prédécesseur, assumant alors plus que jamais son ADN sportif, pour notre plus grand plaisir. Car s’il sort ses muscles, le SUV n’en est pas caricatural pour autant, et c’est assez appréciable pour le souligner. C’est d’autant plus le cas dans sa teinte de série Gris Nardo, bien qu’il soit possible d’opter pour une couleur bien plus flashy, dont le très beau Vert Kyalami de notre version d’essai (500 €).

Essai Audi RS Q3 Sportback : étonnante sobriété

Après avoir admiré la plastique plus que séduisante de cet Audi RS Q3, il est maintenant temps de prendre place à l’intérieur. Et si le plumage du SUV se veut assez déluré, bien que la teinte de caisse y soit pour beaucoup, ce n’est en revanche absolument pas le cas du poste de conduite, qui reste quant à lui dans la même veine que le reste de la gamme. Pas de quoi être dépaysé donc, alors que nous nous installons dans des sièges sport fermes et offrant un bon maintien, sans pour autant oublier d’être confortables. La planche de bord reste quant à elle très classique, avec son écran tactile déjà bien connu au sein du catalogue de la marque, associé au combiné numérique également présent sur le reste de la gamme. Un Virtual Cockpit personnalisable profitant d’un affichage spécifique sur le SUV sportif et toujours très convaincant, qui surplombe alors un volant à méplat sur lequel prend place un bouton RS, permettant de passer d’un mode de conduite à l’autre sans quitter la route des yeux.

Si la qualité perçue est évidemment très bonne, on regrettera néanmoins la présence de quelques plastiques durs assez visibles, ce qui reste très décevant pour une auto pourtant premium, au prix qui l’est tout autant. Par ailleurs, et comme c’est le cas sur la plupart des productions du groupe Volkswagen, l’habitacle reste très sobre, voire même un peu trop austère, d’autant plus pour un modèle sportif au look aussi assumé. Il faudra alors opter pour un pack optionnel facturé entre 1 110 et 1 350 € pour avoir le droit à un peu de couleur. Mais le vrai atout de cet Audi RS Q3 reste surtout son bel espace à bord, qui fera de lui un modèle idéal pour les parents souhaitant se faire plaisir en emmenant leurs petites têtes blondes à l’école. Car avec un empattement de 2,68 mètres, le SUV compact peut accueillir relativement confortablement les passagers à l’arrière, malgré une garde au toit légèrement réduite par rapport à la version standard. De son coté, le volume de coffre oscille entre 530 et 1 525 litres, ce qui reste plus que correct pour le segment, et d’autant plus pour un modèle affichant d’aussi hautes performances.

Essai Audi RS Q3 Sportback : dynamique et polyvalent

Il est désormais temps pour nous de boucler notre ceinture et de démarrer cet Audi RS Q3 Sportback afin de voir ce qu’il a vraiment dans le ventre. En l’occurence, un cinq cylindres 2,5 litres turbo TFSI, déjà bien connu des fans de la marque aux quatre anneaux. Et pour cause, celui-ci équipe déjà la TT RS, ainsi que la RS 3, dont la 3ème génération a été révélée quelques mois plus tôt. Celui-ci conserve alors des caractéristiques techniques bien connues, avec une puissance qui s’élève à 400 chevaux pour un couple maximal établi à 480 Nm. Un moteur plutôt prometteur sur le papier donc, d’autant plus qu’il a reçu en 2018 une distinction au lors du Prix International du Moteur de l’Année, dans la catégorie des blocs de 2,0 à 2,5 litres. Celui-ci est alors relié à une transmission intégrale Quattro et une boite à double embrayage S Tronic à sept rapports. Un ensemble moteur/boite plutôt convaincant, même si l’usage des palettes reste plus que recommandé si vous souhaitez tirer parti des qualités dynamiques du cinq cylindres, la transmission manquant parfois de réactivité, même en mode Sport.

Le moteur se révèle quand à lui très souple et volontaire, permettant de réaliser le 0 à 100 km/h en 4,5 secondes seulement. Une belle performance, surtout lorsque l’on sait que cet Audi RS Q3 pèse pas moins de 1 775 kilos tout de même. Un poids conséquent, que l’on doit en grande partie à la transmission intégrale, qui alourdit considérablement l’auto. Celle-ci lui permet cependant de d’offrir une bonne tenue de route et une certaine efficacité, au détriment des sensations, qui restent assez aseptisées. Si l’ensemble est en effet très équilibré et sain, malgré sa hauteur de caisse qui aurait pu laisser présager un roulis plus important, le SUV ne transpire pas la radicalité pour autant. La direction rigide, la suspension raffermie ainsi que le châssis Sport RS rabaissé de 10 millimètres lui confèrent néanmoins un certain dynamisme, de même que l’amortissement piloté, proposé en option. Les prestations sont plus que convaincantes, bien que les amateurs de sportivité iront plutôt chercher du côté de la RS 3, plus affutée. Car si cet Audi RS Q3 Sportback est une machine qui vaut le coup d’oeil, son intérêt sportif ne saute pas forcément aux yeux.

En réalité, il ne faut pas prendre le SUV pour une bête de circuit, mais plutôt comme un véhicule dynamique et polyvalent. Plusieurs modes de conduite sont alors proposés via le sélecteur Audi Drive Select, permettant d’adapter les caractéristiques du moteur, de la boite et de la suspension en fonction de la situation et des besoins. En mode Confort, cet Audi RS Q3 Sportback montre alors une toute autre facette de sa personnalité, bien plus sage. La direction devient plus souple, offrant néanmoins toujours une bonne remontée d’information, tandis que l’échappement se fait plus discret. Cependant, si la suspension s’assouplit également très légèrement, l’ensemble reste assez ferme, ce qui nuit quelque peu au confort général, sans que cela ne soit trop grave pour autant. Très docile en ville, le SUV aux anneaux est également à l’aise lors des plus longs voyages, profitant alors d’une bonne insonorisation, tandis que les reprises et les dépassements se font de manière efficace. Livré de série avec des freins en acier ventilés et perforés, l’Audi RS Q3 Sportback peut également être équipé en option d’un système en céramique, associé à des étriers monoblocs en aluminium.

Pas forcément indispensables, au vu de l’usage polyvalent de l’auto et de leur prix (5 950 € !), ils apportent néanmoins une touche d’efficacité et de sécurité en plus. Pour finir, il convient évidemment d’évoquer des sujets plus pragmatiques, que sont la consommation et les émissions. Audi annonce environ 9,9 l/100 km en cycle mixte, une moyenne quelque peu optimiste, puisque nous avons relevé environ 11,5 l/100 km durant notre essai. Les émissions sont quant à elles affichées à 223 g/km, faisant échapper le SUV au super-malus. Il écope néanmoins d’une belle taxe de 39 964 € tout de même.

Essai Audi RS Q3 Sportback : pour résumer

Si cet Audi RS Q3 Sporback porte fièrement le badge RS, ne vous attendez pas à un véhicule radical et ultra-affuté, malgré un comportement tout à fait convaincant pour un SUV. Très polissé, celui-ci distille bien sûr des sensations mais reste plutôt sage dans l’ensemble, malgré une puissance qui est bel et bien présente. Le moteur est agréable et l’ensemble dynamique, mais ne faut pas prendre cet engin pour ce qu’il n’est pas et s’attendre à piloter un monstre d’efficacité. En revanche, il fait un bon véhicule du quotidien, avec un gabarit compact et une bonne habitabilité, malgré un intérieur que nous aurions aimé plus sportif. Il faudra cependant prévoir un gros budget, entre le prix d’achat, les nombreuses options à prévoir ainsi que le malus écologique, qui frôle les 40 000 €. Autant dire que l’on ne devrait pas en croiser beaucoup sur la route…

Essai Audi RS Q3 Sportback : fiche technique

• Moteur : quatre cylindres en ligne, 2 480 cm3, turbo, essence, injection directe
• Transmission : mécanique robotisée à sept rapports et double embrayage, transmission intégrale
• Puissance : 400 ch à 5 850 tr/min
• Couple : 480 Nm
• Dimensions : 4,51 x 1,85 x 1,56 mètres
• Poids : 1 775 kg
• 0 à 100 km/h : 4,5 secondes
• Vitesse maximale : 250 km/h
• Volume de coffre : de 530 à 1 525 litres
• Consommation moyenne : 9,9 l/100 km
• Émissions de CO2 / malus : 223 g/km / 39 964 € (barème 2022)
• Prix : à partir de 75 810 €

Essai Audi RS Q3 Sportback : les photos