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Essai Mazda MX-5 Eunos Edition : retour aux origines

A l’occasion de ses 100 ans, Mazda dévoile une série spéciale de sa MX-5, la Eunos Edition. Limitée à 110 exemplaires, elle sonne comme un vibrant hommage à l’histoire du petit roadster.

Souvenez-vous, l’an dernier, Mazda nous gratifiait d’une très belle série spéciale 30th Anniversary, célébrant comme son nom l’indique, le 30ème anniversaire de la MX-5. Une version très fun à tous points de vue et surtout très colorée, que nous avions alors beaucoup apprécié lors de notre essai. Un an plus tard, c’est une nouvelle édition limitée qui fait son apparition au sein du catalogue, cette fois-ci uniquement réservée au marché français, et sonnant là encore, comme un hommage au passé de la marque. Il s’agit de l’Eunos Edition, qui devrait sans aucun doute parler aux amateurs du petit roadster japonais et aux passionnés de la marque, née en 1920. Originellement spécialisée dans la production de bouchons de lièges, sous le nom de Toyo Cork Kogyo Co., Ltd, ce n’est qu’en 1934 que la société fut officiellement baptisée Mazda. Mais il faudra alors patienter jusqu’en 1960 pour voir arriver sa première voiture de tourisme, la R360, à laquelle rend hommage la série spéciale 100ème anniversaire, dévoilée il y a quelques semaines.

Un peu plus tard, à la fin des années 80, Mazda décide de se diversifier et lance alors une toute nouvelle marque, dédiée aux véhicules plus centrés sur le plaisir et uniquement disponible sur le marché japonais. Baptisée Eunos, elle commercialisa sous son nom plusieurs modèles, dont les Eunos 500, Cosmo et Presso, entre autres. Mais ce n’est pas tout, car en 1989 naquit l’Eunos Roadster, plus connue en Europe sous le nom de Mazda MX-5 NA. Malheureusement, la vie de la marque fut de courte durée, puisqu’elle fut finalement abandonnée en 1996, alors absorbée par Mazda, au même titre qu’Autozam et ɛ̃fini. Cette petite leçon d’histoire nous permet donc de mieux comprendre le pourquoi du comment de cette Mazda MX-5 Eunos Edition. En effet, en 1993, Eunos lança une série spéciale sur son Roadster, baptisée S Limited, à laquelle rend hommage la version dont nous avons pris le volant lors de cet essai.

Montez donc avec nous à bord de cette nouvelle mouture de la Mazda MX-5, qui rend hommage à l’histoire de la marque japonaise, qui célèbre en 2020 son 100ème anniversaire !

Essai Mazda MX-5 Eunos Edition : un charme discret

Photos Mazda MX-5 Eunos Edition 2020 face arrire jet black mica

Depuis son renouvellement en 2015, la Mazda MX-5 n’a pas vraiment changé, puisqu’elle conserve ses lignes emblématiques, bien connues et surtout très appréciées des amateurs de petits roadsters. Cinq ans déjà que le cabriolet nippon est au catalogue de la marque, et malgré tout, il ne semble pas avoir pris une ride. Un petit exploit, que l’on doit à ses lignes à le fois dynamiques et adorables, tandis que sa silhouette intemporelle demeure dans la continuité de la NA lancée il y a plus de 30 ans. Globalement, cette MX-5 est très réussie sur le plan esthétique, avec son empattement et son capot long, contrastant avec ses porte-à-faux très courts, lui donnant un look reconnaissable au premier coup d’œil. Un atout qui joue également en faveur de la maniabilité, comme nous avons pu le voir lors de notre essai routier. A l’arrière, la cousine technique de la Fiat 124 Spider adopte deux feux arrondis et tout en longueur, tandis que l’ensemble demeure assez simple, sans une once d’agressivité.

Si cette série spéciale Eunos Edition conserve donc le style général que l’on connaît déjà bien sur le cabriolet, celle-ci se distingue toutefois pas de nombreux éléments spécifiques. Notons en effet la livrée noire Jet Black Mica, associée à des jantes noires forgées de 16 pouces « Made in Japan » signées Rays, le tout complété par des badges numérotés jaunes apposés sur les ailes avant, au dessus des répétiteurs de clignotants. A l’intérieur, les occupants prennent place dans des sièges recouverts de cuir Nappa perforé Burgundy, rendant l’ensemble très élégant, notamment lorsque la capote en toile est ouverte. Cette combinaison n’a évidemment pas été choisie au hasard, puisqu’elle est identique à celle de l’Eunos Roadster S Limited originelle. Pour rappel, celle-ci se distinguait alors par une livrée noire, associée à des jantes BBS RZ bicolores en aluminium, ainsi qu’une sellerie en cuir rouge. Cette série spéciale était alors limitée à seulement 1 000 exemplaires, uniquement au Japon, alors que sa dotation incluait notamment un système audio Pioneer avec 8 haut-parleurs, ainsi qu’un volant en cuir noir.

Outre sa sellerie en cuir perforé bordeaux, cette Mazda MX-5 Eunos Edition reprend la présentation intérieure de la version standard, que l’on connaît déjà bien. L’ensemble est très réussi et tout en simplicité, sans aucun artifice. Un parti-pris que l’on apprécie, alors que les commandes sont globalement faciles d’accès et à des emplacements plutôt bien pensés pour la plupart. De leur coté, les matériaux sont très corrects, tout comme la qualité perçue et les ajustements. Les sièges sont quant à eux uniquement réglables en profondeur manuellement, mais la position demeure toutefois confortables, même pour les plus petits gabarits. En revanche, les plus grands pourront se sentir quelque peu à  l’étroit, en raison de l’espace à bord très réduit. Les rangements sont quant à eux un peu légers, puisqu’il faudra se contenter de deux porte-gobelets amovibles, ainsi que d’une boîte à gants située derrière les occupants. Le coffre affiche quant à lui un volume de 130 litres, qui reste largement suffisant pour voyager à deux le temps d’un week-end sans trop devoir se priver. Enfin, le système d’info-divertissement intégré à l’écran de sept pouces est plutôt satisfaisant, bien que celui-ci ne soit tactile qu’à l’arrêt, pour des raisons de sécurité.

Essai Mazda MX-5 Eunos Edition : tout pour le plaisir

Photos Mazda MX-5 Eunos Edition 2020 dynamique 30th anniversary

A l’heure où l’électrification est de plus en plus présente chez les constructeurs, Mazda fait de son côté tout pour préserver la motorisation originelle de sa MX-5, en s’interdisant tout recours à la fée électricité, ainsi qu’à la suralimentation en tout genre. En résulte une gamme très réduite, composée de seulement deux propositions, pour le plus grand plaisir des puristes. Ceux-ci sont d’ailleurs ravis de voir que ces deux motorisations ne sont que des quatre cylindres, devenus de plus en plus rares de nos jours. Pour rappel donc, les clients ont donc le choix entre un bloc 1,5 litre de 132 chevaux, celui de notre version d’essai, ainsi qu’une déclinaison 2,0 litres, développant quant à elle 184 équidés. Nous en avions également pris le volant lors de notre essai de la série spéciale 30th Anniversary. De son côté, la Mazda MX-5 Eunos Edition est quant à elle uniquement disponible avec le 1,5 litre Skyactiv-G.

Celui-ci, qui revendique un couple maximal de 152 Nm à 4 500 tr/min se révèle toujours très plaisant, même s’il ne faudra pas hésiter à véritablement le cravacher pour tirer parti de toutes ses capacités. C’est évidemment le propre d’un tel moteur atmosphérique, et c’est aussi pour cela qu’il est tant apprécié des puristes. Quel bonheur une fois que l’aiguille grimpe, alors que l’échappement commence à rugir, offrant un son rauque très plaisant, sans pour autant être envahissant, au contraire de celui de l’Abarth 124 par exemple. Bien sûr, il ne faudra pas s’attendre à des performances de supercar avec cette Mazda MX-5, qui réalise l’exercice du 0 à 100 km/h en 8,3 secondes, pour une vitesse maximale culminant quant à elle à 204 km/h. Toutefois, le petit roadster se révèle très vivant, et prouve une fois de plus que la puissance ne fait pas tout, loin de là. Une philosophie malheureusement de plus en plus rare de nos jours, sonnant presque comme un pied de nez aux sportives misant tout sur le nombre de chevaux, au détriment du reste.

Ce qui fait la force de cette Mazda MX-5 ? Son poids, sans aucun doute, qui dépasse à peine la tonne. Un atout qui a fait le succès de petite nippone depuis son lancement en 1989, et qui contribue à la rendre aussi sympathique et efficace. Mais d’autres ingrédients s’ajoutent à la recette pour rendre le petit cabriolet réellement addictif. Sa garde au sol tout d’abord, très basse, ainsi que son châssis très sain. Mélanger tout ça et vous obtenez l’une des autos les plus fun du moment, à l’heure où tous les modèles tendent à s’aseptiser. En conduite sportive, la MX-5 se révèle très efficace, jouissant d’une direction et d’un train avant incisifs à souhait. En résulte un comportement très sécurisant et une voiture très permissive, malgré l’absence de différentiel autobloquant, présent sur la série spéciale 30ème anniversaire, entre autres. Profitant d’une parfaite répartition des masses à 50/50, le cabriolet est un vrai bonheur à conduire, au risque toutefois de se laisser griser par les sensations, et de flirter avec les limitations de vitesse.

Toutefois, cette Mazda MX-5 ne serait pas vraiment parfaite si elle était complètement rivée au sol. Si son comportement en est effet très sain, la nippone sait toutefois jouer de l’arrière-train, propulsion oblige. Son poids plume la rend très facile à faire déraper dans les virages, mais aussi tout aussi facile à rattraper, ce qui permet de s’amuser jamais sans se mettre en danger. A très haute vitesse, il faudra en revanche rester bien accroché au volant, l’arrière ayant tendance à vouloir se dérober très légèrement. Rien de bien méchant toutefois, tant il est possible d’anticiper le comportement de la voiture, qui ne vous prendra jamais, au grand jamais, en défaut, quoi qu’il arrive. Le roadster est donc parfait pour se faire plaisir et s’offrir quelques sensations, sans pour autant se sentir en danger à chaque virage. Il s’agit sans doute là de l’un des meilleurs exemples de véhicules à la fois performant, efficaces et joueurs à l’heure actuelle sur le marché, n’ayons pas peur de le dire. De son côté, le freinage est lui aussi très performant et plutôt endurant, tandis que la boîte de vitesse manuelle à six rapports est toujours aussi satisfaisante à tous points de vue.

Avec son diamètre de braquage de 10 mètres et son petit gabarit, la Mazda MX-5 est très maniable, et surtout, très facile à garer. A noter que cette série spéciale Eunos Edition est basée sur la finition la plus haut de gamme Sélection, livrée de série avec la caméra de recul, utile, sans toutefois être indispensable. Contrairement à une 30ème anniversaire peu confortable en raison de son amortissement raffermi, notre version d’essai est quant à elle équipée d’une suspension standard, parfait compromis pour une utilisation au quotidien. Bien sûr, le confort n’est pas celui d’un monospace, mais l’ensemble reste largement acceptable, même sur des routes un peu abîmées. Pour preuve, nous n’avons de notre côté pas ressenti une seule douleur au dos durant notre essai, qui nous aura permis de parcourir plus de 1 000 km au volant du cabriolet. En réalité, l’un des seuls reproches que l’on pourrait faire à cette voiture sur la route serait sans doute son insonorisation, notamment à haute vitesse. En effet, les bruits aérodynamiques sont très présents à haute vitesse, et ce même lorsque la capote en toile est fermée. Un petit bémol mais qui n’entache en rien le plaisir ressenti au volant… surtout lorsque l’on a les cheveux au vent !

Devant tant d’éloges, vous êtes évidemment en droit de penser qu’il y a un loup, et que cette voiture cache en réalité un vrai gros défaut. Peut-être s’agit-il de la consommation ? Désolés de vous décevoir, mais là encore, la Mazda MX-5 se révèle surprenante, affichant une moyenne en cycle mixte à seulement 6,3 litres. Bien sûr, ça, c’est sur le papier. En conduite réelle, à un rythme plutôt soutenu, nous avons à peine dépassé la barre des huit litres. De plus, avec des émissions de l’ordre de 142 g/km, le roadster n’écope que d’un malus de 150 €, ce qui reste bien sûr très raisonnable, et qui ne devrait donc pas dissuader les candidats !

Essai Mazda MX-5 Eunos Edition : pour résumer

Photos Mazda MX-5 Eunos Edition 2020 statique 30me anniversaire

Parfait compromis entre sécurité, efficacité et plaisir, le tout à un prix abordable, cette Mazda MX-5 Eunos Edition a un seul vrai défaut : elle rend totalement accro. Il faut dire qu’avec ses lignes, son poids réduit et son agrément de conduite, difficile de ne pas craquer pour la petite japonaise une fois que vous en avez pris le volant, ne serait-ce que quelques minutes. Bien sûr, celle-ci possède quelques défauts, mais rien de bien grave, d’autant plus que cette auto reste une voiture plaisir, qui sait parfaitement faire oublier ses légers désagréments, notamment en ce qui concerne l’espace à bord.

Allant totalement à contre-courant de la tendance actuelle en boudant la suralimentation et l’électrification, le cabriolet est à la fois rebelle et consensuel, sans être ennuyeux. Un véritable tour de force de la part des designers et ingénieurs de la marque, qui ont tout simplement réussi à créer l’une des sportives les plus amusantes du marché. Affichée à partir de 28 900 € dans sa version d’entrée de gamme, la Mazda MX-5 est également très accessible, un autre de ses atouts. De son côté, la série spéciale Eunos Edition dont nous avons pris le volant est quant à elle disponible à un prix unique de 34 600 €. Un tarif relativement raisonnable au vu des prestations.

Essai Mazda MX-5 Eunos Edition : notre avis

Design extérieur
Présentation intérieure
Technologie
Agrément de conduite
Passion
Rapport qualité / prix

Le roadster le plus vendu au monde fait une fois de plus ses preuves, dans cette version Eunos Edition très réussie !

Essai Mazda MX-5 Eunos Edition : les photos

Marie Lizak

Fondatrice et responsable éditoriale du site Une Fille Au Volant, je suis une passionnée de l'automobile dans tous ses aspects. J'ai pour vocation de partager ma passion avec légèreté et bonne humeur, sans oublier la rigueur et l'information, bien évidemment !

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