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On a testé : aller en Bretagne pendant le pont de l’Ascension en Nissan Ariya

Si les automobilistes ont encore peur de tomber en panne de batterie en partant en vacances en voiture électrique, qu’en est-il dans la réalité ? Pour le savoir, nous avons décidé de tenter l’aventure en partant en Bretagne pendant l’un des week-ends les plus chargés sur la route, au volant du Nissan Ariya.

Photo borne Electra essai Nissan Ariya 2024

Avec une part de marché dépassant les 17 % en France sur les quatre premiers mois de l’année et des ventes enhausse par rapport à 2023, les voitures électriques rencontrent un franc succès sur le territoire. Cependant, selon une étude publiée par Speedy en novembre dernier, 86 % des automobilistes ne sont pas encore prêts à sauter le pas en raison de l’autonomie jugée insuffisante. Un argument qui arrive alors juste après le prix, trop élevé pour de nombreux conducteurs. Il est vrai que la peur de tomber en panne est courante et tout à fait légitime, même si elle est de moins en moins fondée.

Et pour cause, on compte désormais plus de 100 000 bornes de recharge dans toute la France, dont 16 % dépassent les 50 kW en courant continu. Ce qui permet de charger rapidement n’importe quelle voiture électrique compatible avec cette technologie. Le reste des bornes sont quant à elles en courant alternatif, et délivrent entre 7,4 et 50 kWh selon les opérateurs. De quoi laisser un large choix, alors que ces derniers sont de plus en plus nombreux, à l’image de Ionity, Electra, Allego ou encore PowerDot, sans parler des Superchargeurs Tesla. Bref, les automobilistes ont désormais de quoi faire, surtout que les installations se font à vitesse grand V.

Ainsi, en seulement un an, le nombre de points de charge a grimpé de 30 % en France, tandis que le taux de disponibilité, qui traduit la fiabilité s’est aussi amélioré sensiblement. Celui-ci est actuellement de 78 % à l’échelle du pays, ce qui est globalement assez bon. Mais nous avons décidé de mettre à l’épreuve le réseau français en conditions réelles, et nous n’avons pas fait semblant. Nous avons donc pris la direction du Morbihan au volant du Nissan Ariya, dans sa version Engage doté de la grosse batterie de 87 kWh. Un voyage qui nous aura rassuré sur l’électrique, et l’occasion de donner une raclée à certains clichés sur cette motorisation.

Paris – Bretagne : 500 kilomètres d’autoroutes et de voies rapides

Photo essai Nissan Ariya Ionity 2024

Il est environ 10h quand nous partons de chez nous, en direction de la Bretagne, et plus précisément du Golfe du Morbihan, afin d’aller profiter de quelques jours de soleil sur la côte. Pour ce voyage, c’est donc le nouveau Nissan Ariya qui nous accompagnera, dans sa version d’entrée de gamme Engage. Nous avons également fait le choix d’opter pour la grande batterie, qui fait appel à la technologie NMC (nickel – manganèse – cobalt) fournie par le coréen LG Chem. Dans cette version, le SUV électrique affiche une puissance de 242 chevaux pour un couple maximal affiché à 300 Nm tout rond.

De quoi réaliser le 0 à 100 km/h en 7,6 secondes pour une vitesse maximale bridée à 160 km/h. Mais sur ce trajet, ce ne sont pas les performances de l’engin qui nous intéresseront le plus, mais surtout sa capacité à rouler loin. A noter que notre version d’essai n’est pas dotée d’un planificateur d’itinéraire intelligent, qui est livré de série sur la finition supérieure Advance. Mais nous sommes armés de l’excellente application Nissan Charge, qui nous permettra de trouver les bornes compatibles avec notre voiture, alors que le constructeur s’est associé à Plugsurfing pour ses clients. Et bonne nouvelle, le réseau est bien fourni, avec de nombreuses stations disponibles sur notre itinéraire.

C’est donc confiants que nous prenons enfin la route, en direction de notre premier arrêt. Ce dernier se trouve à Brou-Dampierre, à mi-chemin entre Chartres et Le Mans et se dote d’une ribambelle de bornes fournies par Engie. Mais là, ces dernières ne fonctionnent pas, le badge fourni par Nissan n’ayant pas été reconnu. Ce n’est pas grave, il nous reste beaucoup d’autonomie et cet arrêt avait surtout été prévu pour faire une pause déjeuner et recharger par la même occasion. Nous repartons donc et roulons quelques dizaines de kilomètres seulement pour nous arrêter sur l’aire de la Ferté-Bernard, où des bornes Ionity parfaitement fonctionnelles nous attendent.

Photo essai Nissan Ariya borne rapide Ionity 2024

Si la plupart sont déjà occupées, nous trouvons une place et il n’y a pas la queue comme nous aurions pu le craindre. Malgré le fait qu’il soit l’heure de déjeuner. Pour mémoire, le Nissan Ariya ne demande qu’une trentaine de minutes pour passer de 10 à 80 %, tandis qu’il peut encaisser une puissance allant jusqu’à 130 kW en courant continu. Autant dire que notre pause repas aura été courte, car la voiture se charge rapidement et il est évidemment important de libérer la place pour les autres usagers. Nous repartons avec un peu plus de 80 % d’autonomie, et reprenons la route en mode Normal, sans activer le mode e-Pedal, qui est plutôt recommandé pour les trajets en ville.

A noter que le SUV électrique est également équipé d’un mode B, qui permet également d’accroître la régénération d’énergie au freinage. Nous ne l’avons pas utilisé non plus durant notre trajet sur l’autoroute, durant lequel l’Ariya nous a bluffé par sa consommation assez raisonnable au vu de son gabarit et de son poids, affiché à 2 164 kilos sur la balance. A une vitesse comprise entre 110 et 130 km/h, nous avons alors relevé une moyenne oscillant entre 14 et 16 kWh/100 km, ce qui est plutôt bon, tandis que la température extérieure était plutôt favorable. Cette dernière tournait en effet autour des 20 degrés durant notre voyage.

Avant-dernier arrêt à l’hôtel Novotel Rennes Alma, sur une borne Electra cette fois-ci. Une valeur sûre, puisque nous utilisons souvent cet opérateur lors de nos essais de voitures électriques, et nous n’avons jamais été déçus. Nous avons eu une nouvelle fois la preuve de la fiabilité de ses bornes, sur lesquelles moins de 30 minutes ont été nécessaires pour atteindre les 90 %, alors que nous étions arrivés à environ 70 % en partant du Mans. Puis, nous avons programmé un dernier arrêt chez Intermarché à Auray, qui se dote de bornes Ionity, afin d’être tranquilles pour nos quelques jours en Bretagne, dans une ville où les stations de charge se font un peu plus rares, mais ne sont pas non plus inexistantes.

Bretagne – Paris : des routes départementales et une consommation très basse

Photo essai Nissan Ariya Carrefour 2024

Pour le retour, nous avons décidé d’opter pour les réseau secondaire, sans passer par l’autoroute, afin de voir ce que donne le Nissan Ariya dans ces conditions. Nous sommes donc partis du Morbihan avec environ 90 % d’autonomie, après avoir réalisé une charge quasi-complète à Vannes, sur des bornes du réseau Allego, que l’on retrouve dans de nombreux supermarchés Carrefour. Leur puissance est alors limitée à 300 kW, avec un tarif actuellement affiché à environ 0,50 € du kWh, ce qui reste bien plus raisonnable que Ionity. C’est d’ailleurs ce réseau qui nous aura aidé à revenir à Paris sur la route du retour, puisque l’opérateur allemand est quant à lui majoritairement présent sur les autoroutes.

Par prudence, et aussi pour faire une petite pause déjeuner, notre premier arrêt recharge se fera chez Carrefour, sur des bornes Allego dans la banlieue de Rennes. Et plus précisément dans la commune de Cesson-Sévigné, où nous avons réussi à prendre la dernière prise, délivrant une puissance allant jusqu’à 75 kWh. Dommage qu’une petite Volkswagen e-Up !, qui ne peut pas encaisser plus de 40 kW se soit branché sur une borne de 300 kW, empêchant certains conducteurs ayant une plus grosse batterie de profiter de cette puissance. Ce qui prouve encore une certaine méconnaissance de nombreux automobilistes au sujet de la voiture électrique. Quoi qu’il en soit, la pause aura été de seulement 30 minutes, du fait de la charge très rapide, tandis que l’expérience offerte par Allego est toujours satisfaisante.

Photo essai Nissan Ariya de nuit 2024

C’est donc la batterie et le ventre plein que nous repartons pour notre prochain arrêt à Alençon, soit environ 160 kilomètres plus loin. Là encore, nous n’emprunteront que des départementales et des nationales, ce qui nous permettra également d’avoir une meilleure idée de la consommation de notre SUV électrique, dont le confort nous avait déjà séduit sur l’autoroute. Nous avons également aimé ses aides à la conduite présentes mais jamais trop intrusives, tandis que son comportement aurait gagné à être un peu moins pataud. Mais avec seulement 13 à 14 kWh/100 km en moyenne sur le réseau secondaire, nous avons été bluffés par l’efficience de cet Ariya, qui se montre en plus confortable, malgré un amortissement un peu ferme sur les ralentisseurs.

Enfin, nous arrivons au Carrefour situé près d’Alençon, afin de faire une dernière recharge avant notre retour en région parisienne. Une seule borne était alors occupée, ce qui nous a laissé l’embarras du choix, tandis que la batterie fut remplie en moins d’une trentaine de minutes encore. Une très bonne expérience pour ce premier long voyage en voiture électrique, qui nous prouve qu’il est tout à fait envisageable de partir loin avec une telle auto, même pendant des périodes où les routes sont d’ordinaires très fréquentées. De plus, la charge n’a pas été une contrainte, grâce au planificateur d’itinéraire dans l’application et à une bonne organisation qui nous a permis d’optimiser les arrêts.

Marie Lizak

Fondatrice et responsable éditoriale du site Une Fille Au Volant, je suis une passionnée de l'automobile dans tous ses aspects. J'ai pour vocation de partager ma passion avec légèreté et bonne humeur, sans oublier la rigueur et l'information, bien évidemment !

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