Essai Volkswagen ID.4 : belle proposition
Après l’ID.3, la gamme électrique de Volkswagen s’enrichit d’une nouvelle ID.4 visant une toute autre clientèle. Sur le papier, elle a tout pour plaire. Mais en pratique ?
C’est désormais officiel, Volkswagen a définitivement pris le tournant de l’électrique. Si elle ne prévoit pas de tourner le dos aux moteurs thermiques pour l’instant, contrairement à Ford, Alpine ou encore Bentley, la firme de Wolfsburg compte néanmoins bien électrifier au maximum sa gamme. Et elle est est sûre : en 2030, 70 % de ses ventes seront constituées de modèles branchés. Une belle ambition, tout à fait réalisable pour le constructeur, qui prévoit d’étoffer encore très largement son catalogue dans les années à venir. Alors que la Volkswagen ID.3 a débuté sa commercialisation il y a quelques mois seulement, la marque allemande compte accélérer le pas, en lançant sa toute nouvelle ID.4, un SUV venant alors épauler la compacte dans le catalogue. Plus tard, c’est toute une ribambelle de nouveaux modèles qui feront également leur arrivée, avec les ID.5 et ID.6, mais également l’ID.2, une citadine électrique qui jouera alors le rôle d’entrée de gamme. De son coté, l’ID.4 s’offrira bientôt une version GTX plus sportive, et équipée d’une inédite transmission intégrale, afin d’enrichir un catalogue déjà bien rempli.
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Un beau programme pour Volkswagen, qui prend donc un virage à 180 degrés en s’électrifiant, suivant ainsi la tendance bon gré, mal gré. Désireuses de redorer une image grandement écornée par le Dieselgate en 2015, la firme allemande doit également se plier à la stricte réglementation CAFE, sanctionnant les constructeurs qui dépasseraient le seuil maximal d’émissions moyennes qui leur est donné. Manque de chance, la firme a été contrainte de payer une amende de 140 millions d’euros pour avoir raté son objectif de seulement 0,5 g/km. Autant dire que ça ne rigole pas du côté de nos dirigeants européens, et que Volkswagen a tout intérêt à rendre sa gamme plus verte. C’est justement ce à quoi elle travaille depuis plusieurs années, alors qu’elle avait dévoilé il y à quelques temps déjà plusieurs concepts réunis au sein de la famille ID et annonçant les futurs modèles branchés à venir. Si certains resteront finalement à l’état de concept, dont le très prometteur ID. Buggy, la plupart seront donc bel et bien lancé à plus ou moins longs terme. C’est notamment le cas de l’ID.4, préfigurée par le concept ID. Crozz au salon de Shanghai en 2017.
Nous vous proposons donc de monter avec nous à bord de ce nouvel arrivant au sein de la gamme électrique de Volkswagen. L’occasion de le découvrir plus en détails, mais surtout de savoir ce qu’il apporte concrètement, une fois sur la route. Et quoi de mieux qu’un aller-retour à Dieppe, en Normandie, pour l’essayer en conditions réelles ?
Essai Volkswagen ID.4 : joli jouet
Bien sûr, il est impossible de ne pas voir le lien de filiation qui unit cette Volkswagen ID.4 à l’ID.3, alors que les deux partagent la même base technique, ainsi qu’un faciès similaire. Si la compacte comme le SUV se ressemblent évidemment énormément, ce dernier gagne de son côté quelque peu en agressivité, grâce notamment à un bouclier plus affirmé, percé de prises d’air plus grandes. Très proche du concept-car originel, ce nouveau-venu dans la gamme semble adopte un style très futuriste, qui ne manque pas d’interpeller les passants, comme nous l’avons constaté durant notre essai. A vrai dire, nous avons rapidement arrêté de compter le nombre de têtes qui se sont tournées sur notre passage ! Il faut dire que ce ID.4 en impose visuellement, tandis que ses lignes encore nouvelles ont de quoi surprendre les non-initiés. Avec sa gamme ID, Volkswagen a en effet voulu rompre totalement avec sa gamme thermique, qui reste quant à elle très conventionnelle. Mais la marque a également voulu se différencier de ses rivaux, à commencer par Peugeot, en proposant une gamme électrique bien distincte, tandis que la marque au lion, comme d’autres, a choisi de décliner un même modèle avec plusieurs motorisations. Deux stratégies bien distinctes donc, et seul le temps nous dira laquelle fonctionne le mieux.
Avec ses lignes très épurées, conçues pour limiter au maximum la résistance de l’air, et sa bonhommie, cette Volkswagen ID.4 ressemblerait presque à gros jouet. Une manière également de rassurer inconsciemment la clientèle, qui pourrait être « effrayée » par une mobilité électrique parfois un peu obscure et encore méconnue. Car que l’on aime son style ou pas, il est vrai que le SUV nous donne envie de monter à son bord, avec ses courbes et son air très sympathique, quoiqu’un peu agressif quand même, histoire d’en imposer sur la route. Mais avec ses dimensions similaires à celle d’un Volkswagen Tiguan, soit une longueur de 4,58 mètres pour 1,85 mètre de large, l’auto est quoi qu’il arrive assez massive. Et ses feux arrière, très étirés, accroissent encore un peu plus cette impression de largueur. Dans l’ensemble, le look de cet ID.4 est plutôt réussi, sans être aussi consensuel que celui d’une Polo, par exemple, et c’est sans doute ce qui fait sa force. Du côté des possibilités de personnalisation, celles-ci sont relativement restreintes, puisque seulement six couleurs sont proposées au catalogue, dont le jaune Monaco de notre version d’essai, associé à un toit noir (700 €). La taille des jantes passe alors de 18 à 21 pouces, selon la finition choisie. De notre côté, nous avons pris le volant de la version de lancement 1st Max, équipée d’une monte 21 pouces.
Comme l’extérieur, l’intérieur tranche lui aussi avec ce à quoi Volkswagen nous a habitué depuis des années. Si la présentation reste toujours très sérieuse, l’ensemble est un peu moins austère et plus dans l’air du temps. La planche de bord est plus dépouillée mais l’ambiance reste néanmoins chaleureuse, nous invitant à prendre la route et à nous installer dans les sièges à réglages électriques et massants de notre version d’essai. Si le poste de conduite est très flatteur visuellement, il faudra cependant composer avec quelques plastiques durs assez visibles, ainsi qu’avec des ajustements perfectibles, alors que certains grincements peuvent se faire entendre à haute vitesse. Rien de bien grâce pour autant, rassurez-vous, alors que l’on est globalement très bien installés à bord de cette Volkswagen ID.4. Forte d’un empattement de 2,77 mètres et d’une garde au toit très haute, l’auto accueille confortablement ses occupants, à l’avant comme à l’arrière, et fait de l’habitabilité son principal atout. Son coffre passe quant à lui de 543 à 1 575 litres, permettant alors de loger toutes ses affaires sans encombres.
Très moderne, l’habitacle fait également le plein de technologies, et s’offre entre autres un grand écran tactile, dont la diagonale s’étend de 10 à 12 pouces selon la version choisie. Très lisible et profitant de graphismes assez sympa, celui-ci accueille l’ensemble du système d’info-divertissement et intègre de nombreuses fonctionnalités. C’en est presque trop, alors qu’il devient parfois difficile de s’y retrouver dans les nombreux menus, l’ergonomie étant alors assez moyenne. Heureusement que les raccourcis nous viennent en aide, alors qu’il faudra un certain temps pour vraiment apprendre à utiliser simplement ce système, qui reste néanmoins excellent une fois qu’on l’a assimilé. Cet immense écran est alors assisté par un petit combiné numérique, très simple mais efficace, lui-même complété par un affichage tête-haute en réalité augmentée. Si ce dispositif n’est pas forcément indispensable au quotidien, il reste assez amusant à tester, alors que les instructions de guidage sont comme projetées sur la route. Plus besoin de regarder le GPS, ou presque, puisque tout se passe alors devant nos yeux.
Essai Volkswagen ID.4 : l’alliée des longs voyages
Conçue afin d’offrir plus de polyvalence, et donc de toucher une clientèle plus large que l’ID.3, la Volkswagen ID.4 se décline en plusieurs niveaux de puissances, allant de 109 à 150 kW, soit 150 à 204 chevaux, tandis que deux capacités de batteries sont également disponibles, à savoir 52 et 77 kW, s’adaptant alors aux besoins de tous les utilisateurs. Il faut néanmoins savoir que la version de lancement 1st, également déclinée en une variante Max mieux équipée est quant à elle basée sur la configuration la plus performante et la plus endurante du catalogue. Nous avons de notre côté choisi de prendre le volant de la version la plus haut de gamme, à savoir la Volkswagen ID.4 1st Max, qui promet d’offrir un confort supérieur grâce à sa belle dotation technologique, mais qui voit alors son autonomie maximale baisser légèrement, affichant néanmoins 500 kilomètres environ au compteur. Et quoi de mieux qu’un aller-retour entre Paris et Dieppe pour mettre à rude épreuve les capacités de l’auto ? Quoi qu’il en soit, et les premiers tours de roues, ce qui frappe instantanément, c’est le grand confort de l’auto, qui profite de la suspension pilotée de série. Un vrai atout qui fait toute la différence, notamment sur un trajet relativement long comme celui que nous avons effectué durant cette journée.
Si l’on fait abstraction des bruits aérodynamiques à haute vitesse, l’auto est un vrai cocon pour ses occupants, et surtout une vraie alliée pour les voyages, si tant est que l’on ait prévu des arrêts sur des bornes de recharge. Car il faudra être organisé pour aller loin avec cette Volkswagen ID.4, qui peut alors retrouver 80 % d’autonomie en seulement 30 minutes sur une borne rapide, comme celles de Ionity. Néanmoins, s’il sera impossible de faire un week-end en Normandie sans passer par la case recharge, l’autonomie tient ses promesses, pour peu que l’on roule à la limitation et en adoptant une conduite souple. Bardé de technologie, le SUV rend la conduite sur autoroute bien plus apaisée, grâce notamment au Travel Assist, un système de conduite semi-autonome plutôt performant dans l’ensemble, même si l’on pourrait critiquer l’accélération un peu trop forte en cas de changement de vitesse, affectant alors directement l’autonomie de la voiture. En tout cas, l’auto soigne ses passagers, et ce en toutes circonstances. Malgré son gabarit, celle-ci est également très à l’aise en ville, avec son diamètre de braquage très correct et sa motorisation électrique très agréable au quotidien, avec un couple disponible instantanément, très utile pour les dépassements, entre autres.
En revanche, le poids très élevé de cette Volkswagen ID.4, qui affiche pas poins de 2,1 tonnes sur la balance la rend assez peu agile sur des trajets plus vallonnés, bien que son comportement reste toujours très sain, du fait de son centre de gravité très bas. N’espérez donc pas vous amuser outre mesure avec ce SUV, qui a des ambitions familiales avant tout, rappelons-le. Loin d’être une ballerine donc, cette Volkswagen ID.4 aura parfois un peu de mal à assurer les relances en sorties de virages, le temps que le couple arrive à tracter le poids des batteries. Pas de panique pour autant, le comportement reste toujours très sain, et sera idéal pour voyager en famille, sans pour autant donner la nausées aux enfants, grâce à un amortissement qui reste somme toute assez consistant, même en mode Confort, afin de limiter la prise de roulis. Le typage de la direction varie lui aussi en fonction du mode de conduite choisi, mais dans tous les cas, celle-ci reste précise, tout en optimisant la maniabilité quand le besoin de fait sentir. Enfin, avec une consommation moyenne de 18 kWh/100 km en cycle mixte, cette Volkswagen ID.4 reste assez sobre par rapport à son poids, même s’il faudra alors user et abuser du mode B et conduire en effleurant la pédale d’accélérateur.
Essai Volkswagen ID.4 : pour résumer
Globalement bonne dans tous les domaines, bien qu’ayant une appétence particulière pour les longs voyages, à la seule condition de faire preuve d’organisation, l’ID.4 reste une vraie Volkswagen. Si certains détails de finition pourraient ternir le tableau, l’ensemble reste très bon et devrait attiser la curiosité de pas mal de détracteurs de l’électrique. Totalement envisageable comme première voiture du foyer, à condition d’avoir un moyen de se brancher chez soi ou au travail, le SUV électrique ne se cantonne pas à la ville et peut tout à fait emmener une petite famille sur son lieu de vacances. Bien équipée dans sa version de lancement 1st Max, l’auto devrait consister une rivale de taille pour la Tesla Model Y, qui se fait quant à elle encore attendre. La firme d’Elon Musk a tout intérêt à accélérer la cadence, car cette Volkswagen ID.4 a toutes les chances de lui piquer pas mal de clients !
Essai Volkswagen ID.4 : notre avis
Design extérieur
Présentation intérieure
Technologie
Agrément de conduite
Rapport qualité / prix
Pas de doute, cette Volkswagen ID.4 remplit son contrat, en offrant une belle polyvalence et un agrément de conduite à la hauteur. Seul son poids et quelques détails de finition pourraient ternir un tableau pourtant très prometteur.
Essai Volkswagen ID.4 : fiche technique
- Moteur : Moteur électrique synchrone à aimants permanents
- Transmission : boîte monorapport à deux niveaux avec différentiel
- Puissance : 150 kW (204 ch)
- Couple : 310 Nm
- Poids : 2 124 kg
- Dimensions : 4,58 x 1,85 x 1,60
- 0 à 100 km/h : 8,5 km/h
- Vitesse maximale : 160 km/h
- Autonomie : 500 km WLTP
- Volume de coffre : de 543 à 1 575 litres
- Émissions de CO2 / malus : 0 g/km / 6 000 € de bonus écologique
- Consommation en cycle mixte : 18 kWh / 100 km
- Prix : à partir de 39 370 €