Essai Hyundai IONIQ 6 229 ch : l’électrique au service du confort longue distance
Avec la IONIQ 6, Hyundai ne fait pas qu’enrichir sa gamme électrique : elle s’aventure dans le rare territoire des berlines électriques en alliant technologie et design audacieux. Forte de ses 229 chevaux, cette nouvelle venue se positionne comme un modèle phare pour les conducteurs cherchant performance et confort, sans compromis sur l’autonomie. Mais que vaut-elle vraiment sur la route, et peut-elle vraiment répondre à toutes les attentes d’un public exigeant ? Voici un essai complet pour découvrir si cette Hyundai IONIQ 6 tient toutes ses promesses.
Essai Hyundai IONIQ 6 : un style qui bouscule les codes
J’ai toujours tendance à débuter la grande majorité de mes articles par le style extérieur de la voiture. Ça sera d’autant plus vrai cette fois-ci, car la Hyundai IONIQ 6 affiche un design singulier qui attire immédiatement le regard, avec des lignes très futuristes qui ne laissent personne indifférent. Inspirée par les concepts aérodynamiques, cette berline svelte et profilée présente un Cx impressionnant de 0,21, parmi les plus bas du marché. Chaque détail a été pensé pour optimiser le flux d’air : des courbes parfaitement lisses de la carrosserie aux poignées de porte escamotables, sans oublier les jantes à l’allure presque fermée qui réduisent la traînée.
L’attention portée aux petits détails permet de se démarquer et de séduire, comme par exemple les multiples « pixels », ces petits carrés que l’on retrouve aussi bien dans les optiques arrière que sur les feux avant, ou disséminés un peu partout sur la voiture. Cela arrive au final à contribuer à une certaine identité visuelle forte et originale. Et si comme moi vous la trouviez en photo plutôt compacte et basse, détrompez-vous car avec 1,50 m de haut, elle est par exemple plus haute qu’une Renault Talisman ou qu’une Volkswagen Arteon. Elle est aussi plus longue que les gros SUV CX-60 ou Q5 (4,46 m), mais conserve presque la même largeur que la IONIQ 5 (1,88 m).
Essai Hyundai IONIQ 6 : tout le monde y trouve sa place
L’intérieur, quant à lui, se veut plus classique tout en restant très contemporain et technologique. Alors que les modèles Hyundai arborent presque tous une identité propre, l’habitacle est à l’inverse plutôt aligné sur les standards de la gamme. Ainsi, on découvre face à nous une longue dalle numérique qui abrite deux écrans de 12,3 pouces, l’un pour l’instrumentation et l’autre pour le système d’infodivertissement. Ils affichent un OS assez joli et très complet, bien que l’interface puisse parfois paraître trop dense à l’usage. Les matériaux, globalement de bonne qualité, sont agréables au toucher, et les finitions inspirent une certaine rigueur. Néanmoins, le choix de matériaux recyclés pour certaines surfaces apporte certes une touche plus responsable, sans toutefois se démarquer autant que sur d’autres modèles de la même catégorie, qui visent davantage le haut de gamme. Pour autant, on se sent très vite à l’aise en s’installant à bord et tout tombe bien sous la main. Même si je ne suis pas fan des touches sensitives pour les réglages de climatisation.
Le gros point fort se situe surtout aux places arrière, où l’espace est particulièrement généreux. La IONIQ 6 offre un empattement allongé, laissant une belle marge pour les jambes et permettant à deux adultes de grande taille de s’installer correctement sans ressentir de contraintes. Les passagers bénéficient également d’une garde au toit correcte, malgré la ligne de toit fuyante, ce qui améliore nettement le confort. Puis les petites attentions, comme des ports USB-C ou les sièges chauffants, contribuent à renforcer la bonne expérience de voyage pour les occupants de la banquette. Enfin, pour un usage courant, le coffre offre un bon volume de chargement (446 litres + 45 litres à l’avant), suffisant pour accueillir les bagages d’une famille ou pour transporter des objets de taille moyenne sans difficulté. En l’absence de hayon, seul l’accès se voit limité et plus étroit qu’on pourrait le souhaiter.
Essai Hyundai IONIQ 6 : un comportement routier rassurant et efficient
Sous cette robe inédite se cache la même base technique que la grande sœur IONIQ 5. À savoir, deux configurations de moteurs. L’une embarque un moteur à l’arrière et développe 229 ch, c’est elle qui nous intéresse aujourd’hui. Et l’autre ajoute un moteur à l’avant et développe cette fois-ci 325 ch. Toutes deux sont alimentées par une batterie NMC de 77,4 kWh (net). À noter également qu’un nouvel accumulateur de 84 kWh devrait vraisemblablement arriver très prochainement, de quoi ajouter une soixantaine de kilomètres à une autonomie déjà intéressante. Mais nous y reviendrons un peu plus bas.
Dès les premiers kilomètres, la Hyundai IONIQ 6 se distingue par un réel confort de conduite, bien qu’elle puisse présenter quelques limites sur certains revêtements. Comme son grand frère, le Santa Fe, elle ne propose pas de suspensions adaptatives. La berline absorbe quand même efficacement les aspérités légères de la route, offrant une expérience agréable pour les trajets de longue durée. Cependant, sur les dos-d’âne ou les irrégularités plus prononcées, la IONIQ 6 peut parfois montrer ses limites, avec des remontées dans l’habitacle.
En revanche, sur l’autoroute ou les axes secondaires bien entretenus, elle se révèle capable d’enchaîner des centaines de kilomètres sans inconfort notable, protégeant efficacement les passagers des vibrations et de la fatigue. On jouit heureusement des jantes 18 pouces, plus confortables que les 20 pouces, tout en améliorant le rayon d’action. Cette stabilité, combinée à une isolation acoustique très soignée qui limite les bruits de roulement et surtout qui filtre totalement les bruits de vent, ne vient en rien perturber la quiétude à bord, même à haute vitesse. Vous remarquerez que mon modèle d’essai est évidemment bien aidé par les rétroviseurs-caméra qui améliorent davantage la filtration.
En ville, la IONIQ 6 révèle des atouts franchement appréciables pour une berline de cette taille. Le freinage régénératif à une pédale, réglable sur quatre niveaux, se montre extrêmement pratique pour les arrêts fréquents, rendant la conduite particulièrement fluide et agréable. Tout comme l’absence d’à-coup lié à un passage de rapports ou à nouveau le silence de fonctionnement qui créent un bien-être appréciable dans ces environnements fortement animés. Toutefois, son rayon de braquage me semble un peu large, rendant certaines manœuvres en espaces restreints légèrement plus laborieuses.
Par contre, la réactivité de la motorisation électrique offre de bonnes reprises pour se glisser dans la circulation urbaine. Ce qui permet d’affronter ce type de trajet avec une pleine aisance et souplesse. Sans être excessivement rapide, cette puissance bien dosée permet des accélérations franches et punchy, mais sans offrir non plus les sensations de « coup de pied » dans le dos que l’on peut parfois attendre des véhicules électriques. Un aspect qui tend d’ailleurs peu à peu à disparaître. Ce caractère se confirme dès que l’on quitte les agglomérations. Sur routes sinueuses et lors de virages serrés, la Hyundai IONIQ 6 adopte évidemment une conduite rassurante, mais son poids élevé induit une légère tendance au roulis ; un rappel que ce modèle n’est pas conçu pour un pilotage dynamique.
Surtout que le freinage manque de mordant et ne procure pas un feeling toujours très naturel et rassurant. Heureusement, son architecture propulsion et la tenue de route bien travaillée assurent une excellente adhérence, rendant le véhicule prévisible et sécurisant dans la majorité des situations. En termes de confort et de maîtrise, elle assure parfaitement sur les grands axes, où elle maintient une trajectoire stable et inspire confiance aux passagers comme au conducteur. Les aides à la conduite, bien qu’efficaces, se montrent néanmoins trop intrusives, avec des bips fréquents pour rappeler les limites de vitesse ou suggérer des pauses.
Ces alertes, parfois en décalage avec la réalité, peuvent perturber l’expérience, tout comme le maintien de ligne, capricieux et difficile à désactiver sans passer par plusieurs menus. En revanche, là où elle excelle terriblement, c’est sur la consommation. Avant de commencer, il est bon de noter que la température pendant l’essai se situait entre 11 et 13 degrés et que le chauffage, les sièges avant chauffants et le volant chauffant étaient activés. Dans cette configuration d’essai, elle est donnée pour 614 km d’autonomie en cycle WLTP.
Pour ma part, j’ai très facilement relevé des consommations entre 15,5 et 16,5 kWh/100 sur des parcours mixtes, soit entre 470 et 500 km d’autonomie. Même sur autoroute, les chiffres n’explosent pas : entre 21 et 23 kWh/100 (335 à 370 km). Puis enfin, en adoptant une éco-conduite en ville, on tombe aisément à 12-13 kWh/100 (600 à 645 km). J’ai cependant été déçu par la recharge rapide, pouvant théoriquement grimper jusqu’à 239 kW (10 à 80 % en 18 minutes), j’ai rarement vu un pic à plus de 120 kW. Même si ce couac pourrait simplement être dû aux différentes bornes utilisées.
De belles prestations qui ont un prix. La Hyundai IONIQ 6 démarre à 52 400 € avec le moteur de 229 chevaux et la finition Intuitive qui inclut par exemple les feux à LED, les sièges avant chauffants, la caméra de recul ou l’accès et démarrage sans clé. Mon modèle arborait le troisième niveau de finition Executive qui démarre à 61 000 € (ou 64 900 € en HTRAC 325 ch) avec de série les feux Matrix LED, le toit ouvrant, l’affichage tête-haute ou encore la caméra 360°. En ajoutant les rétroviseurs avec caméra à 1 200 € et une peinture à 990 € on arrive à un total de 63 190 €.
Essai Hyundai IONIQ 6 : focus sur la recharge et la consommation
La Hyundai Ioniq 6 est avant tout une grande routière, faite pour aller loin. C’est justement ce que nous avons fait, en l’emmenant jusqu’en Bretagne. L’occasion idéale de mettre à l’épreuve la berline électrique sur un long trajet, et surtout de pouvoir vérifier si les promesses du constructeur sont bien tenues. Pour mémoire, ce dernier annonce une autonomie maximale de 614 kilomètres avec sa batterie de 77 kWh en version deux roues motrices. Mais surtout, c’est du côté de la recharge que la voiture fait très fort. Dotée d’une architecture 800 volts, elle peut alors passer de 10 à 80 % en seulement 18 minutes, à une puissance maximale de 350 kW en courant continu.
Nous avons donc décidé de vérifier cela, à l’occasion d’un grand voyage qui s’est déroulé principalement sur autoroute. Globalement, l’auto a tenu ses promesses, même si le pic de charge était généralement limité, et plus bas que ce qu’elle peut encaisser. Cependant, cela n’est pas forcément à cause de la voiture, car de nombreux paramètres entrent en jeu. La température extérieure et celle de la batterie, mais aussi la configuration des bornes. Certaines divisent en effet la puissance délivrée si une autre voiture s’y branche aussi. A noter que la Ioniq 6 est livrée de série avec le pré-conditionnement de la batterie, qui permet de la mettre à la température optimale pour la charge rapide.
La pompe à chaleur fait aussi partie de la dotation de série de la berline. Cette dernière est particulièrement utile lors des longs trajets, lorsqu’il fait très froid ou très chaud. Mais nous n’en n’avons pas réellement eu besoin lors de notre essai, durant lequel la température tournait autour des 20 degrés. A savoir aussi que l’auto a le droit à la charge bidirectionnelle V2L selon la finition choisie. Mais l’un des points qui nous a surtout bluffé, c’est la consommation. Nous avons en effet limité cette dernière a environ 18 kWh/100 km en moyenne sur l’autoroute. Un chiffre qui est descendu sous les 15 kWh/km en usage mixte. Un très bon point, malgré le poids conséquent de la berline, affiché à deux tonnes environ.
Essai Hyundai IONIQ 6 : pour résumer
Avec son design audacieux, son habitacle spacieux et ses prestations globalement abouties, la Hyundai IONIQ 6 marque une étape importante dans l’offre électrique de la marque. Destinée à un public exigeant, elle réussit à offrir un bon équilibre entre confort, très belle autonomie et technologies, bien qu’elle n’échappe pas à quelques écueils. Si son poids élevé limite son agilité sur routes sinueuses et que les aides à la conduite intrusives peuvent irriter, ses qualités sur les grands axes et en ville en font une excellente compagne pour les longs trajets comme pour le quotidien.
Essai Hyundai IONIQ 6 229 ch : fiche technique
- Moteur : moteur électrique synchrone à aimants permanents
- Transmission : boîte automatique à un rapport, propulsion
- Puissance : 229 ch
- Couple : 350 Nm
- Dimensions : 4,86 x 1,88 x 1,50
- Poids : 1 985 kg
- 0 à 100 km/h : 7,4 secondes
- Vitesse maximale : 185 km/h
- Capacité de la batterie : 77,4 kWh
- Autonomie : 614 km
- Temps de charge : de 10 à 80 % en 18 minutes à 239 kW
- Volume de coffre : 401 litres
- Émissions de CO2 / bonus : 0 g/km / pas de bonus
- Prix : à partir de 52 400 €













