Essai Jeep Avenger : que vaut le SUV électrique élu voiture de l’année 2023 ?
Première voiture électrique de la marque américaine, le Jeep Avenger a récemment remporté le prix Car Of The Year 2023. Mais que vaut vraiment le petit SUV cousin de la Peugeot e-2008 ? La réponse dans notre essai.
En 2023 flotte un parfum de nouveauté chez Jeep. La firme américaine prend un nouveau tournant et se réinvente. Ainsi, elle a profité du dernier Mondial de l’auto de Paris, au mois d’octobre, pour présenter son tout dernier modèle en date, l’Avenger. Sa plus petite voiture, située sous le Renegade, mais aussi sa première électrique. Un virage à 180 degrés pour le constructeur, plutôt connu pour son Wranger et ses moteurs diesel que pour son engagement en faveur de l’écologie. Oui mais voilà, les temps changent et les marques doivent toutes s’adapter. D’autant plus que le constructeur peut désormais profiter des synergies au sein du groupe Stellantis, fruit de la fusion entre PSA et FCA. Une alliance qui a notamment rendu possible la création de cet Avenger. Et quelle nouveauté !
Car c’est aussi le petit SUV qui a permis au constructeur de remporter pour la toute première fois le prix de la Voiture de l’année en 2023. Une belle victoire pour Jeep, qui succède donc à Kia avec son EV6 et à Toyota avec sa Yaris. Trois ans plus tôt, c’est sa cousine technique, la Peugeot 208, qui gagnait le trophée. Une victoire prémonitoire ? Peut-être. Quoi qu’il en soit, ce nouvel arrivant dans la gamme du constructeur américain a toutes les chances de devenir un best-seller au cours des prochains mois. Grâce à son look, mais également à son positionnement et bien sûr sa motorisation électrique. De nombreux atouts sur le papier pour le SUV, qui ne reprend pas la base de son grand frère, le Renegade.
Mais en pratique, que vaut vraiment la nouvelle star de Jeep ? C’est ce que nous avons souhaité savoir en prenant son volant sur les routes du nord de l’Italie. L’occasion de découvrir les spécificités de cet Avenger, qui pourrait devenir le prochain héros de la belle histoire de la marque dans le futur. Et surtout, de déceler les différences avec les autres modèles du groupe franco-italien.
Essai Jeep Avenger : renouveau tout en continuité
Attendu depuis plusieurs années et décrit bien avant sa révélation comme la « baby Jeep », le nouvel Avenger incarne désormais l’entrée de gamme, situé sous le Renegade. Et pour cause, le SUV ultra-compact affiche une longueur de seulement 4,07 mètres, ce qui le rend alors plus proche de la e-208 que de la e-2008. Un positionnement de citadine surélevée qui se rapproche alors de la DS 3 E-Tense mais également de la Toyota Yaris Cross dans la philosophie. Ainsi, ce nouvel arrivant dans la gamme peut se targuer de ne pas avoir beaucoup de rivales pour l’instant. Marquant un véritable tournant dans l’histoire de la marque, l’Avenger adopte logiquement un style inédit. Pour autant, il reprend les codes et l’ADN de la marque, avec notamment sa calandre à sept fentes. Exit en revanche les feux ronds, remplacés par des optiques plus conventionnelles et plus agressives.
De profil, le SUV électrique est trapu et bien campé sur ses roues, avec une silhouette plutôt harmonieuse dans l’ensemble. On notera les porte-à-faux très courts, conçus pour un usage off-road, comme tous les autres modèles de la gamme. D’ailleurs, l’Avenger affiche un angle d’attaque de 20 degrés et un angle de fuite de 32 degrés, ce qui lui offre une belle polyvalence. Un caractère de baroudeur qui transparait aussi grâce à sa garde au sol surélevée de 20 centimètres ainsi que ses protections de carrosserie sur les flancs. Un ADN 100 % Jeep préservé donc, bien que le SUV sera plus à l’aise en ville que dans les sentiers boueux. L’arrière est quant à lui reconnaissable au premier regard, avec ses feux arrondis et débordant sur les flancs, tandis que le bouclier proéminent laisse encore transparaître ses ambitions de baroudeur urbain.
Essai Jeep Avenger : un tout nouvel intérieur
Il est maintenant temps de prendre place à bord de ce Jeep Avenger, qui profite également d’un tout nouveau poste de conduite, totalement repensé par rapport au Renegade par exemple. La présentation est moderne et plutôt épurée, avec sa planche de bord très rectiligne, tout en restant assez classique tout de même. On trouve facilement ses repères dans cet habitacle malin qui fait notamment la part belle aux rangements. Et pour cause, ce ne sont pas moins de 34 litres qui sont proposés, entre les bacs de portières, la console centrale ou encore la boite à gants. De quoi faire de cet Avenger un parfait SUV urbain qui séduira tous ceux qui ont tendance à s’éparpiller. Avec son empattement de 2,56 mètres, cette Jeep de poche offre une habitabilité plus que correcte, pour les passagers à l’avant comme à l’arrière. Si les sièges sont uniquement réglables manuellement, ceux-ci offrent une belle amplitude et s’adaptent à tous les gabarits, surtout les plus petits.
Globalement, la qualité perçue est plutôt bonne, bien que les plastiques durs soient encore très présents dans ce poste de conduite. On notera tout de même les finitions plutôt correctes dans l’ensemble. La dotation technologique est quant à elle tout à fait satisfaisante dès le premier niveau de finition, puisque le combiné numérique de 7 pouces ainsi que l’écran tactile de 10,25 pouces sont livrés de série. Ce dernier est très complet mais nécessite tout de même un petit temps d’adaptation au début. On appréciera sa réactivité et bien sûr, sa compatibilité avec Apple CarPlay et Android Auto. On aime également les touches physiques pour gérer la climatisation, qui contribuent à rendre ce poste de conduite très ergonomique dans l’ensemble. Avec ses batteries installées sous le plancher, le Jeep Avenger profite d’un coffre très spacieux, avec un volume de 380 litres.
Essai Jeep Avenger : baroudeur des villes
Nous voici donc a bord du tout premier véhicule électrique de Jeep. Mais attention, car s’il n’est effectivement vendu qu’avec une motorisation zéro-émission en France, ainsi que dans la plupart des autres pays où il est commercialisé, il existe également une version thermique. Malheureusement, celle-ci est uniquement réservée à l’Italie et à l’Espagne. Dommage, car si la firme américaine prévoit de ne plus vendre que des voitures électriques à partir de 2030, une version à combustion interne de son petit SUV lui aurait permis de séduire une clientèle plus large. Néanmoins, l’Avenger a avant tout des ambitions urbaines et il ne devrait pas être trop difficile de trouver de quoi se recharger dans ces conditions. Toutefois, son autonomie de 400 kilomètres devrait lui permettre de partir à l’aventure de temps à autres. Pur produit du groupe Stellantis, fruit de la fusion entre PSA et FCA, ce nouvel arrivant dans la gamme ne repose pas sur une plateforme Jeep mais bien sur la eCMP.
Une base technique que l’on connaît déjà bien, puisqu’elle équipe notamment les Peugeot e-208, Opel Corsa-e et autres DS 3 E-Tense. Logiquement, le SUV américain reprend également la chaîne de traction électrique de ses cousines techniques, avec un moteur de 156 chevaux et 260 Nm de couple, disponibles instantanément. Résultat, l’Avenger fait preuve d’un certain dynamisme, sans pour autant être un véritable foudre de guerre non plus, avec un 0 à 100 km/h qui nécessite 9 secondes. Mais qu’importe, car ce n’est pas sur cette épreuve que le SUV sera le plus à même de se distinguer. En réalisé, avec son gabarit réduit et son diamètre de braquage qui l’est tout autant, avec seulement 10,5 mètres, la voiture de l’année 2023 est surtout une vraie citadine. Un terrain de jeu déjà exploré avec le Renegade, mais avec cet Avenger, la marque va donc encore un peu plus loin. Et le résultat est plutôt convaincant !
Au total, six modes de conduite sont proposés, dont trois classiques et trois plutôt destinés à un usage en conduite off-road. Le mode normal est alors installé par défaut, offrant une direction très souple idéale pour le quotidien, tandis que l’amortissement est bien calibré. Ce dernier a toutefois été raffermi de 20 % par rapport à la concurrence, afin de réduire la prise de roulis. Un bel effort qui se ressent, comme nous avons pu le voir durant notre prise en mains sur le circuit d’essai de Balocco, en Italie. En mode Sport, l’ensemble gagne légèrement en dynamisme avec une direction plus ferme mais pas encore assez informative et une meilleure réponse de l’accélérateur. Le comportement est quant à lui très rassurant sur des tracés sinueux, grâce en partie à son poids assez contenu pour une voiture électrique. A noter que le SUV n’est pour l’heure pas disponible avec une transmission intégrale, en attendant la version 4xe qui arrivera l’an prochain.
Avec une consommation annoncée à 12,5 kWh aux 100 kilomètres, le Jeep Avenger est plutôt frugal sur le papier. Néanmoins, nous avons relevé durant notre essai des valeurs tournant autour des 15,5 kWh, bien que ce chiffre varie très fortement en fonction de l’utilisation. A noter qu’il est livré de série avec une pompe à chaleur, permettant d’optimiser l’autonomie lorsque la climatisation ou le chauffage sont nécéssaire. Capable d’encaisser une puissance de charge allant jusqu’à 100 kW en courant continu, le petit SUV électrique passe alors de 10 à 80 % en seulement 24 minutes, ce qui est plutôt honorable. Profitant d’une dotation technologique généreuse, la voiture est également équipée d’un système de conduite autonome de niveau 2, livré de série sur la finition la plus haut de gamme Summit.
Essai Jeep Avenger : pour résumer
Avec son Avenger, Jeep s’aventure sur un terrain encore inédit. Mais force est de constater que cela lui réussit ! Alors que la marque prévoit que son SUV électrique devienne son best-seller au cours des prochains mois, il réunit tous les ingrédients pour y arriver. Toujours fidèle à l’ADN du constructeur, ce nouvel arrivant apporte également un vent de nouveauté dans la gamme, avec son look et sa motorisation encore inédits, ainsi que son positionnement de véhicule urbain. Nul doute que l’on verra très bientôt cette Jeep de poche partout dans les rues, et c’est tout ce qu’on lui souhaite ! Il faudra néanmoins être prêt à débourser une petite somme pour s’en offrir un exemplaire, avec un ticket d’entrée affiché à 36 500 €. Un prix qui rend cependant le SUV éligible au bonus écologique de 5 000 €.
Essai Jeep Avenger : notre avis
Design extérieur
Présentation intérieure
Technologie
Agrément de conduite
Rapport qualité / prix
Jeep fait fort avec son Avenger, sa première voiture électrique qui a toutes les cartes en mains pour devenir son best-seller !
Essai Jeep Avenger : fiche technique
- Moteur : électrique synchrone à aimants permanents
- Transmission : traction, boîte automatique à un rapport
- Puissance : 156 ch
- Couple : 260 Nm
- Dimensions : 4,08 x 1,78 x 1,53 mètres
- Poids : 1 615 kg
- 0 à 100 km/h : 9,0 secondes
- Vitesse maximale : 150 km/h
- Capacité de la batterie : 54 kWh
- Autonomie : 400 km
- Volume de coffre : 380 litres
- Émissions de CO2 / bonus écologique : 0 g/km / 5 000 €
- Prix : à partir de 36 500 €