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Le Mans 66 : entre passion, rivalité et cinéma hollywoodien (synopsis, avis)

Sorti en salles ce mercredi 13 novembre, le film Le Mans 66 relate l’histoire de la victoire de Ford aux 24 heures du Mans à travers ses deux principaux protagonistes, Caroll Shelby et Ken Miles. Découvrez notre avis, garanti sans spoil ! 

Le Mans 66 Ken Miles Caroll Shelby

États-Unis, dans les années 1960, décennie de toutes les révolutions, du premier homme sur la Lune au vol inaugural du Concorde. L’automobile est elle aussi en plein essor, et une nouvelle discipline prend de plus en plus de place : le marketing. Les constructeurs veulent désormais trouver de nouveaux moyens de séduire les clients, et notamment les baby-boomers désormais en âge d’acheter leur première auto. Ford, qui pâtit d’une image peu glamour et un peu vieillotte souhaite alors changer les choses, et s’inspire notamment de Ferrari, qu’il souhaite d’ailleurs racheter. Les négociations se soldent par un échec cuisant pour la marque de Detroit, tandis qu’Enzo Ferrari profita de cette situation pour augmenter sa valeur en vue de son rachat par Fiat.

Un affront qu’aura du mal à encaisser Henry Ford II, petit-fils du fondateur de la firme éponyme, qui cherchera un moyen de se venger, qu’il trouvera finalement dans la compétition. En effet, la marque de Maranello excelle jusqu’alors au Mans, où elle enchaîne les victoires, se plaçant grand favori. Mais pas question que ça dure, et pour cela, c’est à Caroll Shelby, préparateur automobile mais surtout ancien vainqueur de la course mancelle avec Aston Martin en 1959 que la marque fait appel pour concevoir une voiture capable d’écraser Ferrari. Cet ancien fermier texan demande alors à son ami et pilote Ken Miles de s’occuper de la mise au point celle qui deviendra la mythique Ford GT40. Toutefois, et malgré ses succès en SCCA, l’ancien soldat britannique fauché peine à convaincre les grands pontes de Ford, qui font tout pour l’écarter de ce projet. Finalement, et après moult déceptions et autres problèmes mécaniques, la marque à l’ovale bleu est prête et parvient enfin à battre Ferrari en 1966, au terme d’une course mettant la GT40 à rude épreuve. Mais c’est finalement un triplé que réalisa le constructeur, qui remporta par la suite la mythique épreuve d’endurance sans interruption jusqu’en 1969.

Réalisé par James Mangold, également derrière les films à succès Walk the Line (2005), The Wolverine (2011) ou encore Logan (2017), Le Mans 66 retrace donc cette folle aventure, mêlant la passion de l’automobile aux enjeux politiques, sur fond d’amitié mouvementée entre deux personnages ayant marqué à jamais le monde de la compétition. Basée sur une histoire vraie, cette œuvre se concentre notamment sur les points de vue de Caroll Shelby, interprété par Matt Damon (Will Hunting, Jason Bourne, Seul sur Mars) et de Ken Miles, joué par Christian Bale (American Psycho, The Dark Knight). Les deux principaux protagonistes sont placés au centre de cette histoire, où l’aspect humain est particulièrement mis en valeur, à travers un jeu d’acteur juste et convaincant, sans aucune fausse note. On se souviendra également de la belle prestation de Caitriona Balfe, interprétant avec brio Mollie Miles la femme de Ken, qui aura joué un rôle déterminant dans le succès de son mari lors des 24 Heures du Mans.

Des scènes à couper le souffle

Le Mans 66 Caroll Shelby Matt Damon scène finale

Mais la force de ce film, hormis l’histoire qui tiendra en haleine les inconditionnels du sport auto comme les profanes, ce sont aussi et surtout les images, à couper le souffle. Que ce soit celles du début, lorsque Caroll Shelby pilote sa Porsche 356 dans les rues de Los Angeles ou celles de la course finale, on ne peut que saluer la qualité de la réalisation, qui n’a pas ailleurs pas cédé aux sirènes de la 3D. En effet, les scènes de compétition, qui valent à elles seules de se déplacer jusqu’au cinéma ont toutes été tournées avec de vraies voitures, certaines ayant été louées, d’autres entièrement fabriquées pour le film. Par ailleurs, plusieurs véhicules ont été prêtées par l’ACO, dont une Ford GT40 MKI, ainsi qu’une Peugeot CD SP66, l’une des trois restant à travers le monde. On notera également la qualité des décors, certains, à l’image de la ligne des stands du circuit des 24 Heures ayant été intégralement reconstruits à l’identique. 

Les plus pointilleux pourraient toutefois critiquer quelques inexactitudes et surtout le côté très hollywoodien de ce film, qui tend à aller un peu trop dans le sensationnalisme de temps à autres, et notamment lors des scènes de courses. Comme dans Fast & Furious, les protagonistes ont tendance à beaucoup jouer du levier de vitesse, ce qui ne devrait pas manquer d’agacer les spectateurs les plus avertis, les plans sur les passages de rapports étant omniprésents. On remarquera aussi les duels de regards un brin surréalistes des concurrents une fois lancés côté à côte sur la ligne droite des Hunaudières, qui se solde par une accélération un peu trop franche pour être honnête, alors que les voitures sont déjà au régime maximal. Enfin, nous pourrions également critiquer l’aspect manichéen de la rivalité Ford / Ferrari, la marque au cheval cabré et ses représentants étant dépeints de manière plutôt négative tout au long de l’intrigue.

Quoi qu’il en soit, Le Mans 66 vaut assurément le détour, que vous soyez un fondu de sport auto, un simple amateur de belles mécaniques ou simplement un curieux. Malgré ses 2h30, le film ne laisse aucune minute de vide, grâce à une histoire passionnante, sublimée par une réalisation aux petits oignons. Dépeignant la rivalité industrielle de deux marques radicalement opposées dont le dénouement se joue sur le terrain sportif, cette œuvre sonne également comme une critique à peine déguisée d’un monde se tournant vers l’argent et la rentabilité à tout prix, parfois au détriment de l’aspect humain, qui est toutefois bien mis en valeur ici. 

Marie Lizak

Marie Lizak

Fondatrice et responsable éditoriale du site Une Fille Au Volant, je suis une passionnée de l'automobile dans tous ses aspects. J'ai pour vocation de partager ma passion avec légèreté et bonne humeur, sans oublier la rigueur et l'information, bien évidemment !

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